Depuis six semaines, les élèves et professeurs du lycée Blaise Cendrars se mobilisent pour un plan d’urgence 93. En effet, face au délabrement des lycées et au manque cruel de moyens dans les établissements des quartiers populaires et particulièrement du 93, un mouvement des professeurs, personnels, parents et élèves du 93 réclame plus de moyens, des embauches ou encore la rénovation des écoles, laissées à l’abandon par l’État. Au lycée Blaise Cendrars de Sevran, des vidéos dénonçant l’insalubrité des locaux, et le manque de professeurs et de personnels avaient fait le buzz sur les réseaux sociaux et attiré l’attention des médias sur le délabrement des écoles du 93 et des quartiers populaires. Depuis, de nombreuses journées de grèves et des blocages ont rythmé la mobilisation à Sevran.

Depuis la rentrée des vacances, c’est le génocide en cours à Gaza qui est au cœur des revendications des lycéens. Selon Selin, élève à Blaise Cendrars, « C’est un mouvement national, donc ça nous paraissait important d’en faire partie ». En effet, les lycéens rejoignent le mouvement impulsé en France par des écoles comme Science Po ou la Sorbonne en solidarité avec le peuple palestinien, mais également les universités dans le monde entier qui relèvent la tête face aux attaques brutales contre les militants de la cause palestiniennes. « Quand on voit que des étudiants à Londres, Sydney ou au Japon se mobilisent tous pour la même cause, ça nous donne de l’espoir de pouvoir faire changer les choses » précise Sophia, élève de première à Blaise Cendrars et coresponsable fédérale de l’Union Syndicale Lycéenne. Guillaume, professeur au lycée Cendrars ajoute : « depuis cette semaine les revendications se sont élargies à la Palestine et de nouveaux élèves ont rejoint la mobilisation ».

Les lycéens de Blaise Cendrars voulaient également dénoncer la répression du mouvement pour la Palestine, et notamment l’arrestation d’une dizaine de lycéens jeudi lors du blocage du lycée Claude Monet à Paris. Une répression qui n’intimidera pas les élèves mobilisés défend Sophia. « Joe Biden appelle à un cessez-le-feu, mais livre des armes à Israël, et notre gouvernement ne veut pas en entendre parler. Tant que rien ne change, on continuera à se mobiliser ».