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La Izquierda Diario
15 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Monde de la Culture
Bachelot annonce encore et toujours du vent pour la culture
Damien Bernard
Tom Cannelle

Ce 14 janvier, le gouvernement n’annoncé toujours rien de neuf pour la culture. En raison d’une situation sanitaire plus que fragile, Roseline Bachelot a repoussé encore une fois à une date indéterminée la réouverture des lieux culturels. Mais surtout comme à son habitude, aucun plan d’urgence économique à destination des plus précaires et des intermittents. Encore une fois, le gouvernement continue de faire payer sa gestion erratique de la crise au secteur culturel.

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AFP

Encore une fois, Roselyne Bachelot a fait briller la conférence de presse du gouvernement de ce 14 janvier par son inutilité. Au programme : bref résumé des annonces, aucune perspective autres que la continuité des mesures existantes aucun plan pour les dizaines de milliers de précaires de la culture qui continuent d’être les sacrifiés de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, quelques aides patronales et Pablo Néruda.

Si le coronavirus et ses variants toujours plus contagieux mettent en péril la santé de tous, c’est bien sur les plus précaires que va reposer la facture. Pour le gouvernement, dont la gestion de la crise reste totalement irresponsable reposant sur une alternance de mesures liberticides et surtout sur efficacité au stade du néant du point de vue sanitaire, ce sont toujours les grands patrons, notamment ceux du CAC40, qu’il faut subventionner alors même qu’ils licencient massivement. Du côté de la culture, les petits patrons, auto-entrepreneurs peinent à obtenir des véritables aides qui ne leur soient pas demandé en retour comme c’est le cas des Prêts garantis par l’Etat. Dès lors, le prolongement des mesures existantes annoncées par la ministre Bachelot ne peut que légitimement alimenter le désarroi : « Fond de solidarité améliorée, fond d’exonération des cotisations sociales, prêt garanti par l’État, activités partielles dont nos entreprises culturelles ont largement bénéficié ».

Ces mesures ne concernent particulièrement que certains secteurs du patronat. « Nous prolongerons les dispositifs spécifiques qui ont été mis en place pour la culture, pour chaque secteur, qu’il s’agisse des aides aux entreprises ou aux personnes, fond de sauvegarde, fond d’urgence, dispositif d’indemnisation » a affirmé Roselyne Bachelot. Mais en quoi consiste donc le plan 2 milliards d’euros dédiée à la culture ? Sud-Ouest. nous donne une idée de ce à quoi servent ces mesures d’« exceptions » : « trois millions d’euros sont prévus pour la restauration d’une partie du château de Cadillac » 
 
Du côté des petits patrons de la culture, des miettes qui sont bien loin de compenser les pertes faramineuses du secteur qui s’élevaient déjà à 250 millions sur le seul calcul des billetteries jusqu’au 10 mars selon le Syndicat National du Spectacle Musical et de Variété. On ne peut dès lors qu’imaginer l’hémorragie financière pour les petites structures résultat direct d’une gestion catastrophique de la crise depuis près d’un an par le gouvernement.

Mais c’est aussi et surtout le sort réservé à ceux qui sont en première ligne de la crise, comme les freelances, les travailleurs précaires ou encore les travailleurs sous le régime de l’intermittence. Ils sont les premiers à partir de cette crise historique qui touche tout particulièrement le milieu culturel. Or il s’agit d’une décision stratégique prise par le gouvernement comme en témoigne ce deux poids deux mesures : pendant que les supermarchés, les métros, restent ouverts et fonctionnent, les lieux de la culture sont eux sacrifiés au nom de la santé de tous. Un sacrifice au nom du bien commun qui pourrait s’entendre s’il s’accompagnait de mesures de soutiens pour les travailleurs à la hauteur de la précarité grandissante auxquels ils se trouvent confrontés. Et cela d’autant plus que les milliards d’euros pleuvent au service des grands patrons qui licencient dans le même temps.

Une allocution vide donc, alors que le secteur, à l’agonie, a manifesté le 15 décembre dernier, par dizaines de milliers de personnes en France, sa colère à l’encontre d’un gouvernement entièrement responsable de son état de détresse. Alors que la ministre entend défendre l’absence de perspective qu’elle justifie en citant en exemple la situation à l’étranger, il est évident que la situation perçue à la base des petits patrons aux travailleurs de la culture est loin de correspondre à ce qu’entend dire le gouvernement.

De nouvelles gesticulations de la part de la ministre qui essaie encore de jouer la carte de la proximité en terminant son allocution par une phrase de Néruda. Nous ne sommes pas dupes, ce dont ont besoin les travailleurs de la culture aujourd’hui c’est d’une vraie stratégie sanitaire et d’un plan d’urgence d’aide immédiate pour tous ceux dont la vie dépend de l’avenir du secteur :

1) des commissions sanitaires décisionnaires dans les lieux de travail pour ceux qui travaillent, composée majoritairement de salariés qui pourront élaborer des protocoles sanitaires cohérents pour la santé et la sécurité de tous

2) Aucun licenciement et maintien du salaire réel payé par le patron pour les employés permanents dont l’activité est à l’arrêt

3) au-delà de l’année blanche, une allocation pour tous les précaires, tous ceux dont les revenus et l’emploi sont menacés, à la hauteur minimum du SMIC et financée par un impôt fortement progressif sur les grandes fortunes
Nous ne sommes pas ceux qui doivent payer leur crise !

 
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