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5 mars

Facs mortes. Frédérique Vidal traite les enseignants grévistes de preneurs d’otages

Devant les parlementaires, la ministre de l’Enseignement supérieur a cherché à criminaliser les enseignants-chercheurs mobilisés ce 5 mars en les accusant de prendre les étudiants en otage.

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La rhétorique gouvernementale visant à criminaliser les mouvements de grève et de contestation a de beaux jours devant elle. Ce mercredi, c’est Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, qui a récidivé devant les parlementaires : « Il y a une forme de prise en otage par certains enseignants, minoritaires, qui refusent de faire cours. »

Une déclaration scandaleuse, qui sert de réponse aux universités mobilisées contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et la réforme des retraites. Car comme le rappellent des étudiants et enseignants en lutte, si les facs s’arrêtent aujourd’hui, c’est la responsabilité du gouvernement, qui n’a de cesse de précariser les travailleurs de l’éducation et les chercheurs, d’instaurer une sélection sociale toujours plus drastique à la fac et plus généralement d’attaquer sans relâche la jeunesse et le monde du travail.

Car en plus d’assimiler les enseignants-chercheurs mobilisés à des terroristes, s’en prenant de ce fait au droit de grève, Frédérique Vidal cherche à dresser les différents secteurs de la communauté universitaire les uns contre les autres, s’appuyant sur des votes étudiants qui auraient exigé le déroulement « normal » des cours à la facs. Pourtant, si l’université fonctionne à flux tendus, si les enseignants n’en peuvent plus, et si les étudiants ont de plus en plus de difficultés à suivre leurs études, ce ne sont en aucun cas les travailleurs de la fac les responsables, mais bien les politiques anti-sociales, sélectives et de restrictions budgétaires qui sont en cause.

La majorité n’en est pas à son coup d’essai, en matière d’insultes et de répression des grévistes, en particulier quand il s’agit du milieu de l’enseignement. En juillet dernier, c’est Macron lui-même qui avait suscité un tollé en accusant les profs de lycée de prendre « nos enfants et leurs familles en otages » alors qu’ils se mobilisaient contre la réforme Blanquer. Les réactions indignées à ces propos rappelaient à juste titre qu’après l’épisode de Mantes-la-Jolie, qui avait vu de jeunes lycéens forcés de s’accroupir les mains derrière la tête par les forces répression, le gouvernement n’avait de leçons à donner à personne en matière de « prise d’otage ».


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