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La Izquierda Diario
3 de octobre de 2022 Twitter Faceboock

Grève des livreurs
« Il faut respecter notre dignité ! » Les livreurs Uber à nouveau mobilisés à Paris samedi
Louisa Eshgham

Ce samedi, les livreurs Uber eats étaient à nouveau mobilisés au départ de République. Après la manifestation importante du 12 septembre, le combat continue contre les déconnexions arbitraires et pour la hausse des rémunérations.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Il-faut-respecter-notre-dignite-Deuxieme-journee-de-mobilisation-des-livreurs-Uber

Crédits photo : Révolution Permanente

La mobilisation des Uber à Paris se poursuit. Samedi, près d’un millier de livreurs ont manifesté une deuxième fois contre la déconnexion arbitraire de 2500 comptes de livreurs sans papiers, pour des papiers et pour une hausse des rémunérations, à l’appel du CLAP. 

Place de la République, la mobilisation s’est ouverte sur une prise de parole, lors de laquelle de nombreux délégués représentant les livreurs mobilisés se sont exprimés. L’un d’eux a commencé par rappeler l’hypocrisie de Uber, qui prétend découvrir que des livreurs sans-papiers travaillent avec le compte d’autres personnes alors que le modèle des plateformes de livraison repose depuis le début sur l’exploitation des travailleurs sans papiers : « Pendant des années et des années on a travaillé pour eux, pendant le Covid nos comptes n’étaient pas frauduleux ? Ces cinq années passées à travailler pour eux, mon compte n’était pas frauduleux ? »

Dans le même sens, l’un des livreurs prend le micro pour dénoncer « parfois on travaille de 10h à 2h du matin pour 60€ ! Qui peut accepter ça ? » La question des rémunérations très faibles est ainsi au cœur de leur mobilisation, alors que le statut d’auto-entrepreneur permet à Uber se débarrasser des travailleurs sans avoir à respecter les quelques garanties minimales que les salariés ont acquis par la lutte, que ce soit en matière de salaire minimum ou de droits collectifs comme le droit de grève.

Dans un contexte d’inflation record, cette question prend une dimension encore plus importante. Un des livreurs dénonce ainsi : « aujourd’hui on arrive plus à payer notre loyer, on arrive pas non plus à payer les couches et le lait pour nos bébés, donc on va continuer à lutter pour nos droits ! »

De la même manière, beaucoup des travailleurs ont rappelé les conditions de travail très difficiles qu’ils subissent, entre les aléas météorologiques, la dureté physique du travail, et le risque important d’accident : « On a risqué notre vie pendant le Covid, sur la route dans la circulation tous les jours on risque nos vies ! On travaille pour eux, pas pour nous parce que c’est eux qui prennent tout l’argent, on connaît les pourcentages qu’ils se font ! » , « quand on a des accidents sur la route Uber ne fait rien pour nous, c’est notre problème. »

A l’issue des prises de parole, les livreurs ont enfourché leurs vélos et scooters pour un tour de Paris afin de visibiliser leurs revendications : la réactivation des comptes suspendus, la régularisation des travailleurs sans-papiers, mais aussi une hausse de la rémunération des courses. 

Cette nouvelle journée de mobilisation fait suite à une première journée d’ampleur organisée le lundi 12 septembre, qui avait réuni un millier de livreurs déterminés à obtenir la réactivation des comptes mais aussi à dénoncer plus largement leurs conditions de travail et de rémunération.

Alors que la lutte se poursuit, il est absolument central que l’ensemble de la gauche et des organisations syndicales soutiennent la lutte des livreurs Uber. Pour gagner, il faudra étendre la grève en cherchant à unifier autant que possible les livreurs radiés de la plateforme et ceux qui livrent encore, mais aussi les livreurs d’autres plateformes, qui subissent les mêmes conditions de travail.

Plus largement, la solidarité avec cette lutte doit être la plus large, et poser la question d’une lutte d’ensemble des travailleurs pour obtenir de réelles augmentations de salaire généralisées, mais aussi exiger du gouvernement qu’il régularise l’ensemble des travailleurs sans-papiers.

 
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