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7 de mai de 2022 Twitter Faceboock

Aéronautique
Les travailleurs de Safran reprennent le chemin de la grève pour les salaires !
Julian Vadis

Ce 5 mai, les salariés du groupe Safran étaient à nouveau appelés à la grève. Un mouvement qui fait suite à une augmentation salariale annuelle jugée insuffisante et à des propositions de revalorisations de rémunération complémentaires, faites le 21 avril dernier par la direction qui, là aussi, sont largement en dessous des attentes des salariés. Ces derniers sont appelés à poursuivre la grève ce lundi 9 mai.

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Crédits photo : Jerome Fichet / Facebook

Depuis plusieurs mois, la colère gronde dans le groupe Safran, l’un des fleurons français de l’aéronautique, du spatial et de la défense. Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction du groupe, qui a fait un bénéfice net de 43 millions d’euros l’année dernière en pleine crise du Covid, a concédé un budget en masse de 3 % englobant augmentation générale, augmentation individuelle, effet d’ancienneté, cas particulier et égalité professionnelle. Largement insuffisant lorsque l’on sait que la crise sanitaire avait été mise en avant pour geler les salaires l’année dernière et que l’inflation cumulée de ces deux dernières années atteint 7 %.

Face à la colère grandissante s’exprimant par des mobilisations ponctuelles depuis plusieurs mois, les hautes sphères de Safran se sont vu contraintes de proposer aux organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CGT et FO) une série de revalorisations de rémunération complémentaires. Ainsi, la direction a proposé une série d’augmentation forfaitaire, mise en œuvre à partir du 1er juillet prochain ainsi que l’assouplissement des critères d’écrêtement de l’accord d’intéressement, visant à faciliter le versement de l’intéressement en 2023 au titre de 2022 qui avait été contraint par un accord signé pendant la crise sanitaire. Dans la réunion du 21 avril dernier, la direction à annoncer une série de mesure, prise de manière unilatérale : des hausses de salaires de de 40 à 60€ du salaire de base brut mensuel pour les salariés Ouvriers et ETAM via l’intégration de la revalorisation salariale annoncée par le Groupe dans le calcul des primes et englobant l’augmentation générale annoncé au début de l’année, l’ouverture de négociation d’ici à juin concernant le dispositif facilitant le versement de l’intéressement et la mise à l’étude d’un dispositif permettant de monétiser 3 à 5 jours de RTT à la demande des salariés.

Des propositions largement insuffisante visant à éteindre la colère sociale, les salariés de Safran en grève ce 5 mai

Ces annonces de la direction n’a pourtant pas éteint la colère. Et pour cause ! Le dispositif proposé par le groupe n’est pas intégré dans les dispositions salariales générales. Une manœuvre qui permet d’exclure les nouveaux entrants de l’entreprise de ce dispositif. L’objectif clair vise ainsi à diviser les salariés… tout en « améliorant » la situation de manière tout à fait marginale.

Fort légitimement, la proposition de la direction n’a pas été n’a pas rencontré un enthousiasme débordant. C’est ainsi qu’un nouvel appel à la grève a été lancé pour ce jeudi 5 mai. Au Havre, ce sont ainsi plus de 300 salariés qui ont débrayé pour marquer leur colère face aux propositions de la direction. Après les débrayages du matin, la direction ont, lors d’une réunion, proposer d’ajouter à chaque palier 20 € brut l’année et modifié les critères (de 720€ on est passé à 740€, de jusqu’à 32 000€ on est passé à jusqu’à 35 000€, etc).

« Le groupe Safran se vendent de leur valeur sociale et environnementale. Mais la réalité c’est des actionnaires qui se gavent et qui, pour gonfler leur profit, sacrifient les salariés et la planète ! » explique ainsi Jenny, militante CGT sur le site de Nacelles Le Havre, avant de poursuivre. « On revendique une augmentation à hauteur de 6 % de la masse salariale, soit environ 300 millions d’euros. Cela ne représente que 16.6 % du résultat de Safran en 2021, donc il y a largement de quoi faire ! » Un pied de nez, aussi, à la politique du groupe Safran : quand la direction a proposé 3 % d’augmentation aux salariés, les dividendes ont augmenté de… 16 % !

Seule la lutte paie ! Augmenter le rapport de force pour faire plier la direction !

Il est clair que si la direction a du réajuster sa politique et faire quelques concessions, même de « façade », c’est bien grâce à la mobilisation des salariés ! Sans elle, il y a fort à parier que la direction de Safran n’aurait rien concéder sans l’expression de la colère légitime des travailleuses et travailleurs du groupe.

En ce sens, la politique actuelle de la direction à lâcher des miettes s’inscrit dans le contexte social actuel, en misant sur le temps long pour résorber les mobilisations qui s’expriment dans le groupe. L’une des faiblesses réside ainsi sur une division du front syndical à échelle nationale. Si la CGT et la CFE-CGC ont tout deux appelés à la mobilisation ce 5 mai, la CFDT a choisi de ne pas s’y inscrire. L’exemple de la mobilisation du Havre est en ce sens édifiant : dans la capitale normande, la CFDT s’est jointe à l’appel, ce qui a été un facteur important pour donner confiance et à participer à la réussite de la mobilisation locale ce jeudi.

L’unité est donc, comme toujours, un enjeu primordial dans un contexte de lutte. Pour la construire, il est indispensable que l’ensemble des salariés grévistes, syndiqué ou non, garde entre leur main la destinée de leur propre lutte. L’organisation d’assemblée générale décisionnaire, avec des organisations syndicales jouant à plein leur rôle d’outil de défense des salariés en s’engageant à respecter les décisions collectives, serait un pas en avant important dans l’augmentation du rapport de force en faveur des salariés. Une unité qui permettrait d’impliquer le plus de bras et de tête possible dans l’organisation de la mobilisation et ouvrir la perspective d’avancée à la hauteur des attentes de l’ensemble des travailleuses et travailleurs de Safran. A ce titre, la prochaine date de mobilisation et de grève chez Safran, le 9 mai prochain, peut être un moment visant à construire cette unité indispensable pour faire plier la direction.

 
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