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La Izquierda Diario
31 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Société de classes
Seine-Saint-Denis. Surexposition au virus, flambée des contaminations, hôpitaux saturés : Macron est responsable
Typhaine Cendrars

La Seine-Saint-Denis est particulièrement touchée par la troisième vague. En première ligne face au Covid et à la précarité, les travailleurs et habitants du département subissent avec violence la gestion erratique du gouvernement. Les hôpitaux sont saturés, les écoles des lieux de contamination et la situation est plus que préoccupante.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Seine-Saint-Denis-Surexposition-au-virus-flambee-des-contaminations-hopitaux-satures-Macron-est

Dans le 93 on assiste à une véritable hécatombe : ce mardi 30 mars le taux d’incidence était de 783 nouveaux cas pour 100 000 habitants selon [covid tracker→https://covidtracker.fr/dashboard-departements/]. Un chiffre deux fois supérieur à la moyenne nationale. Le département de la Seine-Saint-Denis se place en deuxième position des taux d’incidence les plus élevés en France, et ce juste derrière le Val-d’Oise qui le dépasse de peu. 167% des lits de réanimation sont déjà occupés par des patients du covid, toujours selon covid tracker. Les hôpitaux font face à une saturation extrême dans un département où le nombre de lits de réanimation par habitant est déjà très faible, [42 lits pour 10 000 habitants alors que la moyenne française est de 62,5 → https://actu.fr/societe/covid-19-la-seine-saint-denis-toujours-moins-bien-dotee-que-les-autres-en-lits-de-reanimation_36727775.html].

Surpopulation, précarité et travailleurs en première ligne : de nombreux facteurs à l’origine de la flambée des cas de contamination

La Seine-Saint-Denis, est un des départements les plus denses de France avec ses 1,6 millions d’habitants en 2019 et ses 6 871 habitants au km² [selon l’Insee → https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=DEP-93]. Ses habitants y sont pour beaucoup logés dans de grands ensembles ; de plus « Il y a à peu près 30% de logements qui sont considérés comme en suroccupation dans le département », note Sandrine Joinet-Guillou, présidente de l’association Profession banlieuedans [un article de France Info → https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-pourquoi-la-seine-saint-denis-est-elle-particulierement-touchee-par-la-troisieme-vague_4351691.html#xtor=CS2-765-%5Bautres%5D-].

Les Séquano-Dionysiens sont nombreux, plus qu’ailleurs à travailler en première ou en seconde ligne face au virus, c’est-à-dire, qu’ils occupent des postes qui impliquent une plus grande exposition face au virus, « Il y a surreprésentation d’ouvriers, de caissiers, d’infirmières… » avance Sandrine Joinet-Guillou dans [le même article de France Info → https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-pourquoi-la-seine-saint-denis-est-elle-particulierement-touchee-par-la-troisieme-vague_4351691.html#xtor=CS2-765-%5Bautres%5D-]. [Comme lors du premier confinement au printemps dernier→https://www.revolutionpermanente.fr/Dans-le-93-les-travailleurs-en-premiere-ligne-meurent-pendant-que-les-riches-profitent-du-soleil], le département paie au prix cher l’omniprésence des travailleurs essentiels en son sein.

De plus, les habitants de Seine-Saint-Denis passent beaucoup de temps dans les transports, puisqu’ils travaillent pour beaucoup hors de leur département, [Selon un rapport de l’Institut Montaigne→https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/seine-saint-denis-les-batailles-de-lemploi-et-de-linsertion-rapport.pdf], ils seraient environ 340 000 à travailler dans un autre département. Le taux de pauvreté́ est de 28% en Seine-Saint-Denis, un chiffre deux fois plus élevé́ que dans le reste de la France, et ce alors qu’une [étude du CNRS et de l’université́ de Nanterre sur la première vague du virus→https://economix.fr/uploads/source/media/MA_GA_NL-Covid19_2020-04-18.pdf] conclut que « les départements les plus denses, les plus inégalitaires ainsi que ceux dans lesquels la part d’ouvriers est la plus élevée se sont en effet révélés être les plus vulnérables ».

La question de la vaccination est aussi au centre de l’énorme taux de contamination dans le 93. En effet Hélène Colombani, présidente de la Fédération nationale des centres de santé souligne à France Info que « la Seine-Saint-Denis est l’un des départements qui ont été le moins vaccinés ».
[La département métropolitain le plus touché par la pandémie, est aussi celui qui profite le moins du vaccin contre le Covid-19→https://www.revolutionpermanente.fr/Seine-Saint-Denis-Les-plus-precaires-prives-de-vaccin-avec-la-complicite-du-prefet]. La faute au gouvernement, qui a décidé de faire reposer la prise de rendez-vous pour se faire vacciner sur des plateformes numériques (type Doctolib, Keldoc, ...). Or l’un des problèmes, qui ne date pourtant pas d’hier, est bien l’inégalité de maîtrise et d’accès aux outils numériques dans la population française. En effet, 24% de la population française serait touchée par ce que l’on appelle « l’illectronisme », à savoir la non maîtrise des outils numériques, et ce tout particulièrement dans les quartiers populaires dont regorge la Seine-Saint-Denis.

Les écoles sont elles aussi au cœur de la progression de la pandémie dans le département. En effet avec l’avancée du variant anglais qui touche plus violemment les jeunes, les écoles, collèges et lycées se retrouvent être des endroits propices à la circulation rapide du virus. Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, confiait pas plus tard que dimanche au JDD que « l’école est le talon d’Achille assumé du dispositif actuel » et qu’« avoir un collégien ou un lycéen chez soi accroît de 30% le risque d’être infecté ». Or les écoles du 93, comme les hôpitaux, doivent faire face à un manque endémique de moyens, qui empêche la mise en place et le respect des protocoles sanitaires.

Alors que nous assistons à un réel massacre dans le département de la Seine-Saint-Denis depuis le début de la crise sanitaire et économique, la population cumule les facteurs de contamination, et se voit en même temps fortement pointée du doigt par le gouvernement. En effet, si la seule réponse de l’État face à la crise a été répressive, et particulièrement dans les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis, rappelons que [10% des amendes du mois de mars lors du premier confinement ont été donné dans ce département → https://www.revolutionpermanente.fr/Coronavirus-et-violences-policieres-10-des-amendes-rien-qu-en-Seine-Saint-Denis], et que les lois séparatismes et sécurité globale ne font que renforcer l’arsenal répressif et raciste de l’État qui touchera en premier lieu les habitants du 93. Pour les habitants de Seine-Saint-Denis, la peine est double, : en première ligne face au virus, ils font aussi face aux attaques réactionnaires et islamophobes du gouvernement. Un gouvernement qui avait beau jeu d’applaudir les travailleurs essentiels pendant la première vague, eux qui aujourd’hui meurent le plus de lsa gestion criminelle de la crise, quand un an après, ni dans les hôpitaux, ni à l’éducation nationale, les moyens nécessaires n’ont été injectés. La division de classes n’aura jamais été aussi évidente, pour notre camp social le travail essentiel et les morts, pour le leur les profits

 
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