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4 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Pandora Papers
11 300 milliards d’évasion fiscale : l’escroquerie XXL des classes dominantes révélée par les Pandora Papers
Hélène Angelou

Les Pandora Papers, nouveau scandale financier d’une ampleur considérable, dévoilent les ressorts d’une évasion fiscale organisée à échelle mondiale. Un détournement indécent dont profitent les responsables politiques, en même temps qu’ils imposent l’austérité pour les classes populaires.

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[Crédits Photos : @ICIJ]

11 300 milliards de dollars d’évasion fiscale

C’est une affaire d’ampleur que les Pandora Papers révèlent. Issus d’une enquête menée par le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), cette fuite révèle l’évasion fiscale d’ampleur opérée par les classes dominantes. 11 300 milliards de dollars volés en évasion et autre « optimisation » fiscale !

Un montant indécent qui témoigne de la généralisation des montages financiers et le recours aux paradis fiscaux par la classe dominante. Parmi les personnes mises en cause : pas moins de 35 chefs d’État, 300 responsables publics et 130 milliardaires.
Parmi eux, on trouve le roi Abdallah II de Jordanie, la chanteuse Shakira, le président russe Vladimir et beaucoup d’autres. Alors que les scandales financiers concernant l’évasion fiscale se succèdent, à l’image des LuxLeaks en 2014, des Panama Papers en 2016, ou des Paradise Papers en 2017, pour n’en citer que quelques exemples, cette nouvelle affaire témoigne du caractère systémique de l’évasion fiscale internationale.

Des milliards de fraude fiscale : les classes dominantes se gavent et imposent des politiques d’austérité

« Parmi les dizaines de milliers de propriétaires de sociétés révélés par les « Pandora Papers », dont 600 Français, figurent un nombre sans précédent de responsables politiques de haut niveau, aux quatre coins du monde », souligne le journal Le Monde qui participe au consortium ICIJ.

Dans cette liste, Tony Blair, ancien premier ministre britannique illustre à merveille l’hypocrisie des politiciens qui prétendent d’une main lutter contre l’évasion fiscale tandis qu’ils s’y livrent eux-même de l’autre. En 1994, comme le rappelle Le Monde il déclarait en effet à l’occasion de sa campagne pour prendre la tête du Parti travailliste : « Nous devons contrer les abus du système fiscal. Pour ceux qui peuvent recourir aux bons comptables, le système fiscal est un paradis d’escroqueries, d’avantages et de profits ».

Côté français, Dominique Strauss-Kahn, ancien ténor du PS et directeur général du FMI, figure également en bonne position dans les Pandora Papers : une enquête menée pour Cash Investigation par Linda Bendali à partir des résultats de l’enquête, révèle que DSK a créé (parmi d’autres) une société de conseil au Maroc, société-écran dans une zone franche au cœur du nouveau quartier d’affaires de Casablanca, aux bénéfices faramineux sur lesquels il n’a payé aucun impôt pendant 5 ans, soit « environ 6 163 000 euros d’impôts sur les sociétés que son entreprise aurait dû payer si elle avait été domiciliée en France », estime l’économiste Ano Kuhanathan. Un montage financier rendu possible par cette zone franche, véritable « oasis fiscale » que DSK a lui-même… contribué à édifier ! Une fraude fiscale indécente pour celui qui mettait en œuvre depuis le FMI les politiques d’austérité drastiques après la crise de 2008.

Dans un contexte de restrictions budgétaires, soi-disant justifiées par la dette publique, et de casse du service public, ce scandale financier démontre que de l’argent il y en a, des milliards qui se baladent dans le monde, gonflant les plus grosses fortunes.

Un système organisé en toute impunité

La multiplication de ces scandales financiers est révélatrice en effet de la banalisation au sein de la classe dominante des pratiques d’évasion fiscale. Des pratiques d’ailleurs pour une grande partie « légales », de « l’optimisation fiscale » selon le terme consacré, et qui reste quoi qu’il en soit tout à fait impunie. La présence de responsables politiques démontrent bien les connivences entre les systèmes fiscaux nationaux et ce système financier mondial de l’évasion fiscale.

Il s’agit en effet d’une véritable organisation mondiale qui repose d’une part sur des sociétés spécialistes de la création de société-écrans et intermédiaires financiers, et d’autre part sur des stratégies nationales, visant à attirer les capitaux, par des règles protectrices et une fiscalité avantageuse. Un système offshore qui concentre d’après les estimations de l’économiste Gabriel Zucman en 2017 plus de 8 700 milliards de dollars et qui est nourri par une concurrence mondiale. Récemment, de nouveaux paradis fiscaux se développent de manière accélérée, dans des territoires adossés à des puissances impérialistes à l’image du Dakota du Sud pour les États-Unis ou de Chypre pour l’Union européenne.

Au delà des Pandora Papers, ces dernières semaines ont confirmé le caractère généralisé des affaires de corruption, d’optimisation fiscale et d’association de malfaiteurs qui occupaient des hauts postes du gouvernement. C’est le cas notamment de Sarkozy déclaré coupable par le tribunal correctionnelle de Paris pour financement illégal de sa campagne présidentielle.

Derrière les scandales financiers, se dessine ainsi une véritable industrie mondiale reposant sur le secret des affaires et la solidarité de classe entre dominants. La révélation des ressorts de l’évasion fiscale généralisée, n’en a pas fini d’éclabousser la classe politique française et internationale.

 
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