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La Izquierda Diario
4 de décembre de 2021 Twitter Faceboock

Privatisation et casse du service public
Après la grève, la direction de Transdev licencie les conducteurs : « cinq collègues ont été convoqués »
Violette Renée

Après le mouvement de grève qui a secoué le réseau de bus Transdev depuis la rentrée, le dépôt de Chelles subit une cascade de licenciements contre des grévistes. Une répression à propos de laquelle nous avons interviewé Boujemaa, délégué syndical CFTC sur le dépôt Chelles de Transdev.

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RP : Peux-tu te présenter ?

Boujemaa : Je suis conducteur à Transdev sur le dépôt de Chelles et délégué syndical CFTC.

RP : Pour rappel vous aviez fait une grève contre la privatisation des bus IDF, contre la dégradation du service ainsi que de vos conditions de travail, quelle est la situation aujourd’hui ?

Oui nous avions fait grève pour dénoncer la qualité du service qui se dégrade en même temps que nos conditions de travail. Après cela, notre directrice n’a cessé de nous diaboliser, nous les conducteurs, et même de mentir ! Alors que nous avions fait seulement 3 jours de grève, la directrice a continué à indiquer sur le site que si le trafic était perturbé c’était car il y avait des grévistes ; or la grève était terminée ! En réalité elle cache sa gestion catastrophique du dépôt pour nous incriminer nous. On manque d’effectifs et il y a des collègues en arrêt à cause des conditions de travail insoutenables. Pour rappel nous avions démarré la grève notamment suite à un collègue qui s’est fait pipi dessus parce qu’on ne peut même plus prendre de pauses !

Et cette stratégie de diabolisation de la direction qui consiste à faire croire aux clients que c’est toujours le conducteur qui est responsable et coupable a des conséquences sur notre travail au quotidien. On se fait agresser par des usagers à cause des non-départs, des retards, on s’arrête on se fait agresser, comment expliquer que ce n’est pas notre faute mais celle de la direction ?

Et encore il faut voir que la situation est déjà terrible alors que l’on n’est pas encore rentrés en appel d’offre ! Mais on voit bien que tout est fait pour s’y préparer.

Pire encore, depuis la fin de la grève, cinq collègues on été convoqués pour licenciement. Comme par hasard ces collègues sont des grévistes. Le Parisien a sorti un article qui explique qu’un des collègues convoqués va être licencié suite à une agression, mais c’est un mensonge. Sur la lettre qu’a reçu ce collègue le motif est tout autre, ils parlent de propos sexistes et homophobes ! Ils sont prêts à tous les mensonges possibles et imaginables. On va s’énerver.

Un autre s’est fait convoquer car soi-disant il n’aurait pas payé sa caisse alors que ça fait 6 mois que ça ne fonctionne plus. Or, cette dernière personne convoquée a 20 ans de boîte. En réalité, au-delà du fait qu’il ait été gréviste, le problème c’est son salaire : il a trop d’ancienneté et un trop gros revenu ! Eh oui pour l’appel d’offre il faut écrémer les charges sociales. Ils ne vont pas faire des économies sur le gasoil et le bus mais sur bien la masse salariale.

Il y a eu une pétition de parents d’élèves et elle se dirige contre Transdev ! Des usagers comprennent la supercherie et nous soutiennent !

RP : Vous avez fait un rassemblement mardi pour soutenir ces grévistes convoqués pour licenciement

Boujemaa : Oui mardi 30 novembre nous avons organisé un rassemblement et une journée de grève pour soutenir notre collègue convoqué l’après-midi, parce qu’il a accroché le bus alors qu’il était en heures supplémentaires. C’est comme ça qu’on la remercie. Ce jour-là le trafic a été paralysé grâce au soutien des clients, des gilets jaunes et des conducteurs de l’extérieur. Ça a fait plaisir. La directrice a appelé la police pour nous mettre la pression.

RP : Face aux attaques de la directrice et de Transdev, quelles sont les perspectives de lutte ?

Boujemaa : Ça va péter. Notre directrice est une dictatrice, aucun dialogue n’est possible. La colère va grandir et on va reprendre la grève car la politique de la directrice et de Transdev nous pousse à bout.

 
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