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15 % d’augmentation des violences en un an

Tous les trois jours, une agression homophobe a lieu en France

Depuis le début de l'année le nombre d'agressions homophobes ne fait qu'augmenter, on assiste à une déferlante de témoignages et de photos qui en rendent compte. En France les chiffres rendent compte d'une agression tous les trois jours.

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De plus en plus d’agressions homophobes...

Le 06 octobre un couple d’hommes s’embrasse dans les rues parisiennes et finit à l’hôpital à la suite d’une agression par deux hommes. Le 25 octobre c’est à Rouen qu’un homme a été frappé, séquestré et victime d’extorsion pour son orientation sexuelle : 10 jours d’ITT. Le 31 octobre à Toulouse une jeune femme est victime d’une agression lesbophobe et est passée à tabac. Le même soir à Paris une femme embrassait sa compagne à un arrêt de bus : 21 jours d’ITT pour les coups reçus. La liste est déjà longue mais n’est pourtant pas exhaustive, et surtout elle ne cesse de s’allonger.
Ce défilé de témoignages et de photos de corps tuméfiés, qui semble s’intensifier ces derniers temps, se confirme avec la sortie des chiffres du ministère de l’intérieur datant du 30 octobre et qui annoncent une augmentation de 15 % des plaintes pour agressions homophobes, alors même que seul 4 % des victimes portent plainte. De son côté, SOS Homophobiecompte 1 400 sollicitations de plus qu’en 2017 alors même que l’année 2018 n’est pas finie. Avec aujourd’hui en France une agression tous les trois jours on peut noter une recrudescence des violences homophobes dans la rue.

… dans un contexte de montée des tendances réactionnaires à l’échelle internationale

Cette augmentation des violences à l’échelle nationale s’inscrit dans un contexte plus large où à l’échelle mondiale on voit émerger et se confirmer des tendances réactionnaires. Le ministre de la famille Lorenzo Fontana, du Gouvernement de Salvini en Italie, se place en défenseur d’une « famille naturelle » qui serait constituée d’un père et d’une mère, enchaînant les déclarations homophobes. Le président du Brésil Jair Bolsonaro, élu le 28 octobre dernier, a déclaré : « Je préférerais que mon fils meure d’un accident plutôt que de voir une moustache près de lui ». Il a lui aussi un faible prononcé pour les discours homophobes qu’il a distillé au cours de sa campagne pour les présidentielles, entraînant dans leur sillage nombre d’agressions verbales et physiques contre les personnes LGBT. C’est dans cet environnement violent et homophobe que prennent racine ces agressions.

En France, face à ces montées de violences plusieurs voix se font entendre. Une partie d’entre elles, incarnée par un secteur des activistes LGBT, porte l’idée de l’amour et de l’éducation pour affronter la haine et les violences. Un discours qui ne met nullement en cause les politiques réelles menées sur les questions LGBT, et en premier lieu celles du gouvernement. Car Macron, s’il veut apparaître comme progressiste en condamnant les violences homophobes de ce mois dernier par un tweet "Les violences homophobes doivent être une préoccupation pour notre société tout entière. Elles sont indignes de la France. Des mesures concrètes seront annoncées mais ne sauraient remplacer l’humanité et la tolérance qui sont au cœur de notre culture. ", est bien loin de porter une politique à l’image de ces bonnes paroles. Prôner cette tolérance paraît bien dérisoire et anodin face aux violences dont sont victimes les personnes LGBT. Et loin d’aider à la construire et d’être le rempart qu’il prétend incarner face aux idées réactionnaires, il se positionne régulièrement contre les intérêts des personnes LGBT en faisant du pied à un électorat réactionnaire comme celui de la manif pour tous. Pas plus tard qu’il y a quelques mois il disait ainsi qu’on avait humilié la manif pour tous et qu’ils étaient les délaissés des mesures prises par Hollande. Pourtant ces mêmes mesures les personnes LGBT en voient aujourd’hui les limites importantes avec l’augmentation des violences à leur encontre. Face à cela, ne nous laissons pas faire et prenons exemple sur les brésilien.ne.s qui ont pris la rue ces derniers jours pour répondre à l’arrivée de Bolosonaro et des idées réactionnaires au pouvoir. 


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Philomène Rozan

Etudiante à l’Université Paris Cité , élue pour Le Poing Levé au Conseil d’Administration

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