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Témoignage

Témoignage Covid-19. Chez McDo, on nous demande de travailler « comme s’il ne s’était rien passé »

Contrairement à ce qu'annonce le gouvernement, non McDonald’s n’est pas fermé. Etudiant et travailleur précaire chez McDonald’s, je suis exposé, comme mes collègues, au COVID-19 par mon employeur, qui est prêt à tout pour nous faire continuer le boulot, au détriment de toutes les mesures de protection sanitaire.

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A la suite des annonces du premier ministre Edouard Philippe le samedi 14 mars dernier, tous les établissements de commerces, divertissement et restauration sont désormais fermés jusqu’à nouvel ordre, en raison de la pandémie de coronavirus.. du moins en théorie.

En effet, ce matin même, la responsable des Ressources Humaines du restaurant McDonald’s dans lequel je travaille, m’a appelé pour m’informer que l’enseigne resterait finalement ouverte, et que moi ainsi que tous les autres employés étions tenus de se rendre au travail « comme s’il ne s’était rien passé » ainsi qu’elle l’a formulé. En effet, les plateformes de livraison en ligne à l’image d’UberEats ou Deliveroo restant toujours actives, certaines enseignes de restauration rapide restent ouvertes uniquement pour fournir ces livraisons. Les « drives » seront également ouverts, se félicite l’enseigne.

Ce maintien de l’activité est scandaleuse, odieuse à l’heure où l’Europe est désormais le nouvel épicentre de la pandémie de Covid-19, toujours sans vaccin, et que tous les commerces non indispensables en plus des lieux d’études sont fermés en France. Cette décision de Mc Donald’s France et des autres enseignes de restauration-livraison témoigne d’un mépris total du patronnat à l’égard des travailleurs précaires, dont la santé est mise en danger au nom d’une continuelle course au profit. En effet, de simples indications de lavage de mains et d’ustensiles affichées sur une feuille ne sont que de la poudre aux yeux dans la crise actuelle.

Elles sont d’une part inefficaces : à McDo, les équipiers sont entassés dans la cuisine ou au comptoir, qui sont des espaces restreints où il est impossible de respecter des distances de sécurité. De plus, beaucoup d’employés doivent emprunter les transports en commun pour venir au restaurant et s’exposent à un danger de contamination pour eux dès leur déplacement, ainsi que pour les autres collègues, une fois sur place. Par ailleurs, le rythme de travail effréné et le débordement dû au sous-effectif ne permet pas toujours de respecter les consignes à la lettre, comme le lavage plus cadencé des ustensiles.

D’autre part, l’enseigne McDonald’s dans laquelle je travaille a eu un comportement irresponsable en n’appliquant aucun principe de précaution à l’égard d’employés malades, souffrant de symptômes similaires à ceux du Covid-19. « Moi j’ai la crève et je viens quand même travailler », « T’es juste un peu malade, le reste c’est juste psychologique » sont des mots qui ont été adressés par un manager et un directeur adjoint à une employée fiévreuse hier. Dans le même temps, le nombre d’infectés et de décès dû au coronavirus en France augmente toujours.

Cet exemple résume le cynisme monstre de McDonald’s France et des autres plateformes de livraison et restauration. En ne cessant pas l’activité et en n’informant pas davantage sur les modalités de chômage partiel, les directions jouent sur le besoin d’argent de jeunes précaires pour les inciter à venir travailler, même malades, même en pleine pandémie, pour maintenir les profits, « comme s’il ne s’était rien passé ».

Face à tout ça nous avons besoin, pour tous les travailleurs précaires, d’un congé payé à 100% du salaire, pris en charge par les employeurs car la peur de ne pas pouvoir remplir nos frigos ne peut nous obliger à mettre nos vies en danger. Nous n’avons aucune confiance en ceux qui nous exploitent quotidiennement pour accorder la moindre valeur à nos existences, et nous nous organiserons pour défendre un système de santé à la hauteur de nos besoins !


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