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En Marche contre le temps de travail

Macron veut sucrer les 35h aux jeunes

Emmanuel Macron, l’homme qui n’est « pas encore candidat » mais bien en campagne, égrène des propositions qui constituent petit à petit un programme. Distillées dans de longs entretiens concédés à la presse, les mesures contre les jeunes et les travailleurs s’accumulent. Celui qui veut incarner la nouveauté politique ne fait en réalité que proposer un programme traditionnel de casse des conditions de travail. Dans son programme qui ne dit pas son nom, la jeunesse est soignée aux petits oignons : entre le renforcement du poids des négociations de branche et la fin des 35 heures uniquement pour les jeunes, le fondateur de En Marche veut attaquer durement les moins de 25 ans, qu’ils soient à l’université ou salariés.

Arthur Fontane

10 novembre 2016

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Dans une longue interview accordée à L’Obs, Emmanuel Macron a encore une fois esquissé les grands traits de ce qu’il appelle « la nouveauté » de la politique, c’est-à-dire casser encore un peu plus, dans la prolongation de Sarkozy et d’Hollande, les conditions de travail pour les salariés et étudiants. Avec en ligne de mire l’un des piliers du « modèle social périmé » qu’est la France pour lui : les 35 heures.

Comme Juppé et Sarkozy, Emmanuel Macron veut s’attaquer à la durée légale de travail, notamment pour les jeunes. « Il faut aussi s’adapter aux individus. On peut ainsi imaginer que les branches professionnelles négocient une possibilité pour les salariés qui le souhaiteraient de travailler moins à partir de 50 ou 55 ans : 30 heures, 32 heures, pourquoi pas ? En revanche, quand on est jeune, 35 heures, ce n’est pas long » explique-t-il dans l’entretien.

Cependant, l’ex-banquier de Rothschild doit être loin de savoir ce qu’est travailler 35 heures pour les jeunes aujourd’hui : que ce soit 35 heures dans un McDonald’s, 35 heures dans une cour de récré à surveiller des collégiens, 35 heures à diffuser des flyers devant le métro ou 35 heures à livrer des pizzas à vélo, les minutes sont très (très) longues. Trois, quatre ou cinq heures de plus, qui ne seront (évidemment pas !) payées plus, ce n’est pas acceptable.

On se demande cependant à quel point Macron pense pouvoir faire passer ce genre de mesures. La jeunesse a montré, en 1994 avec le CIP sous Balladur ou en 2006 avec le CPE, sous Villepin, que lui porter des coups sous prétexte qu’elle pouvait être plus exploitable pouvait se transformer en un fort moteur de politisation et de mobilisation. La jeunesse qui s’est levée au printemps contre la Loi travail ne sera laissera pas attaquer d’une telle manière.

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