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DES POSTIERS PLUS DÉTERMINÉS QUE JAMAIS

Versailles. Après 43 jours de grève, les postiers à nouveau mobilisés le 6 février

Les postiers de Versailles ont fait grève pendant 43 jours contre la réforme des retraites et sur leurs propres revendications locales. Après une première victoire, ils sont décidés à poursuivre la lutte, et à répondre présents à la mobilisation du 6 février.

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Une lutte qui dure depuis plusieurs mois et se renforce dans le mouvement

Voilà un long moment que les postiers de la Distribution de Versailles luttent contre les réformes incessantes conduites par La Poste pour accroître sa rentabilité. A chaque fois, ce sont des emplois qui disparaissent, des tournées supprimées et une charge de travail qui s’accroît pour les facteurs, aux limites du supportable. A la réduction des effectifs s’ajoutent, des tâches supplémentaires non payées, comme ce fut le cas pour les distributions exceptionnelles au moment des élections européennes. C’est aussi, depuis fin 2018, avec l’arrivée d’un nouveau directeur, un management destiné à faire régner la terreur en recourant en permanence au mensonge, à la calomnie, à la menace et à la manipulation. Un comportement de la direction qui n’épargne ni les facteurs, ni les représentants syndicaux combatifs. Au point qu’au début de l’été une pétition contre les menaces et pressions managériales avait reçu plus de 70 signatures sur les 120 agents que compte la Distribution de Versailles.

Un climat explosif qui s’est tendu à l’extrême, quand a été connue l’intention de la direction de procéder, au mois d’octobre, à une nouvelle réorganisation entraînant le cortège, désormais classique, des suppressions d’emplois et du renforcement de la charge de travail. La mobilisation, déjà montée en puissance, s’est transformée en colère lorsque Vincent, représentant départemental CGT, membre du CHSCT, a été convoqué en conseil de discipline pour avoir « pris la parole pour informer ses collègues ». 25 facteurs se sont illico mis en grève pour sa défense.
En octobre, au moment de la mise en place effective de la réorganisation annoncée et face aux dysfonctionnements majeurs qu’elle a immédiatement entraînés, la grève est repartie. Malgré le fait que la direction ait accepté, sous la pression des grévistes, d’attribuer une prime de réorganisation de 800 euros, au lieu de 300 initialement prévus, ils ne se sont pas estimés satisfaits et ont continué la lutte. Il était donc logique que le démarrage de la grève des agents de la RATP et de la SNCF, à partir du 5 décembre, procure un regain d’énergie à leur propre lutte et que leurs revendications bafouées trouvent un débouché naturel en rejoignant la bagarre contre la réforme des retraites. C’est cette conviction de la convergence des intérêts de tous les travailleurs qui les a amenés à s’engager dans une grève reconductible qui durera 43 jours.

Un premier succès assuré par la grève, la mobilisation collective et la solidarité financière

Cet épisode du mouvement s’est terminé victorieusement, il y a 15 jours, par un protocole de fin de conflit actant la création de 2 emplois, en remplacement de tournées disparues ainsi que d’autres aménagements qui constituent, pour les facteurs de Versailles, un gain horaire significatif. Un recul peu commun à la Poste, même si certaines revendications demeurent encore en suspens.

Mais, aux dires des grévistes eux-mêmes et de Vincent, délégué départemental de la CGT, le plus grand acquis de cette longue grève c’est « la conscience que la grève et la solidarité payent ». Car cette victoire, ils ne l’ont pas obtenue seuls. C’est « la capacité à s’organiser collectivement, à tenir des AG et décider ensemble », à faire la jonction avec d’autres secteurs professionnels à mener conjointement, non seulement la grève mais aussi des actions de blocage, des dépôts de bus notamment, et d’autres initiatives qui mettent à mal le fonctionnement de l’économie et leur ont permis d’aller localement à la victoire

Assemblée générale interpro à Versailles, au moins 200 présents, cheminots, électriciens, gaziers, postiers, profs, étudiants

Mais tout cela n’aurait pas été possible sans la solidarité financière et la caisse de grève qui ont permis aux postiers, dont les salaires sont extrêmement bas et dont les payes se retrouvaient au plus bas, voire à zéro pour certains, de tenir aussi longtemps.

Une vengeance de la direction qui sera lavée par la lutte

Bien entendu, la direction ne décolère pas d’avoir dû reculer et cherche à se venger, et surtout à prévenir les résistances futures, en attaquant frontalement et en frappant à la tête. Selon une méthode qui lui est désormais coutumière, elle n’avait pas plutôt signé le protocole d’accord que, Eduardo, Gil, Nicolas, Adrien, facteurs à Versailles et Vincent, représentant syndical départemental et membre du CHSCT, sont convoqués à un « entretien préalable avant sanction pouvant aller jusqu’au licenciement ». Ce type de convocation est généralement suivi d’un conseil de discipline et, au minimum, d’une mise à pied pouvant aller de plusieurs jours à plusieurs mois. Vincent, pour sa part en a déjà été victime à plusieurs reprises en raison de son syndicalisme actif et militant. Cette fois-ci, aucun motif aux convocations n’est même clairement évoqué, mais chacun sait qu’il s’agit d’une répression due à la place active que ces facteurs ont tenue, de bout en bout, dans la grève et l’affrontement à la direction. Pour eux, il n’est pas question de laisser s’exercer une répression pour fait de grève. D’ores et déjà une pétition circule.

La convocation est prévue jeudi prochain, 6 février, jour de grève nationale interprofessionnelle contre la réforme des retraites. Une journée qui débutera par un rassemblement de soutien organisé devant les locaux de la direction au 3 avenue du Centre à Guyancourt à 9h15 et qui sera suivi par une mobilisation massive des postiers de Versailles, dans le cadre interprofessionnel, contre la réforme des retraites, Macron et les patrons qui font régner la terreur sur ceux qui défendent leurs droits.


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