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Violences Policières

2000 interpellations en 2 semaines : la répression s’abat sur les soutiens de la Palestine aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, après des semaines de mobilisation, la répression contre les campements de solidarité avec la Palestine a franchi un nouveau palier. À Columbia, UCLA, ou encore CUNY, les étudiants sont violemment délogés, arrêtés, les campements démantelés.

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2000 interpellations en 2 semaines : la répression s'abat sur les soutiens de la Palestine aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les campements des étudiants en solidarité avec la Palestine qui ont fleuri partout dans le pays font face à une répression policière intense, orchestrée avec la complicité des présidences universitaires.

D’abord, l’expulsion violente, dans la nuit de mardi à mercredi, de l’Université de Columbia, épicentre et foyer de la mobilisation étudiante étasunienne, a été transformé en symbole de la répression contre le soutien des étudiants à la Palestine. L’expulsion de ceux qui campaient en soutien s’est faite à la demande de la présidente de l’Université, Minouche Shafik, dans une lettre adressée la veille à la police de New-York.

Les vidéos postées par des médias indépendants sur les réseaux sociaux donnent à voir la violence de la répression. Des policiers armés fouillant les bâtiments, des étudiants arrachés les uns des autres, trainés au sol, et au moins une personne balancée du haut des marches d’un escalier en pierre. La police aurait lancé des chaises et des poubelles, selon le photographe du TIME Andres Kudacki.

Ce sont des dizaines d’étudiants qui ont été menottés, arrêtés et embarqués. La présidente de l’université a même demandé à la police de maintenir sa présence au moins jusqu’au 17 mai, c’est à dire jusqu’à la fin du semestre. Il s’agit d’une véritable opération de militarisation du campus, pour empêcher toute reprise de la mobilisation.

Dans ce qui est une opération coordonnée de répression sur la ville de New York, les présidences d’universités de CUNY et de Columbia ont autorisé l’intervention des forces de répression (et pas n’importe lesquelles, les “Strategic Response Group”, l’unité anti-terroriste de la police de New York). Ainsi, pendant que le campement de Columbia était détruit, à quelques rues de là, la police s’attaquait dans le même temps à une manifestation devant le City College, où les étudiants avaient aussi installé un campement. En tout, 173 personnes auraient été arrêtées, et l’université a ensuite basculé les cours en ligne à partir de ce mercredi 1er mai, dans une tentative claire d’étouffer la mobilisation.

Autre exemple particulièrement frappant du cap de violence et de chaos atteint ces derniers jours, le cas du campus d’UCLA à Los Angeles, où des contre-manifestants masqués ont attaqué, frappé des étudiants mobilisés et lancé des feux d’artifices sur le campement dans la nuit de mardi à mercredi.

Une démonstration de violence d’un petit groupe d’extrême-droite sioniste au sentiment d’impunité renforcé par une présidence de l’Université qui avait déclaré mardi le campement comme « illégal » pour préparer l’intervention policière. S’en est suivi le démantèlement du campement ce jeudi par la police. Policiers casqués poussant violemment des manifestants, bruit des grenades assourdissantes, manifestants arrêtés et menottés : les images sont celle d’un véritable déchaînement répressif.

Le 29 avril, en Floride, c’est la même répression qui s’est abattue sur les étudiants de l’université de South Florida qui avaient tenté d’installer un campement. La police a dispersé plus d’une centaine de personnes à coup de gaz lacrymogènes et de tirs de balles en caoutchouc, et trois personnes auraient été arrêtées.

Dans de nombreux États, la vague d’arrestations et de démantèlements des campements a pris une ampleur inédite cette semaine. La liste s’égraine sans fin depuis lundi : California State Polytechnic University, 57 personnes arrêtées le 30 avril ; University of Texas, 17 personnes arrêtées le 1er mai ; University of Connecticut, campement démantelé par la police ce mardi et 49 arrestations, Virginia Commonwealth University, manifestation dispersée à coup de gaz lacrymogène ; Tulane University Nouvelle-Orléans, six arrestations et sept étudiants suspendus ; University of Georgia, 16 arrestations et inculpations ce lundi ; University of North Carolina, 36 manifestants en garde à vue mardi après avoir été sommés de quitter les lieux ; University of New Mexico, 16 manifestants arrêtés ce lundi après avoir occupé un bâtiment sur le campus ; Northern Arizona University, 24 arrestations mardi soir ; University of Arizona, manifestants dispersés à coup de lacrymogène et de balle en caoutchouc ; University of Wisconsin, gardes à vue et campement démantelés mercredi ; University of New Hampshire, 12 arrestations dans la nuit de mercredi ; Dartmouth College, plus de 90 arrestations dans la nuit de mercredi à jeudi après une tentative de campement.

Depuis la première répression contre les étudiants à Columbia le 18 avril, il y aurait eu plus de 2000 arrestations ou gardes à vue. Les étudiants arrêtés font désormais face à de lourdes sanctions, telles que les suspensions ou les expulsions : ainsi l’Université de Floride avait menacé dès la semaine dernière de bannir du campus pour trois années les étudiants mobilisés

Le but est clair : empêcher que le mouvement de solidarité avec la Palestine ne s’élargisse, ce qui terrifie l’Etat non seulement outre-Atlantique, au coeur de l’impérialisme étasunien, mais aussi en France, comme en témoignent la répression et la diabolisation qui se sont également abattues contre les étudiants de Science Po. Pourtant, il se pourrait que l’ampleur de la répression embrase encore plus la mobilisation étudiante. De Columbia à Paris, il faut revendiquer l’abandon de toutes les poursuites et les suspensions contre les étudiants mobilisés, et flics hors de nos facs !


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