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30 de novembre de 2021 Twitter Faceboock

Du pain et des roses
Bordeaux. Manifestation réussie contre les violences sexistes et l’hypocrisie du gouvernement
Petra Lou

Ce samedi 27 novembre avait lieu à Bordeaux la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, qui a réuni près d’un millier de manifestantes dont de nombreux jeunes. Après les nouveaux scandales autour des accusations visant Nicolas Hulot, cette manifestation dénonçait l’hypocrisie d’un gouvernement qui, face aux violences de genre, ne semble offrir que de la poudre aux yeux.

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Après la manifestation nocturne à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 25 novembre, une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles était appelée ce samedi 27.

Un millier de personnes se sont rassemblées à Bordeaux, place de la Victoire, dont de nombreux jeunes. Après plusieurs prises de paroles, la manifestation, appelée par l’AG féministe ainsi que les collereuses ou encore le Planning Familial, s’est avancée vers République. Parmi les cortèges, étaient présentes les organisations NPA, les femmes kurdes, la Batucada féministe, ainsi que celui de Du Pain et des Roses, accompagné des lycéens et étudiants du collectif Le Poing Levé et militants de Révolution Permanente. Appelé comme un cortège antipatriarcal, anticapitaliste et révolutionnaire, le slogan le plus scandé était “Solidarité avec les femmes du monde entier !”, appelant à un féminisme résolument antiraciste et anti-impérialiste. De fait, cela fait écho à la lutte des guadeloupéens face à la répression coloniale et la gestion catastrophique de la crise par l’impérialisme français.

D’autre part, seulement quelques jours après le scandale dévoilé par Envoyé Spécial sur les accusations de viol de Nicolas Hulot, défendu et couvert par Marlène Schiappa, la manifestation était l’occasion de dénoncer l’hypocrisie du gouvernement quant à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. En effet, entre Darmanin accusé de viol au ministère, et désormais Nicolas Hulot, à l’époque ministre, “les femmes comme priorité du gouvernement” apparaît comme une blague de mauvais goût. Dans les cortèges, étaient chantés “Un violeur à l’intérieur, un complice à la justice !”, ainsi que “Un pas en avant, trois pas en arrière, c’est la politique du gouvernement”, pour dénoncer son hypocrisie. D’autre part, les polémiques stériles lancées par Blanquer contre l’intégration du pronom non-binaire “iel” au dictionnaire, le même qui s’oppose fermement au “wokisme” et “l’islamo-gauchisme” montrent un conservatisme et des offensives réactionnaires de la part du gouvernement. L’État et ses institutions ne sont pas des alliés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, et de nombreuses pancartes le rappelaient, pointant sa complicité. C’est ce que rappellent également les militantes et militants de Du Pain et Des Roses dans leur vidéo d’appel à la manifestation, qui rappellent que le commissariat de Bordeaux demandait à des victimes d’agressions sexuelles si elles avaient bu ou comment elles étaient habillées.

Avec la gestion catastrophique de la crise sanitaire et économique par l’État, 1 million de personnes sont passées sous le seuil de pauvreté. Ce sont les femmes et les personnes LGBTI qui ont été les premier.e.s à trinquer. Les violences économiques que nous subissons renforcent les violences sexistes et sexuelles. Nous ne voulons plus avoir à choisir entre un foyer ou la précarité ! Pour ça, nous devons réquisitionner l’ensemble des plus de 3 millions de logements vides en France et les mettre à disposition de toutes personnes victimes de violences sexistes, sexuelles ou infantiles !

D’autre part, ces manifestations résonnaient à Bordeaux tout particulièrement alors que la ville est l’une des plus concernées par les violences sexistes et sexuelles, représentant selon la police “jusqu’à 65% de la délinquance traitée”. La directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité, Sophie Buffeteau, fait état dans le département de 3754 plaintes déposées pour violences conjugales, 1681 plaintes pour violences sexuelles. La directrice du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) ajoute 790 victimes reçues par son association au 15 novembre.

La barre des 100 féminicides depuis le début de l’année a été franchie il y a quelques jours et nous n’avons pas encore eu le temps de leur rendre hommage que 103 féminicides sont à dénombrer. L’État est responsable de ces meurtres : pour rappel, 62 % des femmes victimes de féminicides avaient alerté la police des violences qu’elles subissaient. À Bordeaux, les féminicides de Chahinez ou Sandra Pia résonnent encore, comme exemples de femmes victimes qui avaient pourtant porté plainte maintes fois avant de mourir sous les coups de leur ex-conjoint.

Contre les violences sexistes et sexuelles, mener la lutte dans la rue, dans nos lieux d’études et de travail

De #SciencesPorcs dans les IEP, aux témoignages de plus en plus importants dans la jeunesse d’agressions sexistes et sexuelles, face au silence des directions et aucune aide mise en place pour accompagner les victimes, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles se mène dans la rue, et dans toutes les sphères, notamment les lieux de travail et les lieux d’étude. Marina, étudiante et militante au collectif Le Poing Levé et Du Pain et Des Roses, vous invite à voter à l’occasion des élections à l’Université de Bordeaux du 30 novembre au 02 décembre, à voter et faire voter une liste anticapitaliste, féministe et révolutionnaire à l’Université : la liste du Poing Levé.

 
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