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Second confinement et enracinement de la misère : hausse des chômeurs en catégorie A en novembre

Après une hausse « inédite » du chômage pour le troisième semestre de l’année 2020, les derniers chiffres sur le chômage du ministère du travail annoncent une augmentation de 0,9% des demandeurs d’emploi de catégorie A, pour atteindre 3, 828 millions sur l’ensemble du territoire.

Margot Vallère

28 décembre 2020

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AFP/ARCHIVES - LOIC VENANCE

Selon les chiffres de la DARES publiés ce lundi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (personne sans emploi tenue d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi et en mesure d’accepter n’importe quel type de contrat : CDD, à temps partiel, saisonnier etc) a connu une hausse de 0,9% pour le mois de novembre. Un chiffre inquiétant mais pas étonnant car ce résultat s’inscrit dans la hausse généralisée du chômage que l’on connaît depuis plusieurs mois. En effet, après « une baisse trompe-l’œil » liée au premier confinement qui avait mis l’économie à l’arrêt ainsi que toute recherche d’emploi, un rapport de l’INSEE publié début novembre montre un bond du chômage pour le troisième trimestre pour atteindre 9,0%.

Bien que certains médias annoncent une baisse ininterrompue depuis six mois, la réalité est que la baisse du chômage aux premier et deuxième semestre au sens du bureau international du travail (BIT) était erronée. Comme on peut le lire dans le rapport de l’INSEE : « Du fait du confinement, un grand nombre de personnes sans emploi, mêle souhaitant travailler, n’avaient notamment pas effectué de démarche active d’emploi et dons ne vérifiaient pas les critères du BIT pour être comptabilisés comme chômeurs. Le troisième trimestre marque un retour à la normale concernant les comportements de recherche et enregistre, de ce fait, une forte augmentation du chômage ». On compte alors 628.000 demandeurs d’emploi supplémentaires entre les mois de juillet et septembre de cette année.

Les économistes s’accordaient alors déjà pour dire que la jeunesse était un secteur particulièrement touché par la crise et chez qui le taux de chômage progresse d’avantage que chez d’autres tranches d’âge. L’évolution révélée en novembre vient confirmer cette tendance : Selon le DARES, l’augmentation chez les 15-24 ans est de + 2,1 %, contre + 0,7 % chez 25649 ans et + 0,9 % pour les moins de 50 ans. Une telle augmentation dans la jeunesse s’explique par deux facteurs principaux, d’abord « l’augmentation des nouvelles inscriptions à Pôle emploi » mais surtout par le ralentissement significatif des « sorties de la catégorie A ».

De fait, les personnes sans emploi de la catégorie A, qui comporte de nombreux jeunes précaires, censés candidater régulièrement à des offres d’emploi ne parviennent pas à être embauchés dans ce contexte de crise sanitaire et économique, dont les effets se font d’ores et déjà sentir chez les plus précaires, dont font partie les demandeurs d’emploi. En première ligne face au coronavirus lors du premier confinement, les jeunes travailleurs sont particulièrement vulnérables aux effets de la crise et éligibles au chômage. Entre CDD étudiants, travail au black sans couverture sociale, intérim et licenciements express, la jeunesse si elle ne pointe pas au Pôle emploi occupe des postes précaires.
Cette hausse significative du chômage depuis ces derniers mois, va de pair avec une précarisation d’une partie de la population déjà sur le fil et risquant de basculer dans la pauvreté. Cette tendance, qui ne risque pas de s’inverser au vu de la politique pro-patronale menée par le gouvernement, et la perspective d’un troisième confinement au mois de janvier, suppose de nouvelles suppressions d’emploi dans la période à venir.

Face à une telle perspective pour les classes populaires qui n’ont pas fini de subir les décisions de l’exécutif, il est impératif de revendiquer le mot d’ordre « zéro licenciement, zéro baisse de salaire » en plus du maintien des salaires à 100% dans la période. Face au chômage et à la misère, il est indispensable d’exiger la baisse du temps de travail jusqu’à éradication complète du chômage, avec une augmentation du salaire à 1800€ net indexé sur l’inflation.


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