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La Izquierda Diario
3 de juillet de 2022 Twitter Faceboock

Casse de l’hôpital public
Santé. « Mission flash » : aucun moyens et une nouvelle insulte pour les soignants
Yann Causs
Eugénie Tobhnom

Ce vendredi 1er juillet, Le Monde a révélé les recommandations du docteur Braun à l’issue de la « mission flash » commanditée par Emmanuel Macron. Au programme : un nouvel enfumage et un affront de plus en direction des soignants.

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Crédit photo : Thomas Samson/AFP

La fameuse « mission flash » lancée par Macron il y a un mois pour répondre à la crise de l’hôpital public vient de livrer ses premières conclusions. A Cherbourg, le chef de l’Etat faisait avait fait semblant de découvrir la situation dramatique de l’hôpital public, la publication du rapport mené par le docteur Braun confirme l’enfumage. Au programme : aucune ouverture de lits ou de postes, pas d’augmentations de salaires et pas de moyens. A rebours des revendications portées par les soignants depuis plusieurs années, les 41 recommandations de cette « mission d’information » s’inscrivent dans la droite lignée des politiques néolibérales qui ont détruit l’hôpital public ces dernières décennies.

« La mission flash était censée « sauver » les services d’urgences, c’est tout l’inverse » réagit Marie-Laure Charchar, secrétaire générale de la CGT blanchisserie du CHU de Bordeaux. « Ce qu’ils font c’est officialiser que nous allons travailler constamment de façon dégradée. C’est dégueulasse, on était en première ligne de la crise sanitaire et après les 183 euros du Ségur, on nous impose de devoir filtrer les patients au lieu de nous donner des moyens. ».

« Il faut des lits, des postes, pas de verrous à l’entrée des Urgences » pointe à juste titre le communiqué de presse de la CGT en réponse au rapport. A contrario les recommandations de la « mission flash » promettent la pérennisation du fonctionnement actuel de l’hôpital public. La « régulation des admissions dans les services d’urgences » est ainsi pour la première fois officiellement revendiquée. Ou quand l’éloge de l’austérité devient la norme.

Au manque de personnel et de médecin, une nouvelle fois la réponse est celle de l’austérité. Loin de toute ouverture de poste et de la mise en place d’un plan de formation, le rapport stipule par exemple qu’en cas d’absences d’un médecin urgentiste une « équipe paramédicale d’urgence, un binôme infirmer-ambulancier » pourrait être mobilisée. A nouveau, il n’est pas question d’ouvrir des lits pour répondre à la pénurie mais de « mieux gérer » ceux existant. « Bien plus que du mépris, ces recommandations en instaurant la précarité, mettent en danger la vie et la santé de la population » commente Marie-Laure Carchar.

Sans surprise, la question des salaires est elle aussi totalement absente des recommandations. Pour « la reconnaissance de la pénibilité » du travail, seul une majoration des heures de nuit durant l’été est envisagée. Une provocation de plus dans le contexte de l’inflation.

Face à ce nouvel affront du gouvernement, il faut exiger des augmentations de moyens, des salaires et des embauches. Alors que des mobilisations sectorielles et locales ont lieu dans différents secteurs autour de la question des salaires, et que le coût de la vie augmente un peu plus chaque jour, la destruction du service public et sa privatisation signifie un coup de plus porté à la population et en particulier aux travailleurs, aux quartiers populaires et à la jeunesse. C’est dans ce sens que Marie Laure Charchar conclue : « Il va falloir prendre conscience de la gravité de ce rapport. Dès maintenant, il faut qu’on s’organise et se coordonne pour un réel plan de bataille pour imposer l’application de nos revendications. ».

 
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