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La Izquierda Diario
22 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Offensive historique contre les droits démocratiques.
Le Covid selon l’Assemblée. Après les amendes, la prison
Damien Bernard
Ariane Anemoyannis

Dans la nuit de samedi à dimanche, les députés ont finalement voté à la grande majorité le projet de loi visant l’instauration d’un état d’urgence sanitaire. Si le gouvernement avait déjà restreint les libertés d’aller et venir pour imposer un confinement des plus répressifs, moyennant dispositif policier sans précédent, répression et amendes, désormais les « contrevenants » risquent des peines d’emprisonnement. Une offensive historique contre les droits démocratiques.

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Crédits photo : LP/Thomas Poupeau

Après plusieurs heures de débat - le vote a eu lieu en fin de soirée - l’adoption du projet de loi a été très largement majoritaire. 510 pour, 37 contre, 28 abstentions. Après le vote unanime d’un plan d’aide au patronat de 45 milliards d’euros, le projet de loi d’urgence sanitaire satisfait légèrement moins les députés. LREM, LR, et UDI, et le RN soutiennent le projet de loi. Les socialistes ne prennent pas position face à ces attaques, et s’abstiennent. La France Insoumise vote contre. Premières dissensions au sein de l’union sacrée, à l’heure où est votée l’une des plus importantes attaques contre le salariat depuis des décennies.

L’un des aspects majeurs du texte, hormis les attaques sociales contre le monde du travail, concerne la mise en place d’un « état d’urgence sanitaire ». Dans le même modèle que « l’état d’urgence » qui a été instauré après les attentats de 2015 puis intégré dans la constitution. Le gouvernement a fait voter la loi d’urgence pour prendre des mesures « limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion ». Si « l’état d’urgence » voté était en vigueur pour une durée d’un mois, il serait renouvelable par la loi et pourra à l’avenir être décrété par un simple décret, signe que le gouvernement compte bien entériner dans la durée, s’il ne l’intègre pas encore dans la constitution.

Ce projet de loi porte un coup sans précédent aux acquis sociaux et à la liberté d’aller et venir en accentuant les mesures répressives déjà prises relatives au confinement. Ainsi, le gouvernement a fait adopter un amendement visant à augmenter les amendes déjà passée à 135 euros depuis mercredi, pour les passer à 1500 euros en cas de récidive « dans les 15 jours ». Plus encore, suite à un amendement déposé par le gouvernement, c’est désormais à une peine de prison ferme que « contrevenants » s’exposent avec une peine de « 3700 euros d’amende et six mois de prison au maximum » encourue dans le cas de « quatre violations dans les trente jours ».

Ce dimanche, la commission mixte paritaire (CMP) réunissant des membres des deux chambres parlementaires, cherchera à trouver un consensus entre députés et sénateurs, afin de faire adopter définitivement en l’espace de 72 heures l’une des lois les plus liberticides du quinquennat Macron.

Avec cette loi d’urgence, le gouvernement lance une offensive brutale contre les droits démocratiques, la liberté d’aller et venir. Un saut du confinement made in Macron qui vise particulièrement les quartiers populaires dont on sait aujourd’hui que 10% des amendes concernent la seule Seine Saint-Denis. Un saut qui dans certaines villes s’est déjà matérialisé par des couvre-feux que le gouvernement encourage comme à Nice. Après les amendes, maintenant, la prison.

Avec cette loi d’urgence, le gouvernement instrumentalise cette crise sanitaire à des fins répressives et de restrictions des droits démocratiques qui intègre elle-aussi des attaques sur le terrain social. En somme, le gouvernement veut nous imposer son « union nationale » par la matraque, lui qui voit sa côté de popularité baisser de manière fulgurante en moins de 24h. Signe que ces mesures répressives cherchent à masquer les faiblesses d’une « union nationale ».

 
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