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Violences policières

VIDÉO. Violences policières : La police interpelle 4 lycéens à Paul Eluard (93) et débloque le lycée

Alors qu'ils se mobilisaient pour la troisième journée consécutive pour un protocole sanitaire à la hauteur de l'épidémie dans leur établissement, quatre lycéens de Paul Eluard à Saint Denis ont été violemment interpelés par la police. Une répression qui en dit long sur l'inquiétude du gouvernement de voir se propager comme une trainée de poudre la colère dans l'Education nationale. Les parents d'élèves du lycée appellent à un rassemblement à 17h15 devant le commissariat de Saint-Denis pour exiger leur libération.

Ariane Anemoyannis

4 novembre 2020

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[Edit] : Les parents d’élèves du lycée appellent à un rassemblement à 17h15 devant le commissariat de Saint-Denis pour exiger la libération des quatre lycéens en GAV.

Ce mercredi, les lycéens de l’établissement Paul Eluard ont organisé leur troisième blocus depuis la rentrée pour protester contre les conditions sanitaires désastreuses dans leur lycée et exiger un véritable protocole. Face à une deuxième vague qui s’annonce dévastatrice et alors que le nombre de décès équivaut le taux de mortalité du mois d’avril, la colère gronde dans l’Education nationale. Aux côtés de leurs enseignants en grève, les lycéens expriment leur défiance face à un gouvernement qui n’a eu de cesse d’amoindrir les moyens dans le secondaire et qui aujourd’hui se satisfait du port du masque dès 6 ans comme protocole sanitaire dans les écoles.

La réponse du gouvernement ne se fait pas attendre. A Paul Eluard dans le 93, ce sont quatre lycéens qui ont violemment été interpelés par la police alors qu’ils étaient devant leur établissement à l’occasion d’une troisième journée de mobilisation. La police était présente depuis ce matin, prête à réprimer, mais ce n’est qu’aux alentours de 13h30 que plusieurs policiers ont décidé de sortir de leur voiture de fonction pour empoigner violemment des élèves afin de les interpeler. Une brutalité qui a choqué leurs camarades de classe, qu’on voit tenter de les libérer face à l’impunité policière. Par ailleurs, la police en a profité pour débloquer l’établissement, et ce alors même que le personnel est en grève et que les lycéens se mobilisent à leurs côtés.

Cette répression exprime deux choses. Tout d’abord, que le gouvernement tente d’ores et déjà d’éteindre les braises qui commencent à se propager dans l’Education nationale à trois jours de la rentrée, face à une gestion criminelle de l’épidémie. Le mépris affiché de Blanquer depuis des années aux travers des réformes de casse de l’enseignement et de précarisation des professeurs pourrait finalement lui valoir un retour de flamme conséquent, la deuxième vague étant un élément déclencheur d’une mobilisation aux racines plus profondes. Et à l’instar des amendes qu’a donnée la police aux élèves du lycée Colbert dans le 10e arrondissement de Paris après les avoir gazés et matraqués, les violences policières à l’encontre des lycéens jouent un rôle prépondérant dans la stratégie d’intimidation et d’anéantissement de la colère.

Ensuite, que la jeunesse des quartiers populaires est en première ligne de la gestion policière de la crise. Dans les établissements scolaires de banlieue, la pandémie a mis en lumière la réalité des conditions d’étude et de travail du personnel. Quand le savon relève du luxe, comment se prémunir du Covid-19 ? Les élèves fustigent l’absence totale de règles sanitaire alors qu’ils sont "tous collés, 30 par classe" et que les masques sont bien sûr trop cher pour pouvoir être renouvelés suffisamment.

D’autant plus que comme le font remarquer les lycéens interviewés, leurs parents sont souvent fragiles ou surexposés. En effet, la Seine Saint Denis est le département le plus touché par la mortalité liée au virus, du fait que ses habitants soient les travailleurs précaires et les soignants envoyés au front pendant la première vague. "Macron dit qu’il faut protéger les vieux mais en nous envoyant à l’école il nous protège pas" tempête une lycéenne, tandis qu’un de ses camarades de classe explique qu’aujourd’hui le dilemme est "l’économie ou la vie" et que le gouvernement a bien choisi son camp.

Face à cette répression qui tente de briser un mouvement de grève et de blocus particulièrement suivi dans l’Education nationale, il s’agit de dénoncer largement la brutalité policière et exiger la libération sans poursuites des quatre lycéens.


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