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Répression syndicale

Répression patronale en Italie : huit syndicalistes assignés à résidence

Mardi 19 juillet au matin, des policiers assignent à résidence huit dirigeants syndicaux du secteur de la logistique. Cette mesure répressive, avec des accusations graves mais devenues habituelles dans le secteur, fait partie du nouveau mode opératoire judiciaire envers les secteurs combatifs du syndicalisme dans la logistique, en particulier à Piacenza.

Giacomo Turci

22 juillet 2022

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19 juillet, 6 heures du matin : huit syndicalistes, dont quatre du syndicat SI Cobas et quatre de l’USB (Unione Sindacale di Base) ont été joints à leur domicile pour une notification d’assignation à résidence. A la tête de l’opération le parquet de Piacenza, qui a produit 350 pages d’ordonnances à l’encontre de plusieurs dirigeants syndicaux locaux et nationaux de deux syndicats : considérés comme un mal à éradiquer par les syndicats patronaux, la police et la bureaucratie syndicale confédérale.

Ainsi, ce qui a vu le jour, c’est un nouveau mode opératore judiciaire contre les luttes ouvrières dans la logistique, qui cible à nouveau le coordinateur national du SI Cobas, Aldo Milani. Les chefs d’accusation sont nombreux et graves, même s’ils sont bien connus de nombreux militants qui ont fait l’objet d’enquêtes et parfois même de procédures administratives et de condamnations, dans le cadre de la lutte syndicale en logistique, et pas seulement : résistance à un agent public, blocage d’un service public, violence privée, association de malfaiteurs, et autres.

Le 14 juillet, le Conseil d’État révoquait le mandat d’assignation émis par la préfecture de police de Piacenza le 14 octobre 2021 à l’encontre d’un dirigeant local de SI Cobas, Massimilano Donadelli, à la suite d’une grève dans l’entrepôt Amazon de Castel San Giovanni. Le fait qu’il existe certaines protections du droit de grève et parfois même des piquets de grève, n’enlève rien au fait que la direction générale prise par l’État est de participer, avec la force brutale de la police et les pluies de procès et de condamnations, à la tentative des patrons de détruire les formes d’organisation et de lutte. Ces mêmes luttes qui ont permis de stopper, au moins en partie, la situation d’illégalité totale et de surexploitation qui dominait dans la logistique, un secteur qui est devenu de plus en plus central dans l’économie nationale au cours des dernières décennies. En particulier, il s’agit aussi pour l’État de rétablir la paix syndicale qui reposait sur l’attitude complaisante de la bureaucratie des grandes confédérations syndicales, et que l’entrée du syndicalisme de base dans le secteur a remise en cause.

La réponse des deux syndicats concernés a été claire : ils ont proclamé une journée complète de grève générale entre mercredi 19 juillet et le lendemain. Des secteurs entiers du personnel logistique étaient déjà en grève et mobilisés ce jour, convergeant notamment devant la préfecture de Piacenza pour exiger la libération immédiate des syndicalistes arrêtés.

Plusieurs rassemblements de protestation sont organisés ces jours-ci dans plusieurs villes italiennes, et une manifestation nationale est prévue ce samedi à Piacenza.

Cette énième attaque féroce et provocatrice contre l’activité syndicale dans la logistique confirme que la paix sociale qui permettrait au pays de "redémarrer" sous la direction autoritaire de Mario Draghi n’est rien d’autre que la continuation de toutes les attaques contre la classe ouvrière et ses organisations qui sont menées sous chaque gouvernement. Le message est clair : nous devons être prêts à nous défendre et à contre-attaquer avec un programme et une mobilisation communs contre la tentative des patrons (de la logistique et au-delà) et de l’État de décharger sur la population dominée les coûts de l’inflation, de la crise environnementale et énergétique, des guerres qu’ils mènent pour leurs propres intérêts. Sinon, ces attaques incessantes contre les travailleurs et leurs organisations se poursuivront.

La nécessité de lancer un front unique part précisément du besoin que nous avons de défendre notre mouvement contre la répression policière et judiciaire qui veut le diviser, l’isoler et l’affaiblir.

Pour une réponse unie et active face à la répression, contre la passivité promue par la grande bureaucratie syndicale !

Mobilisons-nous ensemble, au-delà des appartenances politiques et syndicales !

Aldo, Carlo, Arafat, Bruno, Roberto, Issa, Riadh, Fisal libres !

L’article original en italien disponible sur La Voce delle Lotte.


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