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Justice pour Adama

Le combat continue : Une amende requise pour le policier qui insultait Adama Traoré de « violeur »

Ce jeudi 15 avril, une amende de 1000 avec sursis a été requise par le procureur, contre le policier accusé de diffamation pour avoir qualifié Adama de « violeur ». Une faible amende, pendant que la famille Traoré subit toujours un acharnement judiciaire.

Tyshka Rostov

16 avril 2021

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En juillet 2017, peu de temps après la mort d’Adama Traoré entre les mains des gendarmes, un policier est interpellé par une militante du collectif « Vérité et Justice par Adama ». Il qualifie alors publiquement Adama Traoré de « repris de justice » et de « violeur ». La scène, filmée, avait été diffusée sur les réseaux sociaux. Cette accusation grave avait été relayée par de nombreuses personnalités d’extrême droite, dont Marine Le Pen. Face à cette insulte à son petit frère, Assa Traoré avait fermement condamné ces propos diffamatoires, et avait entamé des poursuites judiciaires contre le policier en question.

Ce jeudi 15 avril, le policier était convoqué au tribunal de Bobigny. Il s’est défendu en disant « je savais que son ex-codétenu avait déposé plainte contre lui » pour viol, « je l’avais entendu sur RTL quelques mois auparavant », faisant référence à la plainte d’un co-détenu d’Adama qui l’accusait d’agressions sexuelles, mais l’affaire avait été classée sans suite.

Suite à cette audience, le procureur a requit une amende de 1 000 euros avec sursis. Non seulement l’amende avec sursis signifie qu’elle n’est applicable qu’en cas de récidive, mais qu’en plus ce n’est qu’une requête, c’est à dire que la somme de 1 000 euros, déjà dérisoire, risque d’être allégée pour la décision finale…

Pendant ce temps, Assa Traoré est mise en examen

Cette faible amende requise, prouve encore une fois le caractère profondément inégalitaire de la justice. Celle-ci se range toujours du côté de la classe bourgeoise, et donc, du côté de l’impunité policière. Pendant ce temps, la famille Adama, qui se bat depuis des années pour que justice soit faite via le collectif « Comité Vérité et Justice pour Adama » ; subit un acharnement judiciaire sans fin. Il y a d’abord eu l’emprisonnement du frère d’Adama et d’Assa Bagui, et la poursuite judiciaire de soutiens du Comité Adama. Aujourd’hui, c’est Assa Traoré qui est attaquée. En effet, elle a été mise en examen ce 8 avril, condamnée pour « atteinte à la présomption d’innocence », en plus de devoir rembourser 4 000 euros pour les frais de justice. Elle explique sur son Instagram qu’elle est mise en examen pour avoir « osé dire que [les gendarmes] étaient responsables de la mort de mon frère. Ces mêmes hommes qui ont expliqué qu’ils ont écrasé de toute leur force le corps de mon petit frère, de toute leur force et pendant longtemps. Ces gendarmes qui n’ont toujours pas été inquiétés depuis presque cinq ans (…)  ».

Ainsi, pendant que la lutte pour la vérité et la justice est criminalisée, les policiers en cause du meurtre d’Adama ne sont toujours pas inquiétés par la justice, malgré la multitude de nouveaux éléments accablant.

Face à cet acharnement judiciaire, il est nécessaire de soutenir la famille Traoré contre toutes les attaques. Que cela soit les mise en examens, les incarcérations, ou les diffamations publiques, il est nécessaire de demander l’abandon de toutes les charges contre la famille Traoré. L’ensemble de l’extrême-gauche doit apporter son soutien et condamner l’impunité policière, protégée par une justice de classe. Nous nous battrons pour la vérité et la justice pour Adama mais aussi toutes les autres victimes de violences policières.

C’ets pourquoi nous appellons à venir nombreux au rassemblement de soutien appellé par Assa Traoré le 7 et 8 mai, pour relever la tête face aux violences policières et au racisme d’Etat.


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