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#LicenciéPour3foisRien

Leroy-Somer. Licencié pour un message sur Facebook

Vendredi 9 octobre, un ouvrier se défendait au conseil de prud’hommes face à la direction de Leroy-Somer de Rabion, en Charente, spécialisé dans la construction de moteurs. Les causes du licenciement ? Un message posté sur Facebook à la fin de la grève de l’hiver dernier, s’opposant à la vente de l’usine. Frédéric Apoyo

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Le 4 février, l’ouvrier avait posté un ultime coup de gueule : «  Un dernier message aux messieurs qui nous regardent pour mieux nous punir et nous faire la morale : le droit de grève est un droit acquis, celui d’être con ne l’est pas.  » Une sortie qui a fortement déplu à la direction de Leroy-Somer, qui s’est sentie directement visée.Dès le début du mois de mars, l’ouvrier a été convoqué par la direction, qui lui a notifié son licenciement pour faute lourde. Pour l’avocate défendant les intérêts de la direction, « le salarié prétend avoir voulu répondre à des critiques d’internautes, il n’existe aucune preuve de cela ». Et elle continue : «  Il parle de gens qui se contentent de regarder, donc des gens passifs comme peut l’être un directeur des ressources humaines. Des gens qui veulent punir et faire la morale : qui a la capacité de punir sinon l’employeur ? Nous regrettons que ce qu’il a assumé en entretien préalable, il ne l’assume plus, mais les internautes eux-mêmes ont bien compris à qui il faisait allusion.  »

Démonstration fragile alors que l’ouvrier conteste cette version et affirme n’avoir jamais indiqué que ses propos visaient son employeur. Le juge départiteur avait ordonné sa réintégration le 12 juin dernier. Les propos étaient « certes ambigus, mais aucun abus de la liberté d’expression n’était caractérisé. » L’employeur a interjeté appel, l’affaire n’est donc toujours pas réglée.

Des sanctions visant à faire payer leur grève aux ouvriers

Le licenciement de l’un des acteurs de la grève à l’usine Leroy-Somer est une grave atteinte à la liberté d’expression de la part de la direction. Ce « flicage » vise à faire payer après coup et coûte que coûte les ouvriers qui luttent. Alors que, dans la période actuelle, les autorités tentent de brider le moindre signe d’une radicalisation des luttes, l’acharnement de la direction de Leroy-Somer contre les ouvriers ayant fait grève est révélateur d’une répression patronale souterraine mais qui existait bel et bien, et ce bien avant le lynchage médiatique et judiciaire des salariés d’Air France.

Le conseil de prud’hommes rendra sa décision le 18 décembre. D’ici là, l’ouvrier ne peut exercer sa profession, mais reste pour autant payé par Leroy-Somer. La direction ne démord pas, et réclame toujours le « rejet, avec fermeté, de la demande de nullité » et la reconnaissance d’une « cause réelle et sérieuse » de licenciement.

Écrire sur une page Facebook, lorsqu’on est ouvrier, que « le droit de grève est un droit acquis, et que celui d’être con ne l’est pas » vaudrait donc, aux yeux du patronat, un licenciement.

Insulter devant des caméras un homme de « pauvre con » lorsqu’on est président de la République n’est, au mieux, qu’un coup de sang pardonnable, et qui n’empêche pas son auteur de rester bien à sa place jusqu’à la fin de son mandat, ni de poursuivre sa carrière malgré les casseroles qui s’accumulent. Deux poids, deux classes, deux mesures.


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