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La Izquierda Diario
28 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

L’autoritarisme continue
Tests payants pour les non-vaccinés : Macron continue de réprimer en tapant au porte-monnaie
Inès Rossi

Jean Castex a confirmé que les tests Covid ne seront plus remboursés pour les non-vaccinés sans prescription médicale à partir du 15 octobre. Une mesure aberrante du point de vue sanitaire, discriminante envers les plus précaires, et symptomatique de la gestion autoritaire de la crise par le gouvernement.

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La mesure avait été annoncée le 12 juillet par le président de la République : les tests Covid ne seront plus remboursés par la sécurité sociale à partir du 15 octobre. Annoncée en même temps que la mise en place du pass sanitaire, elle fait partie intégrante de la gestion autoritaire de la crise sanitaire par un gouvernement totalement discrédité, qui cherche à contraindre la population plutôt que de convaincre du bien-fondé de la vaccination.

« Il n’est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables », explique à son tour Jean Castex, à deux semaines du déremboursement. Il y aurait donc, selon le gouvernement, des tests « légitimes », comprenez ceux faits par les vaccinés, et des tests « de confort », comprenez ceux des non-vaccinés, qui devront désormais soit avoir une prescription de leur médecin, soit débourser près de 44 euros pour un test PCR, majorés à 50 euros pour des résultats en moins de 12 heures, et entre 20 et 25 euros pour un test antigénique.

Une somme non-négligeable, donc, surtout quand on sait que les populations les moins vaccinés sont aussi les plus précaires. En effet, comme l’expliquait FranceInfo fin août : « Que ce soit pour Paris, Lyon ou Marseille, l’alignement quasi parfait des points montre une corrélation forte entre revenu médian et vaccination. En Île-de-France, par exemple, des villes de Seine-Saint-Denis telles que Clichy-sous-Bois ou Saint-Denis, plus pauvres, sont bien moins vaccinées que les arrondissements parisiens aisés. ». Des dépenses dont cette partie de la population ne pourra pas se passer si elle veut conserver sa vie sociale, et bien souvent son travail, qui nécessitent d’avoir un pass sanitaire valide.

Ce déremboursement est tout d’abord un non-sens sanitaire. Il va à l’encontre de toutes les recommandations des professionnels de santé, à savoir une vraie stratégie de traçage des contaminations pour freiner la propagation du virus. En d’autres termes, le fameux « tester, tracer, isoler » que le gouvernement répétait à longueur de discours mais qu’il n’a jamais été en mesure de mettre en place. Il n’y a pas de « test de confort », on ne se fait pas tester pour son plaisir mais pour éviter d’exposer son entourage à des risques inutiles. Dérembourser les tests va mécaniquement mener les gens à moins se faire tester, donc va favoriser la propagation du Covid. Certes, cette dernière est en recul, mais nous sommes loin d’être sortis de l’auberge.

Quand au remboursement des tests maintenus pour les vaccinés, il n’a aucun sens, puisque toutes les autres mesures du gouvernement tendent à représenter les vaccinés comme totalement immunisés contre le virus. Par exemple, ils ne sont plus cas contacts en cas de contact avec une personne positive au Covid, et n’ont donc pas à s’isoler. Tout est fait pour leur faire croire qu’il n’y a plus de raison de se faire tester. Or on sait aujourd’hui que les vaccinés sont protégés, mais pas complètement, et peuvent encore transmettre le virus et être infectés.

On peine donc à voir l’intérêt sanitaire à priver les non-vaccinés de tests. Pire, cela est contre-productif si l’on veut faire en sorte qu’un maximum de gens se vaccinent contre le Covid. L’incitation à la vaccination ne se fera pas par la contrainte et la pression. Au contraire, il nous faut une campagne pédagogique sur la vaccination, menée par les soignants en première ligne de la pandémie, et pas par le gouvernement qui a maintes fois prouvé son mépris pour la santé des travailleurs durant la crise. Quel message veut-on faire passer ? Que leur santé vaut moins que celle des vaccinés ?

Rendre les tests payants pour les non-vaccinés est une aberration, sur tous les plans. Dans la droite lignée de la casse des hôpitaux et des services publics, le gouvernement choisit encore une fois de faire payer la crise aux plus pauvres, les mêmes qui font déjà l’objet des mesures autoritaires et liberticides liées à l’introduction du pass sanitaire, et les mêmes qui sont pourtant en première ligne des contaminations.

Au contraire, pour sortir de la crise, il faut imposer, par nos mobilisations, une stratégie sanitaire à la hauteur, pensée par et pour les soignants et la population, et qui ne fasse pas primer un facteur économique sur notre santé ; cette stratégie passera par des campagnes de dépistages massives et gratuites, une campagne de vaccination la plus large possible, qui, pour être efficace, doit être mondiale et ne pourra se faire que grâce à la levée des brevets sur les vaccins et le contrôle ouvrier des grands groupes pharmaceutiques.

 
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