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Université

Bourgogne : des milliers d’heures supprimées et des inquiétudes pour l’université́ de demain

40 000 heures en moins, des restrictions et des coupes budgétaires, des formations supprimées... c'est le projet du Conseil d'Administration de l'université́ de Bourgogne, et plus largement celui d'Emmanuel Macron et du patronat.

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À l’occasion du renouvellement de l’offre de formation, le Conseil d’Administration (CA) de l’universite´ de Bourgogne a voté la suppression de 40000 heures de cours pour les années universitaires à venir, ce qui représente 10% de l’ensemble des heures dispensées. Les différents syndicats de personnels et d’étudiants s’opposent fermement à ces coupes budgétaires. Ils considèrent que cela impactera toutes les filières et entraînera la suppression d’au moins vingt formations. Ces mesures ne sont pas les premières ni les dernières pour cette université : 25000 heures avaient déjà été supprimées en 2016, et un plan de « retour à l’équilibre » du budget doit être voté en juillet. Peggy Cénac-Guesdon, élue SNESUP (Syndicat National de l’Enseignement Supérieur) au CA, détaille le contenu de ce plan : « fermeture de filières, baisse de la température dans le gymnase, suppression des mesures ’’réussite en licence’’, mesures de réduction sur la reprographie... », ce qui selon elle revient à « faire les fonds de tiroir ». Les syndicats s’inquiètent également des suppressions de postes à venir, inquiétudes légitimes au vu de la situation dans d’autres universités françaises. Quinze d’entre elles sont en « situation financière très préoccupante » selon un rapport de la Cour des Comptes. Cette dégradation est une conséquence des lois successives surl’autonomisation des universités (par exemple la LRU de 2007), qui actent le désengagement de l’État et obligent les universités à chercher des fonds vers les entreprises et à entrer dans une logique de compétitivité économique.

Inquiétudes légitimes également au vu des projets d’Emmanuel Macron et de sa ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal. Cette dernière a très vite annoncé la couleur du quinquennat en ce qui concerne les universités, avec un « chantier central » : la sélection dès l’entrée en licence. Cette sélection (interdite suite aux mobilisations étudiantes de mai 1968) est exigée depuis des décennies mais passe difficilement car elle remet en cause le principe théorique d’une université ouverte à toutes et tous. Cependant, l’on a vu récemment de nombreuses mesures visant à rendre l’universite´ de plus en plus élitiste et « adaptée au marché du travail ». Derrière cette formule, il faut comprendre que ce sont les patrons qui siègent au Conseils d’Administration des universités, décident du contenu des cours des étudiants, et sont libres de sous-traiter la recherche pour leurs propres profits aux étudiants. Cette logique est notamment celle de la fusion des universités, qui doit toucher à terme toutes les universités françaises.

Dès lors se pose la question des moyens de lutte pour rendre l’universite´ réellement accessible à toutes et à tous, et pour que l’universite´ soit tournée vers les besoins et les aspirations des étudiants. Ce n’est clairement pas dans cette logique que se placent les syndicats réformistes comme l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) ou la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes), qui ont plutôt tendance à accompagner les réformes dénoncées ici. Au contraire, les étudiants doivent non seulement s’organiser et lutter pour leurs propres droits à faire des études et ce dans des conditions correctes, mais aussi lier ces revendications à celles du reste de la société et des travailleurs, c’est-a`-dire une véritable convergence pour défendre nos intérêts contre ceux des classes dominantes !


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