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La Izquierda Diario
1er de juin de 2020 Twitter Faceboock

Justice pour George Floyd
USA. Gazés, matraqués, interpellés. Les journalistes pris pour cible par la police.
Elsa Marcel

Les manifestations contre les violences policières depuis la mort de George Floyd se multiplient dans de nombreuses villes des Etats-Unis. A plusieurs occasions, des journalistes ont été attaqués par la police. La scène la plus symptomatique du phénomène est celle du journaliste Oscar Jimenez, arrêté et menotté alors qu’il assurait un direct pour la chaine CNN.

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Sur les réseaux sociaux, les témoignages de ceux qui couvrent les manifestations se multiplient. L’institut Freedom of the Press et le site Bellingcat disent avoir identifié 50 exemples de journalistes « agressés par les forces de l’ordre ». A Minneapolis, Linda Tirado une journaliste indépendante a été frappée au visage par une balle de caoutchouc et risque de perdre son œil gauche.

D’autres ont été visés par des tirs de gaz lacrymogènes ou embarqués avant d’être finalement libérés. C’est le cas à Louisville, dans le Kentucky, où l’on voit une journaliste crier à l’antenne d’une chaine de télévision locale qu’on lui « tire dessus ».

Dans le même sens, la correspondante de France 2 aux Etats-Unis, Agnès Varamian, a posté sur Twitter la photo d’une "munition non létale tirée par la police américaine sur les journalistes aussi alors que nous crions ’presse’". Elle indique que son collègue Fabien Fougère en « a fait l’expérience ».

Idem pour une équipe de TF1 dont le véhicule a été attaqué par un tir de balle en caoutchouc.

Dans un pays où les journalistes sont protégés par le 1er amendement de la Constitution des Etats-Unis sur la liberté d’expression et très rarement arrêtés, ces scènes de brutalité marquent un tournant dans la conflictualité qui se développe avec le mouvement de contestation de la mort de George Floyd. Encouragée par les déclarations de Donald Trump qui décrit la presse comme « l’ennemie du peuple » et les accuse de « faire tout ce qui est en leur pouvoir pour fomenter la haine et l’anarchie », la police se sent pousser des ailes et va jusqu’à attaquer des chaines d’informations nationales qui soutiennent pourtant rarement la radicalité de la mobilisation. Beaucoup d’entre elles sont ainsi poussées à dénoncer elles aussi la violence de la police. En ce sens, Michael George, un correspond de CBS s’est exprimé sur Twitter : « Cela fait quinze ans que je couvre des manifestations à travers les Etats-Unis. C’est la première fois que je vois la police cibler la presse activement et intentionnellement avec des balles en caoutchouc, des lacrymogènes et des arrestations. Ce sont des scènes qui rappellent la Chine ou l’Iran. » De la même manière, Molly Hennessy-Fiske a couvert les conflits d’Irak et d’Afghanistan pour le Los Angeles Times, les émeutes raciales de 2014 à Ferguson (Missouri), et nombre d’autres manifestations. « Jamais la police ne m’avait tiré dessus, a-t-elle rapporté. Jusqu’à samedi. »

Mais ces images ne rappellent pas que « la Chine ou l’Iran ». Si l’émoi suscité par ces agressions est largement relayé par la presse française, force est de constater que le traitement des journalistes à l’occasion du mouvement des Gilets Jaunes était similaire à certains égards. On se rappelle du journaliste de la chaine CNEWS touché d’un tir de LBD dans le ventre. Mais aussi de l’acharnement politique, judiciaire et policier contre les journalistes indépendants. Julien, du « Médiat pour vous » a reçu un tir de GLI F4 au cours de l’acte 53 des Gilets, Gaspard Glanz a été interpellé, gardé-à-vu, et frappé par un flash-ball. Taha Bouafs quant à lui, a subi de nombreuses interpellations à la suite de la dénonciation de différents scandale d’Etat ou dernièrement lors de la couverture de la révolte de Villeneuve-la-Garonne contre les agressions de la police au cours du confinement.

 
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