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Rapport de Human Right Watch

Violences sexuelles. Des femmes ukrainiennes témoignent de viols collectifs par des soldats russes

Le 3 avril, l’organisation Human Rights Watch a publié un rapport relatif aux actions de l’armée russe en Ukraine et concluant à des viols collectifs, des exécutions et des menaces d’exécution. Un constat glaçant quant à la réalité de l’horreur subie par le peuple ukrainien et qui montrent comment les violences sexuelles et l’humiliation des femmes sont utilisées comme arme de guerre pour asseoir la domination d’une armée sur une population.

Maëva Amir

5 avril 2022

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Ce dimanche 3 avril, l’organisation Human Rights Watch a publié un rapport sur les violences commises par des militaires russes contre des civils ukrainien.nes. L’ONG dénonce en particulier des viols collectifs perpétrés par l’armée russe, des menaces d’exécutions et des exécutions sommaires.

Massacres, témoignages de viols... les violences envers les civils ukrainiens s’intensifient

Le rapport de l’organisation Human Rights Watch fait état de violences extrêmement brutales, témoignages à l’appui, ayant eu lieu entre le 27 février et le 14 mars dans la région de Kharkiv et au nord de Kiev. Il relate notamment trois accusations de violences sexuelles visant des militaires russes de Tchernihiv -en cours de vérification par l’ONG. Pour le moment, l’organisation continue son enquête et il est encore difficile d’évaluer précisément l’ampleur de ces violences, il est d’ores et déjà possible d’imaginer que le nombre de violences sexuelles perpétrées dépassent largement le nombre de celles avérées dans le rapport.

Depuis le départ des troupes russes de la région de Kiev la semaine passée, le voile se lève sur les nombreux crimes perpétrés à l’encontre des civils ukrainiens, à l’image du massacre à Boutcha qui a provoqué un choc à l’international. A l’heure où les négociations semblent connaître des avancées, il est probable que les combats et les bombardements s’accentuent - afin de faire peser les avancées militaires sur la table des négociations. Un contexte où les civils, et en première ligne les femmes ukrainiennes, servent de funeste monnaie d’échange.

La prise du corps des femmes : une tactique militaire à part entière

La prise du corps des femmes par le viol, loin d’être des actes individuels isolés, a toujours constituée une tactique militaire à part entière dans la plupart des conflits. Le viol est une arme utilisé pour humilier les femmes, et agit comme un instrument de terreur pour soumettre toute une population. Dans ce cadre, les témoignages accusant l’armée russe montrent que celle-ci ne ferait pas exception, et ces actes doivent être dénoncés et condamnés avec la plus grande fermeté.

Cette situation rappelle de manière sanglante les nombreuses accusations de viols et d’agressions sexuelles commises par les casques bleus notamment en République centrafricaine d’octobre à décembre 2015, mais également par les soldats français au cours de l’opération « Sangaris » de 2013 à 2016. Des exemples qui attestent du caractère systématique des viols en temps de guerre et de l’impunité totale dont les auteurs de ces crimes bénéficient.

Aussi, si le rapport Human Rights Watch définit ces viols comme des « crimes de guerre » qui outrepasseraient les limites autorisées par le droit international, les viols doivent être traités comme partie prenante des opérations militaires et de l’objectif de soumission des populations et n’ont malheureusement rien « d’extraordinaire ». Plus généralement, ce sont l’ensemble des actions militaires et la guerre en elle-même qui sont à dénoncer, des opérations les plus normalisées telles que les bombardements aux actes les plus barbares.

En effet, face aux horreurs de la guerre, c’est une politique radicalement anti-guerre qu’il faut proposer. Une vraie politique féministe de solidarité envers les femmes ukrainiennes qui dénonce les viols et violences sexuelles comme partie intégrante des opérations militaires, en Ukraine et ailleurs malgré la propagande occidentale qui tend à en faire une spécificité de l’armée russe. Une politique féministe contre la guerre, qui s’inscrit dans une politique anti-impérialiste indépendante, pour assurer une sortie du conflit qui soit véritablement progressiste pour les populations russes et ukrainiennes.


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