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Ne ne paierons pas la crise

Toulouse : des manifestations en ordre dispersé contre la précarité et l’offensive sécuritaire

Ce samedi, c'est pas moins de quatre manifestations qui ont essaimé dans la ville rose, de 10h du matin jusqu'au soir. Contre la loi sécurité globale, contre la précarité, si la colère était bien là, elle s'est exprimée en ordre dispersé.

Anna Ky

5 décembre 2020

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Deux manifestations contre la précarité, l’une à 10h du matin appelée uniquement par l’union départementale CGT, et l’autre à 14h par un arc de forces plus large (FI, DAL, CIP, Toutes en Grève...). La première réunissait au maximum 200 personnes au départ d’Arnaud Bernard et la deuxième a vu se réunir environ 2000 manifestants. Contre la loi sécurité globale, même scénario : une manifestation « citoyenne » à 11h30 appelée entre autres par la LDH, ATTAC et le NPA réunissant aussi un millier de personnes et une manifestation (interdite par la préfecture) à 17h à l’initiative de IAATA seulement qui a vu converger quelques centaines de personnes vers la place du Capitole.

Comme nous l’écrivions ce vendredi, « la multiplication des appels à manifester n’a pas pour unique conséquence la division des effectifs et la démobilisation. Elle entraîne également une division artificielle entre les revendications et les combats qui se mènent de front contre Macron et son monde. En effet, il est significatif que des manifestations soient organisées de manière distinctes, d’une part contre la loi Sécurité globale et l’offensive sécuritaire et raciste du gouvernement, d’autre part contre la réforme de l’assurance-chômage et plus généralement la précarité et les conséquences de la crise économique. »

Ce ras-le-bol contre la division des colères et des initiatives, c’est ce qu’exprimaient nombre de manifestants qui se sont pour beaucoup retrouvés à enchaîner deux, voire trois ou quatre manifestations dans la même journée. Toutes systématiquement encadrées par un important dispositif policier. Gaëtan Gracia, syndiqué à la CGT AHG présent avec plusieurs autres ouvriers de l’aéronautique aux manifestations du matin et à celle de 14h, évoque l’appel du collectif des salariés de l’aéro à participer aux différents combats, contre l’offensive sécuritaire du gouvernement et contre la précarité ; « Il y a une question de division syndicale et politique, qu’on a dénoncée […]. Il y aussi différentes thématiques, contre la loi Sécurité globale et contre la précarité et l’assurance-chômage. Mais pour nous ces problématiques elles sont liées. La police elle réprime dans les manifs et dans les quartiers, mais aussi sur les piquets de grève. »

Même son de cloche dans la manifestation qui partait à 14h de St Cyprien, où nombre de personnes présentes regrettaient cette division des combats. En dépit de ces appels en ordre dispersés, plusieurs personnes ont répondu présent tout au long de la journée, avec beaucoup de combativité contre l’ensemble des attaques du gouvernement et du patronat. « La lutte contre la précarité, la lutte contre les lois liberticides, c’est le même gouvernement qui cherche à nous les imposer, et nous on doit leur donner une réponse d’ensemble pour montrer qu’on est pour le retrait de toutes les lois liberticides et racistes, mais aussi contre leur politique qui veut nous faire payer la crise », expliquait notamment Erell, étudiante au Mirail et militante au Poing Levé et au NPA-Révolution Permanente, devant un cortège de jeunesse dynamique.

Face aux divisions artificielles des luttes et des revendications, il est central que la jeunesse, les manifestants et les grévistes de tous les secteurs du monde du travail s’organisent et se coordonnent à la base, pour décider et imposer leur propre tempo de mobilisation, en faisant converger les initiatives et les revendications : 0 licenciement, 0 baisse de salaire, partage du temps de travail entre toutes et tous, retrait total de l’ensemble des lois liberticides et racistes et refus de payer la crise !


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