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Pas de plan B ?

Grand-père, enfants et petits-enfants : Delevoye ne compte épargner personne

A l’approche du 5 décembre, Jean-Paul Delevoye, le « monsieur retraites » du gouvernement, s’est une nouvelle fois prononcé contre la « clause grand-père » qui parie sur l’application de la réforme uniquement aux nouveaux entrants sur le marché du travail.

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Ce jeudi, dans un entretien accordé au Parisien, le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, a réaffirmé qu’il était fermement opposé à la « clause grand-père » qu’il avait pourtant lui-même introduite comme une possibilité dans son rapport.

« J’ai toujours dit que si on appliquait de façon généralisée la « clause du grand-père », cela reviendrait à créer un quarante-troisième régime. C’est impossible ! Si on fait la « clause du grand-père » pour une profession, il faut la faire pour tout le monde, question d’équité, ça veut dire que l’on renonce à la réforme. »

Ces récentes déclarations viennent illustrer de manière criante la division qui règne dans les plus hautes sphères de l’État concernant la méthode à adopter pour faire passer sans vagues la réforme annoncée comme centrale pour le quinquennat de Macron.

En effet, la veille de la parution de l’interview de Jean-Paul Delevoye dans Le Parisien, Edouard Philippe faisait une déclaration contradictoire en expliquant que le gouvernement avait « ouvert toutes les pistes s’agissant de la transition » vers le nouveau système de retraites, incluant la « clause du grand-père ».

Ces déclarations contradictoires sont l’expression de la fébrilité de l’exécutif, qui voit s’approcher à grand pas la journée de grève le 5 décembre appelée par les confédérations CGT, FO, FSU et Solidaires et qui pourrait marquer le début d’une lutte d’ensemble, avec des velléités à entrer en grève reconductible dans plusieurs secteurs. Un possible scénario à la 95, auquel s’ajoutent l’explosivité et la combativité des Gilets jaunes mobilisés depuis bientôt un an, et dont les méthodes de lutte radicales s’étendent à d’autres pans du monde du travail.

Si Jean-Paul Delevoye incarne l’aile la plus résolue à appliquer la réforme coûte que coûte, Philippe et Macron sont beaucoup plus prudents dans leurs déclarations, se ménageant une porte de sortie au travers de l’évocation d’un plan B. La « clause du grand-père » qui circonscrirait l’attaque que représente la réforme aux seuls entrants sur le marché du travail, c’est-à-dire la jeunesse actuelle, tablant sur la division intergénérationnelle pour calmer la colère. Mais l’application de ce plan B représenterait dans les faits un véritable recul de la part du gouvernement et sa seule évocation témoigne des difficultés de l’exécutif à tenir son calendrier de contre-réformes.

Face à ces stratégies divergentes quant à la manière d’appliquer la réforme, Sibeth Ndiaye – porte-parole du gouvernement – a affirmé ce jeudi : « Il n’y a pas de divergences de ligne à l’intérieur du gouvernement ». Pourtant, les différentes déclarations de Philippe et Delevoye à moins de 24 heures d’écart démontrent le contraire.

Et ce que révèle l’entretien de Jean-Paul Delevoye, lorsqu’il déclare qu’un recours à la « clause du grand-père » signifierait un renoncement à la réforme, c’est que les tergiversations du gouvernement sont déjà en soi un recul, imposé par le spectre d’une mobilisation d’ensemble en décembre. Un nouveau signe de la fébrilité du gouvernement qui doit nous encourager à faire du 5 décembre une première journée permettant de cristalliser les colères autour de la grève et de la mobilisation, et qui devra être reconduite jusqu’à la capitulation totale de Macron, sans se laisser diviser par lui – clause grand-père ou non.


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