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Scandale d'État

Impunité. Macron protège Kohler et Dupond-Moretti, mis en cause pour prise illégale d’intérêts

Ce lundi, on apprenait simultanément que Dupond-Moretti était appelé à comparaître devant la Cour de justice de la République et que le secrétaire général de l’Elysée était mis en examen. Alors que les deux sont mis en cause pour « prise illégale d’intérêts », l’impunité reste la règle.

Gabriella Manouchki

5 octobre 2022

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Scandale sur scandale, la macronie enchaîne les accusations de conflits d’intérêts. Après Alexis Kohler, bras droit de Macron, accusé d’avoir usé de sa position pour favoriser la multinationale MSC dont des membres de sa famille sont les principaux actionnaires, Dupond-Moretti est depuis lundi le premier ministre de la justice à être appelé à comparaître devant la Cour de justice de la République.

Suite à l’ouverture d’une instruction judiciaire en janvier 2021, les magistrats de la Cour ont décidé ce lundi de convoquer ce dernier pour « prise illégale d’intérêts » en sa qualité de ministre de la justice pour deux affaires dans lesquelles il s’était opposé à des magistrats anti-corruption. Selon la loi, il encourt donc une peine maximale de cinq ans de prison, 500 000 euros d’amende, et une peine complémentaire d’inéligibilité, comme le rapporte Mediapart.

Mais le conflit d’intérêt en cache un autre : si Dupond-Moretti se maintient au gouvernement, il sera amené à choisir le prochain procureur général de la Cour de Cassation, soit le magistrat qui remplacera son actuel accusateur. Une situation inédite, dénoncée par l’Union syndicale des magistrats et par le Syndicat de la magistrature.

Malgré ces éléments, le garde des Sceaux a déclaré ce mardi matin que sa démission « n’est pas à l’ordre du jour », s’appuyant sur le soutien que le gouvernement lui a apporté en affirmant qu’il avait « toute la confiance de la Première ministre » et que « la question de son maintien au gouvernement ne se (posait) pas ».

Concernant Kohler, le bras droit de Macron, le gouvernement s’est jusqu’ici contenté de relayer le communiqué de ses avocats, soulignant qu’il « conteste avec force avoir commis tout délit » et que les faits en cause peuvent « remonter à plus de dix ans ». Comme le rapporte Le Monde, à l’Élysée, on parle de « rebondissements de procédures » pour désigner ce qui apparaît aux yeux de tous comme un enchaînement de scandales d’État de plus en plus insupportable.

Pour Dupond-Moretti comme pour Kohler, le gouvernement répond donc aux accusations qui visent ses piliers par l’impunité la plus totale. Dans un contexte où le gouvernement prépare son offensive contre le monde du travail avec la réforme de l’assurance-chômage et des retraites, le déni des conflits d’intérêts dans lesquels il est impliqué répond à la logique de n’ouvrir aucune brèche qui pourrait le fragiliser davantage. Malgré tout, les affaires récentes pourraient bien contribuer à amplifier la colère qui commence à s’exprimer contre le projet antisocial d’un gouvernement prêt à tout pour protéger les intérêts de la classe dominante.


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