Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, le Rassemblement national tente de faire profil bas pour allier opposition « formelle » à la réforme et posture de responsabilité. Pourtant, chaque fois qu’ils finissent par s’exprimer sur la lutte en cours, les porte-paroles et députés du parti d’extrême-droite sont contraints de révéler des positions largement alignées sur l’offensive anti-grèves du gouvernement, condamnant « les blocages » et toute expression de radicalité.
C’est encore une fois dans ce sens qu’est intervenue Marine Le Pen lundi après-midi à l’antenne de BFM TV : « [Quant aux éboueurs] à partir du moment où les grèves entraînent des difficultés sanitaires pour la population française, je pense que le ministre de l’intérieur doit intervenir pour qu’il n’y ait pas de difficulté sanitaire. Ce n’est pas possible. Sur les raffineries c’est pareil. Il ne faut pas admettre les blocages. La grève est constitutionnelle, le blocage ne l’est pas. Je suis pour le respect de la loi, je leur dis d’exprimer leur désaccord en respectant la loi ».
Celle qui se dit opposante à la réforme des retraites fait ainsi appel au gouvernement pour réprimer la grève reconductible des travailleurs. Une sortie totalement alignée avec la politique déjà mise en œuvre par Macron et ses amis, que les images de poubelles qui s’entassent en plein Paris suite à l’arrêt de la collecte ont conduit à réquisitionner les grévistes et qui menace désormais de réquisitions les raffineurs en cas d’arrêt des installations.
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Dans le même sens, plusieurs députés du RN ont dénoncé ce lundi la grève des contrôleurs aériens, mobilisés en dehors du calendrier syndical. Dans un tweet désormais supprimé, la députée d’extrême-droite Joëlle Mélin a exprimé l’agacement collectif des parlementaires : « encore 2h de retard pour aller à Paris : les contrôleurs grévistes, très largement protégés dans leurs retraites, perturbent de nombreux voyageurs et risquent de nous empêcher de voter la motion de censure ! »
Une rhétorique sur les travailleurs privilégiés et contre la grève dans la pure lignée des médias bourgeois et de la macronie, qui rappelle la haine de l’extrême-droite pour les mobilisations ouvrières par-delà les discours démagogiques adressés aux classes populaires. Des sorties peu surprenantes, mais qui révèlent une nouvelle fois la nature de la politique du projet de l’extrême-droite, entièrement au service du patronat.
