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S'organiser contre la loi

Loi immigration : 200 personnes à la réunion publique des collectifs de sans-papiers et de RP

Vendredi 12 janvier, la salle était comble pour la réunion contre la loi immigration organisée par Révolution Permanente, la CSP75, le CSP Montreuil, le Collectif d’Action Judiciaire et les Gilets Noirs.

Alexis Taïeb

14 janvier

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Loi immigration : 200 personnes à la réunion publique des collectifs de sans-papiers et de RP

Crédit photo : Benjamin Beraud

Ce vendredi 12 janvier, plus de 200 personnes étaient réunies dans une salle à Mains D’œuvres, à Saint-Ouen (93), pour assister à une réunion publique contre la loi immigration et pour discuter du plan pour la combattre. « Cette loi est une attaque historique contre les populations immigrées » introduit Prisca, militante du Collectif d’Action Judiciaire (CAJ).

Alors que depuis plusieurs mois, la scène politique est polarisée par le passage de cette loi et inondée par des discours plus xénophobes et racistes les uns que les autres, Abdoulaye, militant des Gilets Noirs et ouvrier dans le bâtiment, prend la parole le premier depuis la tribune : « Avec cette loi, il faut poser les vraies questions : pourquoi les gens sont-ils venus en France ? » lance-t-il à la salle. Contre la rhétorique du gouvernement, de la droite et de l’extrême-droite, il revient sur l’exploitation et le pillage des ressources systémique de nombreux pays orchestrés par la France : « Il faut voir les systèmes qui ont été mis en place pour exploiter les populations et la nature. »

Dans la foulée, il dénonce l’exploitation des sans-papiers en France, notamment dans les grands chantiers lancés dans la perspective des Jeux Olympiques 2024 qui devront se tenir à Paris. « C’est ici que l’on travaille, qu’on est exploités. Mais en plus, on nous considère comme un danger » continue-t-il avant d’ajouter, à propos de la grève des travailleurs sans-papiers du chantier de l’Arena en octobre dernier : « On s’est dit que c’était le moment de montrer que ce chantier est construit sur le dos de sans-papiers immigrés qui travaillent dans des conditions terribles ».

Sur le même sujet, Anasse Kazib, cheminot et porte-parole de Révolution Permanente se lance : « Il n’y a pas de JO sans les sans-papiers. Et en remerciement, on veut les jeter comme des kleenex ». Une situation face à laquelle le syndicaliste dénonce une « atonie des directions syndicales » depuis un an sur la loi immigration. Alors que la date du 21 janvier vient d’être annoncée, il appelle à construire un plan coordonné, dès le 14 janvier, pour construire une mobilisation large pour le retrait de la loi.

Entre deux interventions, Prisca lance Abdoulaye du Collectif Sans-Papier 75 (CSP 75) sur un autre sujet : « quand tu entends le gouvernement traiter les étrangers de délinquants, qu’est-ce que tu réponds ? ». « Cette question me fait rire, répond le militant, le gouvernement médiatise les délinquants étrangers. Alors oui, il y a toujours de la délinquance. Mais celle-ci représente un pourcentage extrêmement faible. Ce dont il faut parler, c’est surtout de l’extrême-précarité dans laquelle on vit ».

Enfin, Henda, professeur et militante du collectif féministe Du Pain et Des Rose, intervient pour dénoncer la double peine que subissent les femmes immigrées : « En plus d’être profondément raciste, cette loi est aussi patriarcale ». Et d’ajouter, dans la continuité d’Abdoulaye : « La précarité touche encore plus les femmes immigrées. Elles ont des emplois précaires, à temps partiel, avec des salaires de misère. Le gouvernement veut faire de ces femmes une main d’œuvre à leur merci. Il faut aussi penser à toutes les mères isolées qui vont perdre de nombreuses aides » conclut-elle.

Durant les dernières minutes, des étudiants et des travailleurs prennent la parole depuis la salle pour réagir aux différentes interventions. Dans la période, cette réunion est un premier pas pour commencer à discuter d’une stratégie victorieuse pour imposer au gouvernement le retrait de la loi. Après la manifestation du 14 janvier, il faudra être nombreux lors de celle du 21 janvier qui doit servir de point d’appui pour construire un rapport de forces face au gouvernement.


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