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La Izquierda Diario
24 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Du Pain et des Roses
25 novembre. L’État est responsable des violences patriarcales, économiques et racistes !
Du Pain et des Roses

A l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, les militantes du collectif féministe et révolutionnaire Du Pain et des Roses se tiendront aux côtés de toutes celles et ceux qui luttent contre les oppressions et l’exploitation, et contre l’État qui les engendre et les renforce.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/25-novembre-L-Etat-est-responsable-des-violences-patriarcales-economiques-et-racistes

La situation actuelle, sanitaire, économique et sociale, précipite des millions de femmes et de personnes LGBTI dans une situation d’extrême précarité et place dans le même temps des pans entiers du monde du travail particulièrement féminisés en première ligne de la gestion de la crise. La gestion autoritaire et sécuritaire de la pandémie et les confinements « made in Medef » qui placent les profits avant nos vies sont venus jouer le rôle d’accélérateur des violences faites aux femmes et ont servi d’excuse à l’État pour renforcer son arsenal répressif, raciste et islamophobe, ce qui vient aggraver les violences qui sont faites aux plus précaires d’entre nous. Avec le collectif Du Pain et des Roses, nous analysons les violences faites aux femmes dans leur manifestation la plus dramatique (violences sexuelles, viols, féminicides...) comme le dernier maillon d’une longue chaîne de violence, qui prend racine dans un système capitaliste patriarcal que nous cherchons à combattre.

L’État et les capitalistes sont les principaux responsables de cette crise économique !

Santé, aide à la personne, ménage, éducation, grande distribution, sont autant de secteurs où les femmes migrantes, racisées, jeunes et précaires sont sur-représentées et les conditions de travail toujours plus attaquées. On estime à plus de 47 millions le nombre de femmes et de filles venues grossir les rangs des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté dans le monde, comme conséquence directe de la crise économique et sanitaire.

Sans parler du travail gratuit (les tâches domestiques, ménagères, d’éducation, de soin...) qui repose toujours majoritairement sur les femmes au sein des foyers : selon les derniers chiffres d’Eurostat et de l’Office fédéral allemand de la statistique de 2018, en France les femmes réalisent à 80% les tâches domestiques (cuisines et tâches ménagères) contre 36% des hommes .

Avec le collectif Du Pain et des Roses, et dans la continuité de la lutte des travailleuses et travailleurs de l’éducation nationale (où les femmes représentent 68,3 % de l’ensemble du personnel et sont celles qui ont les plus bas salaires), nous refusons de payer cette crise qui n’est pas la nôtre ! A l’instar des grévistes de l’éducation et de ce que réclament les soignantes et les soignants depuis des années face à la casse de l’hôpital, contre un protocole sanitaire inadapté et une gestion sanitaire catastrophique, nous exigeons des moyens, un plan d’embauche et une augmentation des salaires dans les services publics ! Nous exigeons également des services publics gratuits et de qualité prenant en charge les tâches domestiques comme l’éducation, le soin, le ménage, la cuisine, etc.

Gestion autoritaire de la crise sanitaire aggravant les violences sexistes et sexuelles : c’est l’État qu’il faut combattre !

Pendant les confinements généralisés par les gouvernements du monde entier, les plaintes pour violences sexistes ont augmenté de 30 %. En France, l’augmentation des signalements de violences sexistes au sein du foyer au printemps dernier était de 36%. Mais la seule réponse du gouvernement a été un renforcement de son arsenal répressif, qui s’est traduit par l’augmentation des effectifs de police, la militarisation des quartiers populaires et l’imposition grandissante de contraventions. Une logique punitive et répressive qui n’a jamais permis de diminuer les violences patriarcales.

Pire encore, dans le même temps, Macron et des membres de son parti se sont opposés à l’allongement du délai légal d’accès à l’avortement. Une situation de dégradation des conditions d’accès à l’IVG en France que la crise du Covid est venue aggraver mais qui était déjà préoccupante avec la fermeture toujours plus importante de centres IVG et les coupes budgétaires. Et ceci s’accompagne d’attaques répétées à l’échelle mondiale contre le droit à l’IVG dans de nombreux pays comme aux États-Unis ou en Pologne, quand dans d’autres pays ce droit n’existe toujours pas. Alors même qu’avant la pandémie 810 femmes mourraient chaque jour en raison de complications pendant la grossesse ou l’accouchement, la réduction à seulement 10 % de l’accès à des services d’avortement sûrs dans les pays les plus pauvres aurait produit 3 millions d’avortements clandestins, avec la mort d’environ 28 000 femmes.De plus, on estime à 18 millions le nombre de femmes qui auraient été privées d’accès à des contraceptifs à cause de la crise sanitaire et de sa gestion catastrophique à travers le monde.

Féministes internationalistes, nous réaffirmons notre droit à une contraception et à un accès à l’avortement sûrs, libres et gratuits ! Face à la recrudescence des violences sexistes et sexuelles, nous revendiquons des refuges pour victimes de violences avec des moyens et des professionnel·le·s qualifié·e·s, des aides couvrant les dépenses alimentaires familiales pour les femmes sans emploi, un toit pour tou·te·s en réquisitionnant les logements vides, ainsi que des crédits logements à taux zéro. De plus, nous refusons que nos luttes et nos revendications soient instrumentalisées à des fins répressives : nous exigeons des moyens pour des services publics de qualité, et non pas pour la police ou l’armée !

L’offensive sécuritaire du gouvernement et son discours islamophobe engendrent des violences racistes épouvantables !

En instrumentalisant l’émoi suscité par les terribles attentats de Conflans et de Nice, le gouvernement mène une offensive sécuritaire et islamophobe d’ampleur qui s’est notamment traduite par la volonté de dissoudre des organisations telles que le CCIF, par la loi contre les séparatismes et le discours réactionnaire et raciste qui l’a accompagnée, ou encore par un renforcement de l’arsenal répressif au travers du doublement des effectifs policiers aux frontières et de la loi de Sécurité globale. Cette offensive anti-démocratique et répressive, ainsi que l’idéologie réactionnaire et raciste qui l’accompagnent, sont un terreau propice au développement des agressions racistes, dont les femmes musulmanes ou assimilées sont les premières victimes.

Selon des organisations : « La prépondérance des femmes parmi les personnes qui sont cibles d’actes violents et de discriminations est une dominante, ça varie en 75 et 80 % d’une année à la suivante. Et sur les actes violents on passe même à 90 % , ce qui veut dire que les femmes musulmanes sont les cibles essentielles des racistes. »

Le collectif Du Pain et des Roses, anti impérialiste, anti raciste et internationaliste, s’associe aux luttes contre cette offensive sécuritaire. Nous exigeons l’abandon du projet de loi contre les séparatismes, de la loi de Sécurité globale, ainsi que le retrait des lois qui interdisent le port du voile. Nous réaffirmons également la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous ainsi que la revendication du retrait des troupes françaises à l’étranger qui pillent et commettent viols et agressions !

C’est autour de ce programme de lutte contre les violences patriarcales, économiques et racistes que nous appelons à une large mobilisation autour du 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes, en affirmant que l’État est le premier responsable de ces violences et qu’il s’agit de le combattre.

 
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