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En grève !

Université Paris 8 : l’UFR Culture et Communication est en grève reconductible, vers une extension ?

Les personnels enseignants de l'UFR ont voté la grève le 20 janvier jusqu'au 3 février. Dans un contexte de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, et de début d'agitation dans les universités et les lycées, ces enseignants ont choisi de cesser toute activité, cours et recherches jusqu'à obtention de leurs revendications et invitent leurs collègues à faire de même.

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La goutte d’eau qui a fait déborder le vase aura été la Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR), mais les grévistes se mobilisent également contre la réforme des retraites dans le cadre du mouvement social en cours. Comme ils le rappellent dans leur motion du 20 janvier, cette LLPR conduirait à une accentuation de la précarité des enseignants (notamment avec la généralisation des « CDI de chantiers », nouveaux contrats précaires inspirés de ceux existant dans le bâtiment, où les contrats des ouvriers prennent fin à la fin du « chantier », ces derniers se retrouvant à la porte sans garantie de poursuite de l’emploi). Entre autres choses, cette loi induirait également de plus grandes contraintes dans les projets de recherches, toujours plus soumis aux impératifs dictés par les intérêts économiques et la logique du "New Public Management" (application des logiques du privé au public).

Impossible pour les grévistes de connaître le taux exact de cours non tenus, mais une bonne partie de l’UFR est à l’arrêt, c’est une certitude. Cette grève des personnels est inédite dans son ampleur depuis la grande lutte contre la LRU de 2009, signe de l’impact du climat social ambiant, après un mois et demi de grève à la RATP et un an de mouvement de Gilets Jaunes. L’enjeux dans la bouche des grévistes est celui de l’extension, dans leur secteur de l’université qui regroupe plus de mille étudiants licence et masters compris, mais aussi et surtout dans les autres UFR. Pour ce faire, ils s’organisent quotidiennement dans le bâtiment de leur UFR, pour rédiger communiqués, tracts, mobiliser les collègues non-encore grévistes et les étudiants, en collaboration des collègues d’autres départements. Le prochain rendez-vous lors duquel ils cherchent à faire faire un saut au mouvement : la manifestation interprofessionnelle nationale du vendredi 24 à laquelle ils invitent largement collègues et étudiants pour un cortège commun.

Mardi soir, ils étaient au rassemblement du Trocadero pour protester contre les vœux de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Une action symbolique qui a commencé à faire parler de la mobilisation et qui leur a valu de faire les frais de la répression, un doctorant d’une autre université ayant été blessé à la tête.

Alors que la mobilisation des personnels administratifs et enseignants commence à faire tâche d’huile à échelle nationale, dans la continuité de celle à la RATP et la SNCF, persiste un débat dans les milieux universitaires mobilisés sur les modalités de la lutte à adopter. Faire grève ? Arrêter totalement les cours ou se contenter d’organiser des cours plus ou moins alternatifs ? Le message de ces personnels grévistes est clair dans leur première expression publique datée du 20 janvier : « Dans ces conditions, il est impensable de faire comme si de rien n’était en reprenant les cours et en participant au fonctionnement habituel de l’université et des institutions de recherche. C’est pourquoi nous décidons collectivement : l’arrêt des cours, pour les enseignant.es et enseignant.es chercheur.es de l’UFR Culture et communication, ainsi que la suspension des activités scientifiques et des activités d’expertise, pour les membres du CEMTI [Centre d’Etudes sur les Médias, les Technologies et l’Internationalisation]. ». En effet, se mettre en grève, c’est la condition de pouvoir libérer du temps pour la mobilisation.


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