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Conditions de travail

Toulouse. Grève des éboueurs, la présidence de la métropole menace de privatiser les collectes

Alors que le mouvement de grève des éboueurs de la métropole de Toulouse dure depuis près d’un mois, Jean-Luc Moudenc, président LR de la métropole, passe à la méthode chantage.

7 janvier 2022

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Crédits photos : Enzo Briffa

Jeudi 6 janvier, Jean-Luc Moudenc lors ces vœux à la presse est revenu sur le mouvement des éboueurs, et en guise de ‘bonne année’ il a promis plus de répression pour le mouvement en cours : « J’adresse une mise en garde aux grévistes. Aucun jour de grève depuis le 16 décembre ne sera payé, j’ai donné les ordres pour que ces jours de grève ne soient pas payés sur le prochain bulletin ». Le ton est donné et Moudenc cherche à tenir tête au mouvement qui dure depuis plus de trois semaines.

Celui-ci s’est lancé suite à une réforme qui vise à faire travailler l’ensemble des employés de la fonction publique 35 heures par semaine, mettant fin le « fini-parti » qui permettait jusque-là aux éboueurs de rentrer chez eux une fois la tâche accomplie et qui va désormais les obliger à rester au dépôt jusqu’à midi, au mépris de leurs conditions de travail difficiles, de nuit, en extérieur et dans des conditions dangereuses. Encore une fois, sous le prétexte de l’égalité, on remarque un nivellement vers le bas des conditions de travail. Lors d’un entretien pour Révolution Permanente Vincent*, gréviste, revenait sur ses conditions de travail « pour nous c’est levé 3h, départ pour les tournées à 5h, jusqu’à 9h et on vide les camions pour 10h ». Et cela qu’il pleuve ou qu’il vente, « il n’y a que la neige et une tempête qui peut annuler une tournée ! ».

Face à la volonté de la métropole de casser les acquis et de pousser à la dégradation des conditions de travail, les grévistes exigent des jours de congés supplémentaires, des augmentations de salaire ainsi que la compensation des jours férié le samedi : « on avait signé un protocole en 2019 et là ils viennent de l’annuler complètement ». Pire J-L Moudenc cherche à casser le mouvement et remet sur le tapis la menace de la privatisation : « Veulent-ils que ce service de collecte des ordures soit confié à une ou plusieurs entreprises privées, dans le cadre d’une délégation de service public ? »

Pour Vincent, syndiqué à la CGT –qui participe à l’intersyndicale- cette proposition est une insulte envers l’ensemble de ses collègues. Une insulte qui ne passe pas, alors que neuf éboueurs sur dix sont actuellement en grève et il nous assure que c’est parti pour durer ! Lors de notre entretien, il nous a confirmé : « la plupart des grévistes ont prolongés jusqu’à vendredi prochain, perdu pour perdu, si on risque de perdre notre statut on ira jusqu’au bout ».

Alors quand Moudenc assure qu’il veut répondre à la demande des toulousains qui lui recommanderaient de privatiser, la meilleure manière de défendre le service public est de montrer un plein soutien aux grévistes, à l’image des personnes qui partagent sur les réseaux sociaux leur soutien en déposant des pancartes au pied des ordures.

* Le prénom a été changé


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