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On a tou-te-s raison de se révolter !

Vivonne. Mutinerie à la Maison d’arrêt

Lundi, aux alentours de 17 heures, une mutinerie a éclaté à la maison d’arrêt de Vivonne, près de Poitiers, dans la Vienne. Cinq heures après, l’administration pénitentiaire et le ministère de l’Intérieur annonçaient que la situation était « sous contrôle », spécifiant qu’aucun maton n’avait été blessé, mais également qu’en « l’état actuel, aucun détenu [n’était] hospitalisé ». Tout est dans la « nuance ». Lorsque l’on sait la façon dont l’administration carcérale traite les prisonniers, cela fait craindre le pire, d’autant que les équipes régionales d’intervention et la gendarmerie nationale ont mis près de cinq heures à faire plier les mutins.

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Dans ce centre pénitentiaire où sont incarcérés 178 détenus, dont cinq prisonnier-e-s politiques basques mais également Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, l’administration n’a pas souhaité communiquer sur les raisons de la mutinerie. Les détenus du second étage, celui du centre de détention, n’ont pas pu accéder aux toits, et la révolte est donc restée confinée à l’intérieur des murs, la version des faits étant celle, pour l’heure, du ministère de la Justice.

Selon l’administration, donc, des prisonniers du second étage du centre de détention auraient réussi « à s’emparer du trousseau de clés du surveillant d’étage, qui a pu s’extraire de la coursive et n’est pas blessé », provoquant par la suite « un départ d’incendie, entraînant d’importants dégagements de fumée » comme en témoignent plusieurs images tournées de l’extérieur.

Sans que l’on sache dans quelles conditions s’est déroulée l’intervention des forces spéciales, bien que l’on puisse s’imaginer les méthodes qui sont les leurs lorsqu’elles opèrent dans une prison, les mutins, qui seraient de l’ordre d’une soixantaine, auraient été réduits peu après 22 heures et placés en garde-à-vue.

Alors que Manuel Valls a annoncé, dimanche, la création de 10000 nouvelles places de prison sur dix ans, promettant une société encore plus carcérale, brandissant l’épouvantail du djihadisme et des mesures de confinement des détenus contraires aux conventions internationales sur les libertés, Libération relaie que les détenus auraient « tout cassé » au cours de leur mutinerie, comme s’il y avait quelque chose à laisser sur pied, dans une prison, pour cet (ex) journal de gauche. Tout un programme, à l’image de ceux qui soutiennent encore ce gouvernement.

Indépendamment de l’état du centre de Vivonne, construit en 2009, les prisonniers qui se sont révoltés avaient certainement toutes les raisons de le faire si l’on tient compte, globalement, des conditions hexagonales d’incarcération. Tous les ans, la France est épinglée par les instances internationales pour son non-respect des conventions internationales sur les droits des personnes dans les lieux de privation de liberté.

Il faut maintenant que toutes les garanties soient données par le ministère de la Justice, dont dépend l’administration pénitentiaire, concernant l’état des détenus qui se sont révoltés et qu’ils puissent disposer des soins adéquats à l’extérieur de Vivonne au cas où certains seraient blessés.

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