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La Izquierda Diario
30 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Collaboration de classe
Lille : l’intersyndicale incite la police à réprimer les « casseurs » !
Boris Lefebvre

L’intersyndicale CGT, FO, FSU et UNEF de Lille interpelle Christophe Castaner dans une lettre ouverte pour lui demander de réprimer les casseurs. La collaboration de classe et le soutient aux forces de répression n’ont plus de limites.

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Plus d’un an après le soulèvement des Gilets Jaunes, l’intersyndicale de Lille semble n’avoir toujours pas pris la mesure du changement profond de la situation. On a l’impression d’en être resté au niveau du communiqué du 6 décembre 2019 dans lequel l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, et FSU dénonçait « toutes formes de violence dans l’expression des revendications » dans le mouvement des Gilets Jaunes afin que « le dialogue et l’écoute [...] retrouve[nt] leur place dans notre pays ».

Mercredi dernier, en effet, lors de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, des heurts entre manifestants et forces de répression ont encore eu lieu. L’intersyndicale s’est fendue d’une lettre ouverte au premier ministre pour se désolidariser des « casseurs », ce « groupe de personnes non identifiées », qui « s’immiscent dans nos cortège et se livrent à un certain nombre de dégradations : vitrines, panneaux publicitaires ou abribus brisés ».

Elle trie le bon grain de l’ivraie en opposant les « manifestants pacifiques » aux « casseurs » et déplore que les « forces de l’ordre soient intervenue violemment, y compris contre les têtes syndicales » lors des manifestations. Pensant que les manifestations ne seraient pas réprimées si elles restaient dans le cadre purement légal, il est bon de rappler à l’intersyndicale que le 5 février dernier, lors de la journée de convergence entre syndicats et Gilets Jaunes, les forces de répression n’avaient pas hésiter à gazer le cortège syndical, pourtant pacifique...

Mais, au-delà de cette erreur d’analyse dans le tournant qu’a pris la situation politique depuis plus d’un an, l’intersyndicale vire carrément dans la collaboration de classe lorsqu’elle joue à être la voiture balaie de la police : les casseurs « facilement repérables au départ de la manifestation » ne font « l’objet d’aucune intervention de la police pourtant massivement présente » dénonce-t-elle dans sa lettre ouverte au premier flic de France, incitant à l’intervention directe de la police sur les manifestants. Dans le même temps, la lettre ouverte de l’intersyndicale s’étonne que « les casseurs continuent à casser sans être inquiétés » pendant que les forces de répression s’en sont pris aux syndicats dans des moments où « aucune violence ne se produisait ». Ne faut-il rien voir pour ne pas comprendre que la police chercher avant toute chose à faire régner la terreur dans les mobilisations et que sa stratégie vise à briser le mouvement dans son ensemble ?

Présentant tout de même que la répression, l’interdiction de manifester dans le centre-ville de Lille et que l’interdiction préfectorale de défiler aux flambeaux le 23 janvier dernier ont des causes plus profondes, l’intersyndicale n’ose qu’à demi-mots dénoncer une « politique préfectorale d’intimidation » et les « abus » de la police envers les cortèges syndicaux.

En s’adressant à Castaner pour faire entendre ses doléances, l’intersyndicale de Lille pense-t-elle vraiment que l’homme qui a remplacé la grenade GLI F4 par la grenade GM2L, qui a suréquipé de LBD les forces de répression et qui payé des millions d’heures supplémentaires aux flics soit étranger aux déchaînement de répression qui s’abat sur nos manifestations et sur le mouvement de contestation grandissant contre Macron et son monde ?

 
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