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VIDEO. Toulouse. Acte 64 : la police réprime jusque dans les églises

Lors de l’acte 64, dans le centre-ville de Toulouse près de la place du Capitole, des manifestants fuyaient la police, jusque... dans une église. Mais même ici, pas de repos pour les forces de l’ordre, la répression c’est partout, tout le temps !

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Crédits photos : Capture vidéo Ab7Media

L’image a fait le tour des réseaux sociaux et de certains médias. Il faut dire que la situation en deviendrait presque comique si elle n’illustrait pas si dramatiquement le tournant autoritaire et répressif de l’Etat. Nous sommes le samedi 1er février, acte 64 des Gilets jaunes, à Toulouse. Avec le reflux des manifestations, qui ont pourtant repris du poil de la bête depuis le 5 décembre, l’accès à certains coins du centre-ville se fait parfois plus compliqué. Alors que la place du Capitole, place centrale de la ville où siège la municipalité, était systématiquement prise par les manifestants au plus fort des manifestations monstres des premiers mois du mouvement, Jean-Luc Moudenc en fait une question d’honneur, il défendra le centre-ville.
C’est dans la rue du Taur, perpendiculaire à la place du Capitole, que la scène a eu lieu. Vieille rue médiévale étroite, les courses poursuites avec la police y sont dangereuses, et les commerces souvent fermés à l’approche de la manifestation. Ici, des manifestants ont trouvé refuge dans l’église Notre-Dame du Taur pour échapper à la milice républicaine cagoulée, casquée, matraque prête à taper. La scène a été filmée, ce qui n’a semble-t-il pas réjoui les forces de l’ordre.

Cette intrusion dans l’église, d’un flic en armes, dressé qu’il est à la chasse aux manifestants, a révolté jusqu’à... l’archevêque de Toulouse, obligé pour l’occasion de redescendre aux basses affaires de ce monde et d’écrire dans un communiqué : « Samedi 1er février, des manifestants se sont réfugiés dans l’église Notre-Dame du Taur, proche du Capitole à Toulouse. Les forces de l’ordre sont entrées dans le porche de cette église. Dans le climat de violence que nous vivons dans notre ville depuis plus d’un an tous les samedis, tout en reconnaissant le difficile travail accompli par ces forces de l’ordre dans notre pays, j’appelle chacun à plus de calme dans une volonté de dialogue. Je rappelle que nos églises restent des lieux de paix et d’asile qui doivent être respectés comme tels ». Malgré le ton conciliant du prélat, cela traduit une véritable extension des violences policières et un discrédit énorme dans la société pour que le haut-clergé en vienne à devoir condamner ces agissements.

La préfecture a été plus clémente envers ses brebis égarées, de la voie publique jusqu’au porche de l’Eglise, en mettant cette agression sur le compte d’une mission consistant à « extraire » des « manifestants hostiles » (regardons à deux fois la vidéo pour y voir les personnes hostiles) des entrées des bâtiments de la rue. La dernière fois qu’un agent de sécurité avait mis le pied dans la mauvaise église, notre Président (tout juste remis de cavalcade au Théâtre des Bouffes du Nord) avait piqué une grosse colère : « You have to respect the roulze ! » (sic). Le préfet est lui un homme plus compréhensible en termes de pieds qui traînent, y compris quand il s’agit de faire des croche-pied à des manifestants, hostiles bien entendu, comme le 9 janvier dernier, toujours dans la Ville rose.

Malgré tout, il s’agit de se demander avec cette scène ce qui a le plus choqué : l’intrusion dans un église et la violation d’on ne sait quel principe séculaire ou bien l’agression d’une manifestante par un bulldog siglé « République française » ? Le sacré émeut toujours à géométrie variable, en 2015, au gré de l’état d’urgence, plusieurs mosquées avaient été attaquées au bélier en pleine nuit à la recherche de « terroristes », dans l’indifférence générale. A l’époque, on enregistrait des morceaux où l’ « on embrassait un flic », aujourd’hui, les masques sont tombées pour de larges pans de la population, sur le rôle de la police, sur ce qu’il se passe dans les quartiers depuis des dizaines d’années et les Gilets jaunes, les ouvriers, les jeunes dans les lycées ou les facs ont changé leur standard et ont plutôt tendance à crier :« Et tout le monde déteste la police » !


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