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La Izquierda Diario
13 de avril de 2022 Twitter Faceboock

Sélection sociale
Parcoursup : après 2 ans de crise sanitaire, la machine à sélectionner frappe toujours !
Silas Perrin

En 2021, 1 lycéen sur 10 n’a pas été reçu dans l’enseignement supérieur lors de la phase principale d’admission. La génération Covid de cette année doit s’attendre à une sélection encore plus brutale. Rendons l’accès à l’éducation gratuite et accessible pour tous et toutes !

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La semaine dernière, la date limite pour déposer ses vœux sur Parcoursup se terminait avec un délai de 24 heures supplémentaires, suite à un bug informatique. À cette occasion, nous tenons à rappeler que cette plateforme est une véritable machine à sélection sociale. En effet, cette plateforme créée par le gouvernement n’a pas d‘autre but que de trier les étudiants, afin de réserver les places dans l’enseignement supérieur aux plus aisés et de garder les plus précaires en dehors des facs.

Cette plateforme, mise en place en 2018 après l’échec d’APB, s’intègre dans le projet néo-libéral de Macron qui cherche à continuer à précariser la jeunesse en rendant toujours plus sélective l’entrée dans l’enseignement supérieur. Pour ce faire, il a déjà mis en place la réforme ORE ou encore la loi bienvenu en France. Plus récemment, en janvier dernier, Macron faisait part de ses projets pour l’enseignement supérieur, lors d’une conférence des présidents d’Université. Au programme : remise en cause du principe de gratuité, sélection, professionnalisation et fac d’élite au service du patronat. Autant dire que c’est un plan d’attaque en règle qui est prévu contre l’université et qui viendrait parachever des années de casses de l’université et continuer à augmenter la sélection.

Dans la même logique, il convient de mentionner la réforme du BAC, qui succède à celle catastrophique des E3C. Cette nouvelle réforme, appelée réforme Blanquer, visait à renforcer le contrôle continu pour abandonner les évaluations communes. La conséquence de celle-ci n’est autre qu’un énième renforcement de la sélection, et ce, encore plus particulièrement dans les conditions d’études catastrophiques liées aux multiples confinements.

Au niveau de Parcoursup lui-même, ce tri s’effectue d’abord par la complexité de la plateforme. Le tri se fait ensuite sur des critères de sélection sociale comme le lycée d’origine et les activités extra-scolaires, qui desservent les plus précarisés et les jeunes des quartiers populaires. Cette année, ce tri risque d’être particulièrement déchaîné.

En effet, les bacheliers ont passé leurs trois dernières années à étudier durant une crise sanitaire inédite. Les lycéens ont réalisé cette partie cruciale et exigeante de leur scolarité pendant de multiples confinements, et ce, dans des conditions déplorables, dû aux multiples protocoles sanitaires, tous plus insuffisants les uns que les autres. Une période difficile qui a assurément renforcé les inégalités sociales déjà préexistantes.

Cette gestion catastrophique de la crise sanitaire s’est particulièrement ressentie dans les lycées. Par exemple, le remplacement des professeurs malades n’a pas été assuré, les distributions de masques étaient moindres (deux masques en tissus une fois par an) et la seule solution pour l’enseignement a été le travail en distanciel, ce qui n’a fait qu’empirer le décrochage scolaire et les études pour les plus précaires (manque de matériel, famille nombreuse, etc.).

Ces conditions d’études terribles, imposées par un gouvernement Macron ultra-méprisant, avaient provoqué à plusieurs reprises d’importants blocus chez les lycéens, qui avaient exprimé leur colère face à cette situation. Des mouvements qui n’avaient manqué d’être violemment réprimé par la Police, comme en janvier dernier dans plusieurs lycées, ou encore durant la mobilisation en Corse le mois dernier.

Ainsi, pour finir, comme pour l’année dernière, les étudiants et les lycéens sont inquiets par rapport à leurs dossiers Parcoursup. Rien que l’année passée, la plateforme avait laissé 54.000 élèves sur le carreau, c’est-à-dire 8% des candidats qui ont été laissé sans proposition d’études. Ils ont par la suite reçu un appel téléphonique du ministère de l’éducation, mais cela n’était qu’une forme de pressurisation de ce dernier pour intégrer ces étudiants à des études qu’ils n’ont pu choisir, ou pour une inscription au Pole Emploi.

Cette année encore, il ne serait pas surprenant que ce chiffre augmente. Et ceux seront encore les jeunes précarisés et les jeunes des quartiers populaires qui seront laissés sans formation. Face à cette sélection sociale, nous revendiquons une éducation gratuite et accessible pour toutes et tous. Face à ce système discriminatoire, nous réclamons la suppression de Parcoursup, le retrait de toutes les lois de sélection, ainsi que l’accueil et le droit à l’enseignement de toutes et tous, y compris pour les étudiants réfugiés qui sont en train de subir un traitement raciste de la part de l’État Français !

 
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