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La Izquierda Diario
10 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Fuera Duque !
Colombie : les femmes trans en première ligne contre la répression militaire et policière !
Adrien Balestrini

Nous adaptons en article un fil twitter faisant état de la situation en Colombie où le mouvement LGBTI+ est présent en première ligne des manifestations aux côtés des classes populaires et des travailleurs en lutte contre le régime d’extrême-droite de Ivan Duque et de la présence de l’ESMAD, force armée anti-manifestation financée par l’impérialisme américain.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Colombie-les-femmes-trans-en-premiere-ligne-contre-la-repression-militaire-et-policiere

Crédit photo : Fredy Henao

Depuis plusieurs jours, des mobilisations des travailleurs et des classes populaires se développent un peu partout dans le pays contre la situation de militarisation et de répression ordonnée par le régime de Duque. 500 000 personnes ont manifesté le 28 avril, premier jour d’appel à une grève nationale, 50 000 rien qu’à Bogota et 73% des Colombiens sont d’accord avec la grève. Les forces armées ont tiré à balles réelles et procédé à des arrestations en masse. Dans certaines régions, les blocages routiers continuent encore après plus de 7 jours à l’appel des syndicats de camionneurs. Les ouvriers, les précaires, les indigènes et la jeunesse luttent contre les plans de la bourgeoisie colombienne avec une détermination sans faille.

Ivan Duque et JM Restrepo, ministre du commerce et de l’industrie, veulent mettre en place « un consensus démocratique autour d’une réforme du système fiscal colombien », une manière douce de présenter une loi anti-ouvrière et anti-classe populaire. Ce plan, appelé « loi de solidarité durable », propose de lever 6,3 milliards de dollars pour nettoyer les caisses de l’Etat. Cet argent serait issu à 73% de la poche des masses ouvrières – dont le salaire minimum est de 234 dollars. A cela s’ajoute la proposition d’augmenter la TVA déjà à 19%...

Mais le problème pointé par les manifestants est plus large que la réforme fiscale. Depuis les manifestations de 2019, l’instauration d’une véritable militarisation du pays par le « Plan Colombie » des Etats-Unis, mis en place sous prétexte d’une « guerre contre la drogue » est la carte blanche pour le régime de Duque pour légitimer tout répression face aux soulèvement de la population. Seulement, la répression a été un moteur de rage dans la jeunesse colombienne qui s’affrontent à chaque manifestation à la police et à l’armée dans les rues des principales villes du pays. Après des mois de gestion catastrophique du virus, c’est le néolibéralisme colombien qui est la cible, et par extension l’impérialisme américain responsable des plans successif d’austérités.

Face à la répression, la montée du mouvement LGBTI+

Dans ce contexte, l’activité du mouvement LGBTI+ est forte. Ils et elles dénoncent depuis plusieurs années les violences homophobes et transphobes qui sont perpétrées par l’État et par sa police et qui s’accélèrent avec la précarité grandissante qui s’abat sur les classes populaires du pays avec la crise économique en cours.

Daniela Maldonado est la co-fondatrice des Réseaux Communautaires Trans, un collectif de lutte composé des femmes trans travailleuses du sexe du quartier de Santa Fe. Au micro de Capital Bogota, elle énonce que « La transphobie existe en Colombie de manière structurelle ». Elle insiste sur le fait que « Les violences policières à l’encontre des personnes trans font partie des décisions politiques venant de l’Etat » poursuit Daniela « les personnes trans sont dans des limbes juridiques, sociales etc.. car aux yeux de l’Etat, iels ne sont ni des hommes ni des femmes ».

L’accès au mariage, à l’éducation, au travail et à tous les autres droits démocratiques et sociaux indispensable au respect de la dignité humaine sont entravées pour les personnes trans et non-binaires en Colombie ! Cette situation pousse une majorité dans les marges de la société, obligé de se mettre en danger, où la prostitution relève davantage d’une obligation face à la précarité et l’ostracisation qu’un choix.

En lien avec la vague du mouvement féministe d’Amérique Latine qui criait l’année dernière « El estado opresor es el macho violador”, le mouvement queer de Colombie est en première ligne de la lutte contre la précarité et les violences militaires imposées par un État aux ordres du FMI et de l’impérialisme américain.

A l’image des manifestants Birmans, depuis la France, nous exprimons toute notre solidarité avec nos frères et nos sœurs trans, avec les ouvriers et les indigènes qui se battent pour la dignité, et avec la jeunesse qui relèvent la tête face à la promesse d’un avenir de misère. Le mouvement colombien doit être soutenu depuis le mouvement ouvrier, les organisations féministes, anti-racistes avec les mots d’ordre « A bas les réformes austéritaires et la répression par le plan Colombie » et surtout :« L’impérialisme hors de Colombie » !

 
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