La police a réprimé à coups de matraque et de gaz lacrymogènes les grévistes d’ADP qui manifestaient vendredi 9 juillet à Orly. Plusieurs syndicalistes ont également été interpellés. Crédit photo : @clairemi94.
Ce vendredi, les grévistes du groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris) ont une nouvelle fois manifesté contre le Plan d’Adaptation des Contacts de Travail (PACT) qui prévoit de baisser la rémunération des salariés et une clause mobilité tout en licenciant ceux qui refusent de s’y plier. Par ailleurs les grévistes craignent que la direction en profite pour supprimer massivement des emplois et mettre de nombreux salariés à la porte. C’est pourquoi plusieurs centaines d’entre eux ont ainsi bloqué le terminal 2 pour le deuxième week-end de départ en vacances.
Nouvelle mobilisation des salariés #ADP de #Roissy
-Les grévistes réclament le retrait du projet #PACT et manifestent contre la baisse de leur salaire#Roissy #Gréve #GréveGénérale #9juillet2021 #AéroportParis pic.twitter.com/OagUDflQuc— MarocFranceOnline ?゚ヌᆱ ?゚ヌᆭ (@maroc_online) July 9, 2021
#Roissy
Les salariés crient leur colère contre la baisse de leur salaireSoutien à eux, lâchez rien pic.twitter.com/u09IKWOM8L
— CGT TUIFRANCE (@CgtTuifrance) July 9, 2021
Pendant la manifestation, la police a réprimé les grévistes comme l’illustrent de nombreuses images diffusées sur les réseaux sociaux. Nasses, barrages, coups de matraque et lacrymogènes ont été employés pour empêcher les travailleurs en grève de manifester. Des syndicalistes de la CGT, de la CFE-CGC et de l’UNSA du groupe ADP ont été interpellés-> avant d’être relâchés dans l’après-midi. Laurent Garssine, secrétaire générale de l’UNSA chez ADP a raconté son interpellation « avec deux responsables de la délégation CGT » à l’AFP : « On est pacifiques. On faisait un sit-in sur la route et on a été interpellés parce qu’on n’avait pas de pièce d’identité ».
#ADP la bagarre continue entre manifestants et gendarmes gazeuse le cortège reussi a forcé le barrage !@AnonymeCitoyen @AnasseKazib @realmarcel1 @antparis pic.twitter.com/oM6eq4vA9U
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#ADP des #gendarmes encerclé par les manifestants se mettent à gazer et taper dans tout les sens ça se passe actuellement au terminal 2.@GroupeADP @EmmanuelMacron @realmarcel1 pic.twitter.com/PgN99hWBIp
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Les pompiers de l’aéroport de Paris, venus soutenir les grévistes, ont aussi subi la répression policière alors qu’ils faisaient face au barrage de CRS qui bloquait la manifestation.
#ADP #Pompiers contre #gendarmes gaz bagarre les pompiers veulent libérer leur collègues et chargent le peloton de gendarmerie.@AnonymeCitoyen @AnonymeCitoyen @LEGENERAL_OFF pic.twitter.com/fErRBae74G
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Cela fait plusieurs semaines que les travailleurs des Aéropots de Paris en grève font face à la répression policière. Alors qu’ils manifestaient à l’aéroport de Roissy – Charles-de-Gaulle samedi 3 juillet dernier, la police avait verbalisé les grévistes comme le racontait Danielle au micro de Révolution Permanente :
Danielle présente dans la nasse ce matin " On a eu droit à un comité de 100 CRS, ils ont pris notre identité et nous ont verbalisé. Ils veulent nous impressionner parce que le mouvement marche. Ils utilisent tt les moyens, le préfet envoie les crs, le PDG bricole avec les OS" pic.twitter.com/p0lnXG4QVN
— Révolution Permanente (@RevPermanente) July 3, 2021
Rachid secrétaire général CFC-CGC " On manifeste contre ce projet qui prévoie de diminuer nos rémunérations, de manière durable, hier les policiers ont été plus violents contre les salariés, on a reçu des coups de matraque pourtant nous on ne fait pas de violences" pic.twitter.com/ZpNqHO9jAS
— Révolution Permanente (@RevPermanente) July 3, 2021
La répression est la seule réponse de la direction aux travailleurs des Aéroports de Paris en lutte. Elle montre la complicité du gouvernement et de l’État avec le patronat qui veut faire payer aux travailleurs la crise qui touche ce secteur. Et pour cause, ce sont les subventions publiques qui ont permis de maintenir les profits de ces grands patrons qui tentent maintenant avec la reprise de baisser les salaires, s’attaquer aux conditions de travail des salariés, supprimer des emplois et licencier. Pour le faire, les patrons d’ADP peuvent compter sur les directions syndicales de la CGT, de la CFE-CGC et de l’UNSA qui ont signe un accord de Rupture Conventionnelle Collective (RCC) qui prévoit 1.150 départs d’ici 2021, dont 700 non-remplacés.
Face au patronat, à la répression policière et aux illusions du « dialogue social », les travailleurs ne peuvent compter que sur leur propre combativité pour construire le rapport de force par la grève, à l’instar de la détermination dont ils font preuve depuis plusieurs semaines, pour défendre leurs salaires, leurs conditions de travail, et contre les licenciements et les suppressions d’emploi.