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La Izquierda Diario
28 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Le monde à l’envers
Taha Bouhafs condamné : l’offensive contre l’anti-racisme de Linda Kebbab validée par la justice
Carla Biguliak

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné cet après-midi le journaliste et militant antiraciste Taha Bouhafs pour « injures raciales » à l’encontre de Linda Kebbab. Celle-ci l’attaquait après qu’il l’ait traité « d’arabe de service ». Un procès qui visait à faire passer les anti-racistes pour des racistes dans la tradition de l’extrême-droite.

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Crédits photo : AFP

Le tribunal de Paris a condamné aujourd’hui Taha Bouhafs à 1500 euros d’amende et 2000 euros de dommages et intérêts à Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, qui l’avait attaqué, avec la LICRA, pour « racisme » après que le journaliste l’ait traitée d’« arabe de service ». Un procès très politique, visant à affirmer que les « militants antiracistes sont les vrais racistes » comme l’a pointé Taha Bouhafs sur Twitter.

Alors que le journaliste avait fait venir à la barre des intellectuels et militants-antiracistes et dénoncé être «  accusé de racisme pour avoir dénoncé le discours et la posture d’une syndicaliste policière qui nie le racisme de la police et invisibilise donc les réelles victimes » lors de son procès, la justice a donc donné raison à la policière et à son avocat d’extrême-droite Thibault de Montbrial.

Pour rappel, le 3 juin dernier, au lendemain du rassemblement de plus de 20 000 personnes par le Comité pour Adama sur la place de la République et au plus fort du mouvement BLM dans plusieurs pays du monde, Linda Kebbab s’était attaquée, au micro de France Inter, à la lutte pour la vérité et la justice pour Adama Traoré. Elle avait affirmé sans vergogne qu’Assa Traoré instrumentalisait le mouvement Black Lives Matter, expliquant que contrairement aux Etats-Unis, la police française ne serait pas raciste. Quelques heures plus tard, Taha Bouhafs retweetait les propos de Linda Kebbab avec la description « ADS : Arabe de service ».

Or, comme nous l’expliquions dans un article publié le 9 juin, le journaliste et militant antiraciste pointait ainsi « le fait que l’institution policière utilise une personne racisée, Linda Kebbab en l’occurrence, pour discréditer les luttes contre les violences policières tout en croyant se protéger contre les accusations de racisme ». C’est dans ce sens que la politologue Françoise Vergès avait expliqué lors du procès : « Parler d’arabe de service, c’est mettre en lumière une stratégie du racisme qui consiste utiliser des alibis pour occulter le fait que le racisme est systémique. Criminaliser cela, ce n’est pas combattre le racisme...mais l’antiracisme ».

Sans surprise, la justice aura choisi de défendre la police et de condamner le militant antiraciste, et ce quelques semaines après qu’Eric Zemmour ait été relaxé pour des propos comparant les musulmans à une « armée d’occupation ». Le fait est que toutes les institutions de l’État, et le pouvoir judiciaire en fait partie, sont profondément racistes, et participent donc activement à l’offensive actuelle contre les mouvements antiracistes en France, cherchant principalement à défendre et légitimer l’institution policière, profondément raciste et xénophobe.

Tout notre soutien à Taha Bouhafs !

 
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