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La Izquierda Diario
9 de août de 2021 Twitter Faceboock

Le capitalisme brûle la planète
Nouveau rapport du GIEC : le dérèglement climatique s’intensifie et renforce les inégalités
Seb Nanzhel

Un nouveau rapport du GIEC a été publié ce lundi dans le contexte d’un été particulièrement marqué par les catastrophes climatiques. Il souligne que la crise climatique s’accélère et s’intensifie à un rythme inédit. Dans le même temps, les inégalités face au changement climatique aux échelles internationales et locales sont flagrantes.

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Crédits photo : AFP / YASIN AKGUL

Cet été a été marqué par une succession de catastrophes climatiques, comme des vagues de chaleur inédites et meurtrières au Canada, en Inde et dans l’Ouest américain, des températures record relevées au Groenland avec 23.4°C et une fonte de la calotte glaciaire deux fois plus rapide qu’en moyenne, ou encore une famine à Madagascar due à la destruction des récoltes par des sécheresses causées par le réchauffement climatique.

« Nous sommes entrés dans le dur. Cet été n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend si nous n’agissons pas dès maintenant », alerte dans mediapart le climatologue Christophe Cassou. Il est l’un des 234 auteurs du premier volet du sixième rapport d’évaluation du GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui fait autorité scientifique dans le domaine) publié ce lundi 9 août. Dans ce rapport, les scientifiques analysent l’état actuel du climat et notent l’intensification du réchauffement climatique. Ainsi, « Chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toute décennie depuis 1850 ». Le seuil d’augmentation de 1.5°C de la température mondiale par rapport à 1850, permettant de limiter les pires effets de la crise, devrait être dépassé avant 2040, soit plus tôt que ce que les scientifiques avaient calculé en 2018. Les conséquences de ces hausses de températures sont dramatiques : davantage d’épisodes de sécheresse et de canicule, de cyclones tropicaux majeurs, ou encore montée du niveau des mers. Le rapport affirme ainsi « [qu’] il ne peut pas être exclu que l’élévation du niveau de mer s’approche de 2 mètres d’ici à 2100 et 5 mètres d’ici à 2150 »
Le rapport montre la responsabilité des « activités humaines » dans la catastrophe climatique en cours. Ce terme imprécis cache mal la responsabilité des capitalistes dans la crise actuelle, quand 100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988 d’après le rapport Carbon Major Database.

« Le changement climatique affecte déjà toutes les régions de la Terre et de multiples façons » d’après Panmao Zhai, président du groupe de travail du GIEC ayant délivré le rapport. Malgré ce constat, de fortes inégalités face à la catastrophe climatique existent au niveau international. 9 des 10 pays les plus vulnérables au changement climatique se trouvent en Afrique subsaharienne d’après le Climate Vulnerability Index (ou index de vulnérabilitéé climatique), indice qui calcule les impacts physiques du réchauffement climatique pour chaque pays.

Dans un article de 2016, les scientifiques Makiko Sato et James Hansen comparent les émissions de gaz à effet de serre des pays aux augmentations locales des températures dans ces pays. Ils observent une distinction frappante entre les pays subissant des augmentations de températures élevées et les pays à l’origine des émissions de gaz à effet de serre ayant causé ces augmentations de températures. Les pays les plus touchés par le réchauffement climatique ont ainsi une responsabilité négligeable dans la crise environnementale. Autrement dit, la crise climatique est due aux puissances impérialistes, mais les principales victimes en seront les populations des pays sous domination impérialiste, bien que les catastrophes climatiques touchent également les populations des pays impérialistes.

Ces inégalités face au changement climatique se déclinent au sein des États. La résistance face aux évènements climatiques extrêmes est en effet directement liée aux conditions de vie et de travail des personnes. Ainsi des ouvriers du bâtiment ou des ouvriers agricoles sont contraints de continuer leur travail pendant des canicules, parfois jusqu’à la mort. De même, en raison de leur densité, de leur aménagement, du manque d’espaces verts et de systèmes de rafraichissement dans les appartements, les quartiers populaires exposent particulièrement leurs populations aux dangers des canicules. Pendant qu’un ancien ministre de l’écologie joue au survivialiste dans les bois et que des entrepreneurs montent des bunkers pour riches, la crise climatique s’annonce comme un facteur de renforcement des inégalités structurantes du capitalisme.

La crise du Covid a montré l’incapacité des États à se coordonner au niveau mondial, notamment avec la prédation des États impérialistes sur les vaccins, mais aussi leur impossibilité à gérer la crise autrement que par des réponses autoritaires en leur sein. Alors que la crise climatique renforce les inégalités aux échelles mondiales et globales et demande des mesures d’ampleur et une coordination internationale, il est clair qu’il n’y a rien d’autre à attendre des capitalistes et de leurs États que des politiques hypocrites et autoritaires.

 
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