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« Le dernier jour de la guerre »

Le gouvernement colombien et les FARC annoncent un cessez-le-feu définitif

Dans le cadre du processus de discussions entamé officiellement depuis septembre 2012 entre le gouvernement colombien et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), les négociateurs ont annoncé qu’un accord de cessez-le-feu définitif entre les deux parties devrait rentrer en vigueur. Isabel Infanta

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Depuis La Havane, où se tiennent les négociations, les délégations du gouvernement colombien et des FARC ont annoncé mercredi dans un communiqué conjoint être arrivé à un « accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités bilatéral et définitif, l’abandon des armes, [accord portant également sur] les garanties de sécurité et de lutte contre les organisations criminelles responsables d’homicides et de massacres attentatoires aux Droits de l’Homme, contre les mouvements sociaux et les mouvements politiques, ce qui implique les organisations criminelles qui ont succédé aux organisations paramilitaires [d’extrême-droite] et leurs réseaux de soutien, et la lutte contre les mouvements criminels qui menacent la mise en œuvre des accords et la construction de la paix ».

L’accord a été présenté jeudi, dans la capitale cubaine, en présence du président colombien, Juan Manuel Santos (droite modérée) et le commandant des FARC, Timoleón Jiménez, en présence, également, de Raúl Castro, Michelle Bachelet et Nicolás Maduro pour les pays garants, Cuba et la Norvège, ainsi que des pays accompagnateurs du processus, le Chili et le Venezuela, ainsi que de Ban Ki-Moon, pour l’ONU.

Les négociations de paix qui se tiennent à La Havane depuis maintenant près de quatre ans ont représenté le grand pari politique de Juan manuel Santos, successeur de Álvaro Uribe, dont il avait été ministre, et partisan, quant à lui, de la main de fer contre la plus ancienne des guérillas d’Amérique latine. Le conflit, en Colombie, a en effet commencé après 1948, les FARC ayant, quant à elles, officiellement vu le jour en 1964. Le dialogue voulu par Santos est appuyé, en Colombie, par une large majorité de l’opinion publique, la plupart des partis mais également par le patronat. Grace à cela, la présidence a pu, de cette façon, marginaliser Uribe et ses partisans, opposés à toute négociation avec les guérillas. Tout au long de ces années, le processus a compté sur l’appui de l’impérialisme étatsunien et européen, de même que sur le soutien des « gouvernements de gauche latino-américains. »

Cependant, la durée des négociations, de même que la campagne systématique menée par l’uribisme contre les accords de La Havane ont contribué à éroder la popularité de Santos et des négociations. C’est en ce sens que les communicants du gouvernement, à Bogotá, ont lancé une campagne extrêmement agressive, mercredi étant censé être le « dernier jour de la guerre », sans pour autant réussir à cacher qu’il reste d’importantes zones de désaccords entre les parties, notamment autour du processus référendaire qui devrait ratifier les accords.

Mais les pressions pour arriver à une solution définitive sont grandes, tant du côté du patronat colombien que de la Maison Blanche. L’un des enjeux consiste à redonner une légitimité à un régime colombien corrompu, profondément lié à la « narco-politique », sans compter ses liens avec les groupes para-militaires d’extrême droite qui ont fait régner la terreur sur le pays tout au long des années 1990 et la première décennie des années 2000, ainsi que les scandales qui éclaboussent le clan d’Uribe, qui a été président du pays entre 2002 et 2010. La « pacification » des régions dans lesquelles la guérilla des FARC est présente devrait permettre, selon certains, d’avancer dans la l’exploitation des ressources naturelles du pays dans des conditions de sécurité garanties, pour les multinationales, ce qui ne s’oppose en rien à l’approfondissement des plans néo-libéraux que le gouvernement de Santos a mis en œuvre jusqu’à présent.

Trad. CT


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