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Dès 2019, dans le privé

Retraites complémentaires : syndicats et patronat entérinent la baisse des retraites et le recul de l’âge de départ

Après la hausse de la CSG, qui va déjà conduire à la réduction des pensions d’une grande partie des retraités, la fusion des caisses de retraites complémentaires des salariés du privé Agirc et Arrco, officialisée vendredi va provoquer une nouvelle baisse des retraites dès 2019.

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Vendredi 17 novembre se concluaient les négociations entre le patronat et les syndicats concernant la fusion des deux caisses de retraites complémentaires du privé : l’Agirc (cadres) et de l’Arrco (salariés), qui sera effective à partir du 1er Janvier 2019. Cette fusion qu’on « justifie » par la nécessité de mettre en commun les réserves des deux caisses pour les renflouer va en réalité instaurer des reculs drastiques pour les 22 millions de travailleurs du secteur privé.

Vers une baisse de 9% sur 15 ans

Encore une fois le patronat, et ses relais médiatiques, qui savent bien défendre ses intérêts, ont une communication bien rodée : « Pas de baisse des pensions » titrent et sous-titrent maints organes de presse, larbins du capital. Il ne s’agirait que d’une sorte de fantaisie de la part de la CGT de prétendre le contraire : « il faut arrêter d’affoler les gens pour […] faire pression sur le monde politique » a déclaré le représentant du Medef Claude Tendil. Pourtant c’est bien une baisse de l’ordre de 9% des pensions sur à peine 15 ans qu’annonce une étude commandée par la CGT : pour 100 euros cotisés on passerait de 7,25 euros de pension aujourd’hui à 5,77 euros en 2033. En effet, « la valeur de service du point » sur lequel est calculé les pensions n’est absolument pas sanctuarisé, il pourrait donc baisser, ouvrant la porte à une diminution des pensions. Selon la CGT encore, le texte contient en outre « tous les ingrédients pour baisser de manière semi-automatique les pensions ». Étrangement les médias ont tout mis en avant parmi les mesures impliquées par l’accord sauf celle-ci…

Un recul forcé de l’âge de départ à la retraite

Une des mesures les plus ahurissantes de cet accord est celui du système des « bonus-malus ». Désormais un retraité qui prendra sa retraite à l’âge légal se verra amputé de 10% de sa retraite complémentaire ! Inversement ceux qui travaillent deux ans de plus que l’âge légal pourront voir leur retraite être majorée de 10%. Le coefficient pourra passer à 20% à partir de trois ans, et à 30% à partir de quatre ans. Dans cette configuration l’âge légal de départ à la retraite ne sera plus du tout appliqué pour les 22 millions de salariés du privé concernés par cette mesure. En effet quand on sait à quel point aujourd’hui les retraites sont trop faibles pour pouvoir permettre à l’immense majorité des personnes âgées de vivre dignement, on voit mal comment des retraités pourraient choisir de prendre leur retraite à l’âge légal. D’autant plus que les pensions vont être réduites dans les prochaines années. Ainsi l’âge de départ à la retraite dans le privé sera de fait reculé de plusieurs années. Ce qui exercera in fine également une pression pour que cela soit aussi appliqué dans le secteur public, et rendra très aisé pour le gouvernement de reporter dans la loi l’âge de départ.

Avec la collaboration des syndicats

Cette fusion des régimes de retraites résulte d’un accord signé en 2015 entre le patronat (Medef, U2P, CPME) et les syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC). Si la CGT et FO n’ont finalement pas signé l’accord issu des négociations du vendredi 19 novembre, ils ont participé à toutes les négociations depuis octobre 2015. De la sorte, ils ont cautionné le processus de négociation aboutissant au projet du patronat de s’attaquer une fois de plus aux retraites. De la même manière qu’ils avaient déjà mené toutes les négociations avec le gouvernement concernant la loi travail XXL.

Ce nest quun début

Aujourd’hui ces premiers reculs ne sont que les prémices des contre-réformes déjà annoncées par Macron concernant les retraites. Les syndicats sont ainsi sur le point d’entamer les concertations avec le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Pauk Delevoye (la CFE-CGC le 21 novembre, FO et la CFDT le 27, la CFTC le 28) pour s’attaquer à la plus grosse part du gâteau : le régime universel.


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