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Solidarité avec les militants de Nanterre !

Répression syndicale. Les militants de l’UNEF interdits d’accès à la fac de Nanterre par la direction

A l’université de Nanterre, la direction souhaite édicter un arrêté d’interdiction d’accès à l’université à l’adresse des élus de l’UNEF-Tacle, en raison de leur mobilisation pour l’inscription des sans-facs. Une répression politique grave qui a pour objectif d’empêcher à ces étudiants de militer dans l’université.

Adèle Chotsky

7 juin 2022

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Crédits photo : uneftaclenanterre sur Instagram

Depuis une dizaine de jours, les élus de l’UNEF-TACLE de l’université de Nanterre reçoivent des notifications les informant du lancement d’une procédure d’édiction éventuelle d’un arrêté d’interdiction d’accès au territoire de l’université dans le cadre de leur participation au mouvement des sans-facs. En bref, la présidence veut interdire l’accès à l’université à des élus étudiants. Cette notification concerne 9 militants de l’UNEF, ce qui représente l’ensemble du bureau ainsi que la majorité des élus de l’UFR.

Dans le courrier est mentionné les faits reprochés. A côté d’accusations de violence verbale, harcèlement et même séquestration leur est reproché « la diffusion de tracts contenant de la propagande » ainsi que divers actes de syndicalisme tels que l’intervention les militants dans les cours pour diffuser des informations. La répression syndicale ne se cache même plus !

Cette procédure arrive dans un contexte où les sans-facs et leurs soutiens continuent d’occuper le bâtiment Grappin et que les résultats de parcoursup commencent à tomber. Ainsi, pour Salomé, élue étudiante, il s’agit d’une coup de pression pour empêcher une jonction avec la nouvelle génération de lycéen qui va se voir refuser l’accès à l’université ainsi que très matériellement entraver le recensement des prochains sans-facs. Pour rappel, depuis le 27 octobre, les sans-facs et leurs soutiens ont débuté une occupation du bâtiment Grappin pour protester contre l’arrêt des inscriptions à l’université après l’acceptation par la présidence de 70 dossiers. Depuis, plus aucune inscriptions n’a été acceptée. Depuis avril, après des mois de bras de fer, l’assemblée générale des sans-facs avait appelé la présidence à de nouvelles négociations, précisant qu’en cas d’inscription de 11 sans-facs, l’occupation serait levée. Cette initiative a par ailleurs été soutenue par 60 personnels de l’université, sans aucune réponse de la présidence.

Cette notification arrive dans un contexte où depuis le 27 octobre la présidence a usé de divers moyens pour tenter de casser la mobilisation : embauche de vigiles dont certains ont proféré des insultes sexistes et islamophobes à l’encontre d’une élue de l’unef, refus de salles, coupure d’électricité, tentative d’opposer les conditions de travail des salariés de l’université avec les inscriptions des sans-facs. Depuis début mai, toute personne identifiée comme faisant partie de mouvement des sans-facs a été interdite d’entrer dans les bâtiments par les vigiles, suivi sur le campus, filmée.

Certains étudiants participants à la mobilisation avaient eu des difficultés à accéder à leurs examens. Il y a quelques semaines deux élues ont dû insister lourdement auprès de vigiles pour pouvoir accéder au conseil de l’UFR. Alors que les militants de la mobilisation sont accusés de faits délirants, la présidence a utilisé des méthodes de répression inacceptable avec des vigiles qui ont usé d’une pratique de discrimination syndicale systématique pour empêcher aux élus de circuler librement sur l’université. Il faut rappeler que la présidence de Nanterre a un passif de répression puisqu’elle avait le 19 avril 2018 laissé entré des CRS dans une assemblée générale. Deux étudiants avaient été poursuivis sans aucune preuve, pour des faits de violence sur dépositaires de l’ordre public. 4 autres syndicalistes étaient poursuivis également suite à une plainte du chef de la sécurité de l’université.

Plus largement, le flicage des militants sur la fac ne s’arrête pas là, puisqu’un de nos camarades du Poing Levé s’est vu demandé d’enlever son autocollant au nom du collectif pour avoir le droit de rentrer dans un bâtiment.

Cette attaque contre l’UNEF à la fac de Nanterre est loin d’être isolée et s’inscrit dans une séquence d’offensive autoritaire dans les universités de la part du gouvernement et des directions de fac. Récemment, la présidence de Paris 1 souhaitait modifier le règlement intérieur pour contrôler le contenu des tracts tandis que des réunions du collectif Le Poing Levé ont été interdites à Bordeaux et l’université de Paris. Plus largement, c’est à des fermetures administratives en série qu’ont dû faire face les étudiants mobilisés contre Le Pen et Macron pendant l’entre-deux tours.

Ainsi, cette tentative d’éviction des élus de l’UNEF de l’université de Nanterre, qui sont par ailleurs arrivés en têtes aux élections étudiantes est une atteinte sans précédent et inacceptable aux droits des étudiants et une entrave à l’exercice syndical !


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