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La Izquierda Diario
31 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

La mort est dans le pré
Toulouse bloqué par les agriculteurs. Ce vendredi, machine arrière du gouvernement ou « la guerre » ?
Flo Balletti

Suite à la trahison d’Etat vendredi dernier concernant la nouvelle carte des zones agricoles défavorisées, les agriculteurs de la région Occitanie ont bloqué le périphérique toute la journée avant de faire de même dans le centre-ville de Toulouse, aux abords de la préfecture. Ils ont obtenu une rencontre avec le ministre de l’agriculture ce vendredi.

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Crédit photo illustration : RP

Lundi et mardi des barrages de tracteurs, pneus, paille, etc. se sont multipliés autour de Montauban. L’autoroute est restée bloquée jour et nuit. Ce mercredi 31 janvier, ce sont quelques 140 tracteurs de la région Occitanie qui ont déferlé sur le périphérique toulousain avant de bloquer l’une des artères du centre de la ville rose. Dès 6h30, quelques 110 tracteurs, faisaient une opération escargot sur l’A64 et l’A68 à l’appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs. Les modalités d’action sont restées inchangées depuis la semaine dernière(paille et pneus enflammés, tracteurs stationnés). Et pour cause, elles sont terriblement efficaces : très vites les grands axes de la ville, et la rocade ont ainsi été paralysés.

Trois canons à eau, et des CRS du peloton de Marseille en renfort

Les tracteurs ont ensuite convergé vers le centre-ville, au niveau du monument aux morts, non loin de la préfecture. Depuis le début de la matinée, un dispositif policier impressionnant, plus important encore que lors des manifestations contre la loi El Komri, stationnait autour de ce point. Trois canons à eau disposés à différents endroits, des barrières anti-émeutes, un peloton de CRS de Marseille, venus en renfort. Les agriculteurs déterminés font peur au bras armé de l’Etat, et il y a de quoi au vu de la force de frappe de leurs engins agricoles.

Mais quelles sont au juste les raisons de cette colère ? Comme nous l’évoquions dans notre édition de jeudi dernier, il s’agit pour eux de dire « non » à la nouvelle carte des zones agricoles défavorisées qui fait chuter le nombre de communes présentes dans ces zones, et donc le nombre d’agriculteurs qui peuvent toucher la subvention européenne qui en découle. En l’état, dans la région Occitanie, des dizaines voire des centaines d’agriculteurs pourraient se retrouver ruinés si cette nouvelle carte était adoptée. De quoi précariser davantage des emplois qui le sont déjà puisque 30% des agriculteurs vivent avec moins de 350€/mois.

Légende : Scène d’apocalypse à Montauban mercredi dernier. Crédit photo : RP

Réunion ce vendredi : machine arrière ou la guerre ?

Si les agriculteurs se sont une nouvelle fois mobilisés, c’est que le gouvernement a nié en bloc les concessions évoquées par le préfet de Tarn-et-Garonne mercredi dernier. Furax, les agriculteurs ont donc décidé de repasser à l’action lundi et mardi autour de Montauban. Ce mercredi, à Toulouse, une délégation était reçue par le préfet de Haute Garonne, à 16h. Les 140 tracteurs stationnaient non loin. Chargés, prêts à déverser leur cargaison.

Vendredi, à 11h, une délégation sera entendue par le ministre de l’agriculture. C’était l’une des revendications centrales de la journée d’action. Christian Mazas, président de la FDSEA 31, s’adressant à ses collègues après la réunion, « je ne vous demande pas de partir aujourd’hui l’air satisfaits. Il faut qu’on parte sur un air d’avoir mis un pied devant l’autre. ». Il poursuit, prudent, « en attendant le communiqué de presse [NDLR, du ministère] je vous propose qu’on se ré-organise en file indienne ou en double file et on rejoint nos collègues sur le périphérique. […] Tant qu’on n’a pas de communiqué, on ne bougera pas de là-bas. »

Quelques tracteurs ont vidé leur cargaison de foin devant une barrière anti-émeute, avant d’y mettre le feu. Guillaume Darouy des Jeunes Agriculteurs 31 prévient, « c’est la guerre qu’on leur fera » en cas d’échec lors des discussions avec Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture.

 
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