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La Izquierda Diario
11 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Réforme des retraites
Conférence de financement : la CFDT prête à accepter une mesure d’âge ?
Paul Morao

Alors que la conférence de financement avait été lancée le 7 janvier dernier pour trouver une alternative à l’âge-pivot à la demande de la CFDT, les conclusions de la dernière réunion de ce cadre – que la CGT et FO ont quitté la semaine dernière – semblent tendre vers l’acceptation d’une mesure d’âge, à condition que celle-ci soit accompagnée d’autres mesures.

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Le 7 janvier dernier, quelques jours avant l’annonce du retrait provisoire de l’âge-pivot, Edouard Philippe annonçait le lancement d’une « Conférence de financement », censée constituer un geste d’ouverture du gouvernement, permettant aux « partenaires sociaux », et en particulier à la CFDT, de discuter des modalités de remise à l’équilibre financier du système de retraite avant le passage au système par point.

Dès les débuts de cette conférence, il apparaissait clairement que ce cadre était miné et contraint, puisqu’il s’agissait de proposer au gouvernement et aux partenaires sociaux de trouver une introuvable alternative à l’âge-pivot afin de réaliser 12 milliards d’euros d’économie sans toucher aux cotisations sociales (ligne rouge pour le MEDEF comme pour Edouard Philippe) ni aux montants des pensions.

Alors que le gouvernement avait réussi à embarquer dans ce cadre l’ensemble des syndicats, y compris contestataires, avec la complicité de directions conciliatrices brandissant éventuellement la menace de quitter la réunion sans oser aller jusqu’au bout, l’usage du 49.3 a fini par conduire FO puis la CGT à en sortir la semaine dernière. C’est dans ce cadre que la réunion de mardi 10 mars avait lieu.

Or, si d’après la note de synthèse qui a permis d’introduire la réunion, les protagonistes sont d’accord pour « privilégier un “cocktail” équilibré de mesures », une mesure d’âge semble bien être à l’ordre du jour, comme on pouvait l’anticiper dès le départ… et alors même qu’en l’absence de consensus final, c’est de toute façon l’âge-pivot qu’imposera le gouvernement ! En effet, la note citée dans les colonnes du Monde et des Echos, précise notamment que « quatre organisations d’employeurs [sont] favorables à une mesure d’âge et quatre organisations syndicales [se disent] prêtes à la prendre en considération, si elle est accompagnée d’autres mesures. ».

Or, si plusieurs mesures d’âge sont évoquées, avec notamment une accélération du passage à 43 annuités de cotisation votée dans la Loi Touraine en 2014 qui toucherait les retraités à partir de la génération 1973 au lieu des retraités à partir de la génération 1964, le passage à 44 annuités à partir de la génération 1968, ou l’âge-pivot à 64 ans à partir de 2022, seule cette dernière mesure permettrait de réaliser des économies à la hauteur des 12 milliards que le gouvernement veut imposer sur la base de certaines projections du Conseil d’Orientation des Retraites.

Dès lors, si pour l’instant les organisations syndicales de la Conférence de Financement (CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA) continuent d’afficher un refus de la mise en place d’un âge-pivot qui ne serait pas accompagné d’autres mesures – le fameux « cocktail » - et visent notamment certaines exonérations de charge sociales ou encore la participation du Fonds de réserve des retraites, il semble donc qu’une ouverture se fasse sur le terrain d’une telle mesure.

Une décantation qui serait proprement honteuse, puisqu’elle serait contradictoire avec l’affichage de la CFDT qui continue d’affirmer une mesure d’âge, mais qui va bien avec les conditions posées depuis le départ dans le cadre de la conférence de financement. Une semaine après que la FO et la CGT aient quitté la Conférence de financement, la probabilité croissante qu’une mesure d’âge finisse par s’imposer – qu’elle fasse consensus ou non – montre qu’il était juste de dénoncer dès le départ cette manœuvre du gouvernement, et souligne l’attitude coupable des directions contestataires dont la position conciliatrice reste l’obstacle central à ce que le mouvement ouvrier puisse déployer un rapport de force à même de faire plier Macron.

 
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