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Impérialisme et justice de classe

Trump gracie des mercenaires ayant massacré des enfants en Irak

Donald Trump a accordé la grâce présidentielle à des mercenaires ayant massacré des civils à Bagdad, ainsi qu'à des proches coupables de corruption. Manifestation claire des mécanismes d'une justice de classe complice de la barbarie de l'impérialisme.

Taula Automne

30 décembre 2020

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Crédits photo : AP

Le 16 septembre 2007, 4 mercenaires américains employés par la société militaire privée Blackwater assassinent 14 civil.e.s dont femmes et enfants à Bagdad. Ceux qui étaient jusqu’alors mis en cause dans ce scandale - Nicholas Slatten, Paul Slough, Evan liberty et Dustin Heard - affirmeront avoir agi par légitime défense. Allégation qui ne sera finalement pas retenue puisque un de ces gardes de sécurité, Nicholas Slatten sera condamné à de la prison à perpétuité, et les trois autres à 30 ans de prison (peine qui sera divisée par deux en 2019). Pourtant, le 22 décembre 2020, Donald Trump décide de leur accorder la grâce présidentielle pour leur “long historique de service à la nation” témoignant une fois de plus du caractère profondément anti-démocratique du régime américain et de la justice de classe sur laquelle il repose.

D’autant plus que les militaires tueurs ne sont pas les seuls à avoir pu bénéficier de cette faveur puisque, en comptant les anciens membres du congrès rendus coupables de corruption, les personnes mises en cause dans l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016, son ancien directeur de campagne Paul Manafort, Charles Kushner, le père de son gendre mais également son conseiller Roger Stone, ce sont au total 49 personnes qui sont totalement ou partiellement blanchies.

Les Etats-unis détiennent le plus grand nombre de prisonniers au monde et 80% des inculpés pour des crimes passible d’une peine supérieur à un an de prison vivent dans la pauvreté. La décision du 45ème président des Etats-unis démontre de façon manifeste le “deux poids deux mesures” d’une justice de classe qui sévit au service de la classe dominante et de l’impérialisme dévastateur et meurtrier prêt aux pires atrocités pour assouvir sa domination à travers le monde et la préservation de ses intérêts capitalistes.

Une justice de classe profondément raciste

Cette justice de classe est permise par le fonctionnement même des institutions. En effet, depuis un arrêt de la cour suprême de 1997, le président américain peut commuer, gracier ou amnistier des peines dans le cadre fédéral. Ce pouvoir, conférant au président un pouvoir quasiment divin, permet donc à Donald Trump de l’utiliser afin de protéger les intérêts de sa classe. Cette justice est cependant beaucoup moins clémente lorsqu’elle concerne les classes populaires et les minorités qui, elles, remplissent massivement les prisons permettant alors aux capitalistes de générer des milliards de dollars de profit grâce à l’exploitation par le travail forcé de la population carcérale. Ceci témoigne ainsi de l’utilisation du système judiciaire et carcéral comme outil de domination de la classe bourgeoise sur les classes subalternes afin de maintenir un ordre raciste et capitaliste. Plusieurs statistiques mettent en exergue le caractère intrinsèquement raciste et inégalitaire de ce système. Selon le United States Sentencing Commission, un noir a six fois plus de chance d’être emprisonné qu’un blanc. Autre chiffre éloquent, 47% des déclarations d’innocence après des erreurs judiciaires concernaient des personnes noires, communauté qui ne représente pourtant que 12,9% de la population américaine. Cela peut s’expliquer notamment par la soi-disant guerre contre les drogues (“war on drugs”) utilisée comme prétexte à l’incarcération de masse des noirs américains mais également utilisée comme justification à l’impérialisme américain dans certains pays d’Amérique du sud qui s’étend également au Moyen-Orient, notamment en Irak.

Un impérialisme dévastateur

Les Etats-Unis tentent de maintenir leur domination et de protéger leurs intérêts capitalistes de par une politique extérieur à travers le monde qui prend la forme d’actions militaires qui entraînent des actes barbares et dévastateurs. Ainsi, en Irak, une coalition conduite par les Etats-Unis a mené une guerre entre 2003 et 2011 contre le parti de Saddam Hussein sous couvert de lutte de contre le terrorisme. Prétexte qui cache des intérêts économiques et géo-stratégiques clairs puisque l’Irak est le 4ème détenteur de réserves pétrolières. Ce conflit a eu des conséquences désastreuse pour les population irakienne puisque cela provoquera le déplacement de plus de 200 000 réfugiés irakiens mais aussi la résurgence de conflits interreligieux.
Il est donc urgent de condamner avec force cet impérialisme meurtrier et ravageur et d’affirmer notre solidarité avec les populations opprimées qui en sont victimes.


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