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Mobilisation étudiante

Expositions, stand, cortège à la manif : la mobilisation pour le Palestine se construit à Paris 1

Avec quatre comités de soutien à la Palestine créés sur les différents centres universitaires, la mobilisation contre le génocide à Gaza prend de l'ampleur à Paris 1. Sur Tolbiac, un stand et une exposition ont été organisés par plusieurs dizaines d'étudiants ce jeudi pour préparer la manifestation du 18 novembre, dans laquelle un cortège de la fac est prévu.

Le Poing Levé


et Elea Novak

17 novembre 2023

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 Expositions, stand, cortège à la manif : la mobilisation pour le Palestine se construit à Paris 1

Crédit photo : Révolution Permanente

Alors que le directeur du site PMF de Paris 1 (Centre Tolbiac) avait interdit aux associations étudiantes de tenir des stands politiques au sein de l’établissement, prétextant un contexte tendu en raison de la guerre entre Israël et la Palestine, les étudiants mobilisés contre le génocide à Gaza ont organisé une grande journée d’activités pour la Palestine dans le hall de la fac ce jeudi. Jusqu’ici, toutes les affiches dénonçant la situation à Gaza, même concernant le nombre d’enfants morts sous les frappes israéliennes, étaient systématiquement arrachées.

Les membres du comité de soutien à la Palestine ont alors décidé d’organiser une grosse journée d’animation, afin de refuser une telle criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien. Ainsi, par le biais de différents groupes de travail, étudiants et personnels mobilisés ont pris en charge l’organisation de diverses activités autour de l’histoire de la colonisation en Palestine, du génocide en cours et en vue de préparer la manifestation de samedi.

Notamment, une exposition, pensée pour sensibiliser à la question palestinienne les milliers de personnes qui se partagent le campus Tolbiac. L’exposition a pu « articuler l’explication historique de la colonisation avec la réalité de comment elle se passe, avec toute sa violence et son horreur », selon les organisateur·ices. Par une frise chronologique et la combinaison de textes et photos, l’exposition retrace ainsi l’histoire de l’oppression du peuple palestinien des mandats britannique et français à la colonisation actuelle de la Cisjordanie en passant par le partage du territoire par l’ONU en 1947.

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Les étudiant·es de l’université ont également pu participer à des ateliers banderoles et pancartes en préparation d’un cortège jeunes à la manifestation parisienne de samedi. « Etudiants de Paris 1 anti-impérialistes » , « STOP Génocide » ou encore « Free Palestine » pouvait-on lire sur les différentes pancartes réalisées par des étudiants. Avec le succès du stand, plusieurs dizaines de personnes ont rejoint le groupe du comité de soutien afin de s’y investir plus concrètement. Celui-ci a prévu de se réunir à nouveau lundi soir, pour préparer la suite des évènements. Notamment, des projections de films qui ont pour objectif de « faire voir aux gens la réalité du peuple palestinien depuis des décennies », avec la présence de militant·es palestinien·nes pour animer le débat, et « avoir de réelles discussions, au-delà des médias occidentaux qui ne montrent rien », explique Ilham*, membre du comité et militante propalestinienne de longue date.

Le succès des nombreux comités Palestine à travers la France, culminant en une assemblée générale jeunes d’Île-de-France qui a réuni 350 personnes, ainsi que l’ampleur des manifestations à travers le pays qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, sont la preuve de la détermination à exprimer la solidarité avec le peuple palestinien. Malgré la menace répressive de l’Etat, dont les présidences d’universités se font le relai sur la fac, le mouvement de solidarité se structure. L’appel qui est sorti du comité de Tolbiac du 10 novembre appuie les revendications contre le génocide, la colonisation de la Palestine, et la solidarité internationale.

Pour les personnes mobilisées, il faut aujourd’hui « imposer la voix du soutien à la Palestine sur la fac », mais surtout « se lier au mouvement national et international de soutien à la Palestine », à l’instar de l’appel des étudiant·es de l’université de Birzeit, en Palestine occupée, qui insistent sur la nécessité de « reprendre ensemble notre mouvement et l’arracher des mains de la répression, du silence ».

Face à la politique génocidaire d’Israël en Palestine, les étudiant·es et personnels des universités doivent s’allier au reste de la mobilisation nationale et internationale. Lieux historiques d’expression et de convergence des luttes, il est central que les universités ne restent pas silencieuses. La jeunesse en soutien à la Palestine appelle également au boycott des entreprises qui financent la politique génocidaire d’Israël, et à l’affaiblissement des puissances impérialistes qui soutiennent Israël. Alors qu’il s’attaque déjà aux jeunes des quartiers populaires depuis la rentrée, l’Etat redouble de force dans ses attaques contre les immigré·es.

Contre l’offensive du gouvernement et en soutien à la Palestine, les jeunes font appel à la construction de comités dans le mouvement ouvrier. Cette alliance peut doubler notre force de frappe, comme l’ont exprimé plusieurs blocages d’envoi d’armes à travers le monde, construits sur l’alliance entre travailleureuses et étudiant·es. Dans la prochaine manifestation le samedi 18 novembre, Paris 1 rejoindra les manifestant·es qui expriment leur colère sur la situation et la complicité de la France, avec un pôle étudiant qui se veut le début d’un mouvement anti-impérialiste de la jeunesse étudiante.


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