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Ils veulent nous faire mourir pour des bagnoles

Scandale. PSA veut redémarrer ses usines en plein pic de l’épidémie

La direction de PSA voulait redémarrer les usines fermées pour cause de confinement. Mais la mobilisation des salariés a payé, et la réouverture est reportée. Sauf à Vesoul, où la production continue, exposant les travailleurs et la population aux risques.

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PSA Valenciennes : la direction a voulu relancer la production dès le 31 mars, mais la mobilisation des salariés l’a contrainte à reculer

Ce vendredi 28 mars ont eu lieu des CSE (Comité Social et Économique) dans toutes les usines du groupe PSA, pour discuter d’un redémarrage de l’activité, en pleine crise sanitaire. Alors que le corps médical préconise la fermeture des entreprises non-essentielles pour éviter la propagation du Covid-19, en particulier dans les usines qui concentrent des milliers de travailleurs, le groupe PSA comptait redémarrer les usines du groupe qui avaient dû fermer pour cause de confinement, au mépris de la vie des salariés qui s’exposent aux risques de contamination sur leurs lieux de travail.

Dans ce cadre, le site PSA de Valenciennes qui aurait du redémarrer la production le 31 mars suite au CSE de ce 27 mars au matin, l’après-midi à 15h50 précise, le groupe a annoncé un changement radical, la direction informant les salariés par SMS les salariés du report sans plus d’explication. En réalité c’est la colère et la mobilisation des travailleurs qui a imposé ce report, refusant la reprise de la production en plein pic de la pandémie.

Dans les autres usines non plus – comme à PSA Mulhouse, dans une des principales régions la plus touchée par le coronavirus – alors que les CSE se réunissaient également, aucune annonce n’a été faite par la direction pour reprendre la production. Une première victoire due au rapport de force qui créé avec un front syndical contre la reprise du travail pour ne pas mourir pour les profits des patrons et des actionnaires.

Vesoul : la livraison de pièces détachées se poursuit malgré le coronavirus

L’usine de Vesoul en Haute Saône, qui, elle, n’a jamais cessé le travail malgré l’épidémie, est un vrai scandale sanitaire. Plus de 20 % des salariés sont absents, en arrêt, alors que cette usine aurait dû être arrêté depuis des semaines. Mais la direction de l’entreprise continue de les faire travailler au risque d’y perdre leurs vies. Et malgré cela, il y a encore des syndicalistes de Force Ouvrière pour soutenir le maintien de l’activité.

Combien de malades et de morts faudra-t-il pour que le patronat et PSA en tête, une entreprise qui a fait des milliards sur l’exploitation des travailleurs, prenne la décision de laisser chez eux leurs salariés ? Et qu’on ne vienne pas nous dire que les pièces de moteurs sont nécessaires a la lutte contre la maladie comme le laisse entendre la direction de PSA Vesoul pour culpabiliser ceux qui ne veulent pas mourir pour les profits de PSA.

Imposer par la lutte l’arrêt de la production des secteurs non essentiels à la lutte contre le Covid-19

La situation est grave et le patronat peut compter sur le gouvernement pour envoyer les travailleurs en première ligne pour faire du profit dans les secteurs non utiles à la lutte contre la pandémie. Rien d’étonnant puisque ce sont les mêmes qui massacrent les salariés depuis des années avec les réformes néolibérales, comme la réformes des retraites, dans tous les secteurs d’activité, y compris dans les hôpitaux où les les soignants se retrouvent en pénurie de masques, de gel hydroalcoolique, de matériel médical, suite au massacre du système de santé.

Les directions syndicales devraient organiser la mobilisation et cesser le dialogue social qui, dans les faits, n’existe pas puisque le gouvernement ne prend que des mesures contre le monde du travail. Plutôt que de produire des voitures en exposant les salariés et la population aux risques de contamination, les usines devraient être reconverties pour soutenir le système de santé en produisant le matériel médical qui manque cruellement dans les hôpitaux comme les respirateurs.

Mais puisque PSA ne pense qu’à faire des profits, c’est aux ouvriers dans les usines en lien avec la population d’organiser la reconversion de l’outil de production, eux qui savent ce qui est vraiment nécessaire pour aider les soignants et les médecins. C’est bien pour cela que la base s’organise elle-même pour ne pas laisser sa peau pour faire des profits mais lutter par les moyens du mouvement ouvrier, comme l’ont fait les salariés en Italie.


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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