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Faire front !

88 étudiant·e·s interpellées : un front d’organisations mobilisé contre la répression à Paris

A la suite de la vague d’interpellations massives d’hier, un large front d’organisations s’est rassemblé ce mercredi devant l’hôtel de ville. Des étudiants récemment libérés ont pris la parole tandis que la nécessité d’un front face à la répression était au centre des discours.

Paul Morao

8 mai

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88 étudiant·e·s interpellées : un front d'organisations mobilisé contre la répression à Paris

Crédit photo : Révolution Permanente

Ce mercredi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville à l’appel d’un front de différentes organisations. Une mobilisation impulsée quelques heures plus tôt en réponse aux 88 interpellations d’étudiant·e·s qui ont eu lieu hier soir à l’occupation de la Sorbonne. « Il y a des dizaines d’étudiants qui ont été relâchés, ils vont nous rejoindre et venir témoigner. C’est essentiel qu’il y ait un front large face à cette répression d’Etat et cette censure insupportable » explique Ariane Anemoyannis, militante au Poing Levé, au mégaphone en ouverture du rassemblement.

Au micro, les soutiens des étudiant·e·s ont pris la parole successivement, de l’UNEF à Solidaires en passant par LFI, Les Ecologistes (ex-EELV), le NPA-L’Anticapitaliste, le NPA-Révolutionnaires, la FSE, Urgence Palestine 18ème et 20ème ou Tsedek. « Si le pouvoir utilise l’arme de la répression policière, c’est que vous lui faites peur. Votre lutte est juste » a expliqué William Martinet, député LFI. « Ils tentent de criminaliser toutes les organisations politiques, syndicales, associatives qui expriment quelque chose de logique : le fait qu’un peuple, après plus de 75 ans, a le droit de revendiquer le choix pour son avenir » dénonce Gaël Quirante, porte-parole du NPA-Révolutionnaires.

Les prises de parole des organisations ont été entrecoupées de témoignages d’étudiants interpellés. « Je viens de sortir de garde-à-vue. La police est rentrée dans la fac comme dans un moulin pour nous encercler, nous traîner de force » raconte une étudiante de la Sorbonne. « « On est bcp à être sortis mais il y a encore beaucoup d’étudiants enfermés. 88 interpellés c’est énorme : on va rester dans la rue, on va continuer jusqu’au bout » poursuit Eléa, étudiante à Paris 1 interpellée.

A leurs côtés de nombreux militant·e·s étudiant·e·s étaient présents. Deux étudiant·e·s de Sciences Po Paris sont revenus sur la répression dans leur établissement : « L’administration de Sciences Po continue d’envoyer la police sur les étudiants. On fait cours devant les camions de flics. C’est pas normal qu’il y ait autant de répression. Notre combat est légitime, on se bat pour la paix et pour un cessez-le-feu. » De son côté, Irène Karalis, étudiante à Paris 8 et militante au Poing Levé a pointé « un saut répressif qui montre la détermination du gouvernement à nous faire taire » et la complicité du gouvernement avec le génocide en cours.

Au cœur de nombreuses intervention, l’enjeu de faire front et de riposter face à la répression a été posé. Après une série de convocations policières de responsables politiques et syndicaux qui sont loin d’avoir reçu une réponse à la hauteur de l’offensive, Anasse Kazib a insisté : « Il faut empêcher la répression. Un meeting, un rassemblement ce n’est pas suffisant. S’il faut mobiliser les syndicats pour empêcher les flics de rentrer dans les facs, il faut le faire ! On ne peut pas militer de façon routinière, on doit rompre d’urgence avec ça. Le peuple palestinien se fait massacrer, les soutiens sont réprimés, on devrait appeler à une grève générale dans ce pays et j’en appelle à la responsabilité des directions syndicales. Il faut appeler à la lutte ! »

Alors que la majorité des étudiants ont été libérés sans poursuite, il va falloir poursuivre la mobilisation pour la libération de l’ensemble des interpellés, mais surtout pour construire une riposte d’ensemble face à la répression.


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